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vendredi 14 décembre 2018 à 10h

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Assemblée générale de grève - éducation Paris

1er et 2nd degré - avant la manifestation

à 10h à la bourse du travail rue Charlot (métro République), salle du petit congrès.

Rappel : plusieurs appels à la grève pour vendredi appellent aussi à se réunir en AG pour décider des suites de la mobilisation.

Lien : https://paris.demosphere.net/rv/66149
Source : https://fr-fr.facebook.com/precaires2leducati…


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Toutes & tous en grève dès le 14 décembre

Sud éducation Paris

Depuis le samedi 1 er décembre, le mouvement des gilets jaunes a passé un cap et commence à faire sérieusement peur au gouvernement. Le 8 décembre, malgré la répression (1 800 interpellations, 1 200 gardes à vue et de nombreux/ses blessé-es), la mobilisation s'est confirmée et a convergé avec les marches pour le climat.

Ce mouvement dénonce la précarité et revendique aussi plus de justice sociale avec la remise en place de l'ISF, la hausse des plus bas salaires et des minima sociaux. Il pointe du doigt l'arrogance du gouvernement qui, depuis des mois, poursuit les destructions sociales déjà amorcées par les gouvernements précédents en accélérant le rythme des attaques et en méprisant ouvertement les salarié-es.

Dans l'éducation nationale, nous avons nous aussi à subir des décisions et des réformes qui accentuent la précarité : suppressions de postes, rétablissement du jour de carence, gel du point d'indice, baisse drastique du nombre de postes au concours, multiplication des contrats précaires,...

Dans l'éducation nationale, nous avons nous aussi à subir des décisions et des réformes qui illustrent le mépris du gouvernement pour les travailleurs et travailleuses que nous sommes : renforcement de la hiérarchie et d'une gestion managériale des personnels, mise en place d'évaluations sans aucune concertation, réformes des lycées généraux, technologiques et professionnels,...

Dans nos établissements, nous voyons aussi chaque jour un peu plus les conditions de vie des élèves et de leurs familles se dégrader. À Paris, 22 % des enfants vivent sous le seuil de précarité.

Cette politique antisociale dans l'éducation nationale, c'est aussi la mise en place de la sélection à l'université avec Parcoursup ; c'est aussi l'augmentation des frais d'inscription pour les étudiant-es étranger-es ; c'est aussi la réforme annoncée de l'éducation prioritaire qui vise à exclure de nombreux établissements du dispositif.

Contre l'université du tri social, la mobilisation commence à prendre de l'ampleur : par exemple à Censier et à Tolbiac des assemblées générales ont voté la grève et le blocage de ces sites. D'autres AG s'organisent ces jours-ci.

Dans le même temps, partout en France, des centaines de lycées sont bloqués contre les réformes du lycée et en soutien au mouvement des gilets jaunes.

Sud éducation Paris apporte son soutien à ces blocages et est solidaire des étudiant.es et lycéen.nes en lutte. Face à la répression qu'ils et elles subissent (nous avons tou-tes en tête les images de ces lycéen-nes de Mantes agenouillé-es, les mains sur la tête), nous ne devons pas les laisser seul-es. À leurs côtés, faisons entendre nos revendications.

Le gouvernement a commencé à reculer sur les augmentations de taxes mais on ne peut pas se satisfaire de cet effet d'annonce : cela fait trop longtemps que nous subissons, il est temps, maintenant, de repartir à l'offensive après des années de défaite. Nos droits sociaux ont été conquis dans des moments de très forte mobilisation, ils ne sont jamais sortis de nulle part.

Nous appelons donc dès aujourd'hui l'ensemble des personnels de l'éducation nationale à entrer dans l'action aux côtés des lycéen-es et des étudiant-es et à construire un mouvement de grève générale reconductible. 50 ans après Mai 68, le camp des travailleurs et des travailleuses doit reprendre le chemin des conquêtes sociales.

14 décembre :

Source : message reçu le 12 décembre 19h


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GT de la mise en œuvre de la réforme du lycée :

Sud éducation Paris refuse de siéger !

Sud éducation Paris

Quels sont les buts de cette contre-réforme ?

SUD éducation a voté contre la réforme du baccalauréat et du lycée général et technologique en Conseil Supérieur de l'Education :

  • Derrière la promotion du choix des élèves (apparemment « libres » de choisir leurs spécialités), cette réforme organise concrètement la mise en concurrence des établissements, des territoires et des individus.
  • Elle vise également à réduire drastiquement les postes et les dépenses, en permettant de maximiser le nombre d'élèves par classe.
  • Elle favorise enfin les milieux sociaux les plus aisés en complexifiant l'orientation et en faisant dépendre la poursuite des études dans le supérieur du choix des spécialités et donc de l'accès à certains lycées.

C'est la concurrence généralisée

La réforme du lycée va renforcer la ségrégation sociale et scolaire, en éclatant l'offre de formation. L'offre scolaire va fortement varier selon les lycées.

Donc la réforme du lycée général et technologique va aboutir à une mise en concurrence généralisée :

  • entre les lycées pour l'obtention de tel ou tel enseignement de spécialité
  • entre les disciplines pour savoir quel volume horaire sera dévolu à telle discipline dans le cadre de certains enseignements de spécialité ou enseignements de tronc commun.
  • entre les enseignant-e-s : un jeu malsain de concurrence.

Faute de réel cadrage national, les arbitrages vont se faire au niveau d'un rectorat pour l'attribution des enseignements de spécialité à tel ou tel lycée, et au niveau de l'établissement pour l'attribution de tel volume horaire à telle discipline ou à tel enseignant-e. Cela va renforcer le règne des petit-e-s chef-fe-s, des hiérarchies intermédiaires et des clientélismes locaux, et entretenir un climat invivable.

Le recteur d'académie va arrêter la carte des enseignements de spécialité au plus tard au début du mois de janvier précédant la rentrée scolaire après avis des instances consultatives compétentes, en veillant à inclure les représentants des établissements de l'enseignement privé sous contrat dans cette démarche de concertation.

Ce qui signifie ni plus ni moins que la mise en concurrence des établissements privés et publics.

C'est la suppression des postes

L'un des objectifs principaux de la suppression des filières est clair : pouvoir remplir les classes. Dorénavant, avec le jeu des spécialités, les classes seront toujours remplies, parce que l'on pourra prendre des élèves des différents groupes-classes pour les alimenter. C'est à mettre en lien, bien évidemment, avec l'annonce de 2650 suppressions de postes prévues pour le second degré concernant les enseignants, ainsi que les suppressions de postes administratifs et de postes d'agents du département et de la région déjà fortement touchés par le non-remplacement de nombreux postes de titulaires et par le développement des emplois précaires de contractuels.

C'est la mise au pas des enseignants

SUD éducation avait boycotté la réunion de présentation des projets de programmes devant le mépris du ministère qui a envoyé ces nouveaux programmes à la dernière minute, empêchant par là-même toute analyse substantielle. Le ministère, une fois les programmes bouclés a organisé une parodie de concertation. Certes, les programmes ne sont pas encore finalisés, mais on en voit déjà les contours libéraux et réactionnaires (flagrants dans les programmes de SES, où le chômage et les inégalités disparaissent par exemple en tant qu'objet d'études pour faire une large place à l'étude du marché) et les restrictions à la liberté pédagogique en français et en philosophie par exemple.

C'est la dégradation des conditions de travail

Le passage à 40% de contrôle continu aux épreuves du Bac, prévu dès la fin de l'année 2019-2020 pour la première génération de "cobayes" de la réforme qui sera alors en première, est une véritable catastrophe en terme d'égalité entre territoires. Les Baccalauréats seront considérés comme "maison", et n'auront pour les filières comme pour les employeurs-euses pas la même valeur pour l'accès aux études supérieures en fonction du lycée dans lequel il aura été obtenu. Par ailleurs la mise en œuvre du contrôle continu est inacceptable : aucune garantie concernant l'anonymat des élèves et charge de travail supplémentaire massive pour les collègues. Enfin, la réforme remet en cause le baccalauréat comme premier grade de l'enseignement supérieur puisque le choix des spécialités vont servir à sélectionner les bacheliers à l'entrée dans le supérieur.

C'est l'accroissement du tri social

  • avec la mise en œuvre de Parcoursup, les élèves sont amené-e-s à choisir leurs spécialités en fonction des attendus des filières post-bac. Cette vision utilitariste du lycée, qui vise à sélectionner de plus en plus tôt, est en opposition avec nos principes d'émancipation.
  • l'orientation ne peut être faite correctement : les psyEN n'occupent désormais qu'un rôle marginal au profit de professeur-e-s principaux-ales qui n'y sont pas formé-e-s. Faute de contenu, les enseignant-e-s ne savent pas quoi faire 54 heures dévolues à l'orientation, et celles-ci peuvent être faite par des personnes extérieures aux établissements ! Tout laisse présager que le poids de l'orientation reposera uniquement sur les élèves et leurs familles, ce qui va encore renforcer le juteux marché des officines privées d'aide à l'orientation.
  • l'orientation est en train d'être démantelée : l'information sur l'orientation est en passe d'être transférée aux régions (et donc centrée sur le bassin d'activité local), et les CIO d'être purement et simplement fermés.
  • le scandale c'est aussi la chasse aux étudiants pauvres avec l'augmentation scandaleuse des frais de scolarité pour les étudiants extra-communautaire.

Sud Education Paris revendique

  • L'abrogation de la réforme du lycée et du bac, ainsi que de parcours sup'
  • L'abrogation des contre-réformes à l'oeuvre dans les lycées professionnels,
  • Le maintien du cadre national du baccalauréat, qui doit rester le premier grade universitaire et maintien d'un véritable anonymat lors des épreuves
  • Une réduction des effectifs par classe (maximum 25 élèves) et la mise en place d'un dédoublement systématique par un cadrage national
  • Des moyens à la hauteur des besoins exprimés par les personnels
  • La nationalisation sans indemnisation des établissements privés
  • Le changement des EPLE en établissements polytechniques avec un enseignement qui garantisse à tou-te-s les élèves l'appropriation de tous les types de savoirs - qu'ils soient manuels, techniques, artistiques ou théoriques - reposant sur des pratiques pédagogiques, laïques, coopératives et émancipatrices

Pour l'ensemble de ces raisons, Sud Education Paris refuse de sièger au groupe de travail sur la contre-réforme du lycée. Sud Education Paris refuse se de plier au petit jeu de la concertation, alors même qu'il s'agit de mettre à l'oeuvre une politique capitaliste et réactionnaire à l'encontre du désir d'émancipation des travailleurs et des elèves.

Dans le contexte actuel :

  • Sud Education Paris apporte tout son soutien aux blocages, aux collègues, aux lycéens, aux étudiants en lutte à Paris I, à Censier, à Voltaire, à Doisneau, à Paul Valéry...
  • Sud Education Paris condamne les violences policières

Nous appelons donc dès aujourd'hui l'ensemble des personnels de l'éducation nationale à entrer dans l'action aux côtés des lycéen-es et des étudiant-es et à construire un mouvement de grève générale reconductible. 50 ans après Mai 68, le camp des travailleurs et des travailleuses doit reprendre le chemin des conquêtes sociales.

14 décembre :

Source : http://sudeducation75.org/article1117.html