vendredi 25 mai 2018 (heure non définie)
Heure et lieu à préciser.
Motion de l'AG des 68+ de Nanterre
https://paris.demosphere.net/rv/62479
Nous appelons les personnels à nous rejoindre dans la grève et dans la rue :
- Le 22 mai à 13h30 à l'angle rue Charlot boulevard du Temple pour la journée de mobilisation de l'ensemble de la fonction publique
- Le 25 mai pour faire du bruit à l'occasion du discours du Président Macron sur l'ESR (informations à venir)
Nous, les 68+ de Nanterre réunis le vendredi 18 mai en Assemblée générale, avons voté la reconduction de la grève à l'unanimité moins deux abstentions. Nous tenons à remercier les nombreux soutiens des personnels de l'ESR, au sein de nos UFR et plus largement dans les universités françaises et internationales. Notre mouvement de grève a du succès, y compris chez ceux qui le fustigent. A cet égard plusieurs des arguments avancés nous semblent appeler une réponse.
Nous ne sommes ni irresponsables ni inconscients. Quant à l'égard accordé à nos étudiants, que certains disent inexistant : nous sommes celles et ceux qui les connaissons par leurs prénoms, les écoutons à chaque séance, répondons à leurs questions, courriels, appels, sms, messages provenant de réseaux sociaux en tout genre ; nous sommes celles et ceux qui prenons soin au long du semestre d'annoter chaque copie et tentent - autant que faire se peut - d'assurer un suivi individualisé afin de les préparer au mieux en vue des évaluations finales ; nous sommes également - et surtout - celles et ceux qui les tenons informés au quotidien, via tout moyen à disposition, dans les périodes de troubles, angoisses et égarements, notamment ces dernières semaines, afin de pallier les carences d'une communication institutionnelle peu compréhensible et souvent tardive.
Reléguer à l'évanescence ces implications quotidiennes, sans doute par commodité, afin de mieux asséner l'idée selon laquelle les conséquences de notre grève seraient, dans notre indifférence, préjudiciables à nos étudiants, relève au mieux d'une illusion naïve, au pire, d'un propos indécent.
Nous ne sommes ni irresponsables ni inconscients. Quant à l'image de l'université, que nous serions en train de froisser : nous ne sommes ni à l'origine de l'intervention policière sur le campus de Nanterre le 9 avril dernier, ni à l'origine de la délocalisation de certains examens hors d'une franchise universitaire et sous surveillance policière, ni à l'origine des lacrymos visant les étudiants, mobilisés ou non, le 11 mai dernier à Arcueil. Le sillon esquissé par notre président pour Nanterre était d'être « une université engagée, au service de ses étudiants et de la société, fer-de-lance plus que jamais d'une indispensable pensée critique », cela, « sans tourner le dos à son histoire »1. Cette identité universitaire, si particulière et aujourd'hui commémorée, ne semble en rien compromise par notre action quand, à l'inverse, les évènements mentionnés ci-dessus la déshonorent.
Nous exerçons simplement notre droit de grève, constitutionnellement protégé, et estimons que l'image de Nanterre est bien moins ternie par les membres de son personnel qui se prévalent de ce droit que par celles et ceux qui, sciemment, exercent diverses pressions à leur encontre.
Nous ne sommes ni irresponsables ni inconscients. Quant à l'avenir de l'ESR, pour lequel notre action serait délétère : nous faisons le constat - et les frais - du manque de moyens criant qui mine ce service public, aboutit à la précarisation de ses agents ainsi qu'à la dégradation des conditions d'études de ses usagers. Nous faisons le constat - et les frais - de l'imposition sans concertation et à marche forcée, du ministère aux UFR, d'une réforme à l'effet dévastateur sur l'accès à l'université. Sur ce point, nous regrettons que la profession de foi de Jean-François Balaudé n'ait là encore pu trouver son prolongement pratique. La lettre était pourtant séduisante, notamment lorsqu'était promue une « politique d'établissement, plus déconcentrée et participative, au service de ses personnels et de ses étudiants »2. Outre la méthode, nous demeurons convaincus que l'université doit être ouverte à toutes et à tous et réfutons l'idée selon laquelle le salut de l'ESR se logerait dans la restriction de l'accès des bacheliers à l'université, se fondant pour ce faire sur des critères sociaux. L'université ne doit pas sélectionner les meilleurs, elle doit les faire émerger.
L'ESR est sous le feu et les réformes se suivront, dévastant pan par pan ce modèle universitaire qui est la raison de notre engagement. Nous, ATER, doctorants contractuels, vacataires, jeunes chercheurs de l'Université de Paris Nanterre, précaires de l'ESR, ne saurions nous résigner face aux attaques répétées que subit ce modèle universitaire en tant que service public, accessible et gratuit - ou presque.
En conséquence, nous réaffirmons notre opposition aux réformes en cours et notre demande d'un investissement massif dans l'enseignement supérieur et la recherche et continuons à exercer notre droit de grève, non pas au détriment des étudiants, au détriment de Nanterre et au détriment de l'ESR, mais bien par égard envers eux.
Nous appelons les personnels à nous rejoindre dans la grève et dans la rue :
- Le 22 mai à 13h30 à l'angle rue Charlot boulevard du Temple pour la journée de mobilisation de l'ensemble de la fonction publique
- Le 25 mai pour faire du bruit à l'occasion du discours du Président Macron sur l'ESR (informations à venir)
Les 68+ de Nanterre qui aspirent toujours à être beaucoup plus
Lien : https://paris.demosphere.net/rv/62479
Source : https://precairesesr.fr/2018/05/20/motion-de-…
L'appel-pétition des 1000 fourmis :
pour inventer et organiser une grève des précaires dans l'ESR !
La colère monte
Depuis une quinzaine d'années, les travailleurs et travailleuses précaires de l'Enseignement Supérieur et de la Recherche (ESR) cessent progressivement de se terrer et de se taire. En Mai 2016, nous, fourmis de l'activité scientifique et pédagogique, nous sommes fédéré·e·s en un Collectif des Travailleur·se·s Précaires de l'ESR. Notre plate-forme de 10 revendications visant à défendre nos conditions de travail, résorber la précarité et améliorer le service public de l'ESR, a été soutenue par plus de 2000 personnes , de nombreux laboratoires et départements, les organisations syndicales et professionnelles de l'ESR. Près d'une trentaine de collectifs locaux se sont depuis constitués et fédérés, menant localement et nationalement cette lutte.
Force est de constater que deux ans plus tard, le nouveau gouvernement, composé pour partie de celles et ceux qui étaient sont depuis bien longtemps à la manœuvre - E. Macron, T. Coulhon et F. Vidal en premier lieu - est resté sourd à cette mobilisation. Pire encore, l'instauration de la loi ORE et l'officialisation de la sélection à l'entrée de l'Université, les charges supplémentaires de travail qui y sont liées, la mise en concurrence des étudiant·e·s, des personnels et des universités, va aggraver la situation actuelle. La création de graduate schools à la française ou les financements dits "d'excellence" vont continuer d'instaurer une inégalité entre étudiant·e·s; entre celles et ceux qui étudieront dans des établissements "bien" financés et celles et ceux où la précarité des personnels ne cessera de s'accroître. La marchandisation de l'ESR et la précarisation de notre travail demande dès lors que notre mobilisation soit prête à durer sur le temps long et qu'elle s'amplifie avec la participation de tou·te·s à la grève dans l'ESR et au mouvement social en cours dans le pays.
Dans nos Universités, les travailleur·se·s précaires de l'ESR sont systématiquement invisibilisés par les administrations alors qu'ils et elles représentent les personnels parmi les plus mobilisé·e·s . L'appel des "68 de Nanterre" montre par exemple la voie d'une grève de grande ampleur des précaires, prête à durer. Les précaires de Toulouse se mettent également en ce moment en grève pour revendiquer le paiement de leurs salaires. À Aix-Marseille, des brigades de solidarité s'organisent pour défendre nos droits. Ce sont ces exemples que nous devons suivre et amplifier à travers cet appel.
Inventer une grève des précaires de l'ESR
Notre situation de précarité nous oblige toutefois à penser nos formes d'action de façon spécifique et à rendre publiques nos conditions de travail. Nous, les "1000 fourmis", appelons à démarrer une grève des travailleur·e·s précaires de l'ESR à partir du 25 Mai 2018 en pensant celle-ci sur le temps long. Le 25 mai marque le 20ème anniversaire du processus de Bologne - clef de voûte de la marchandisation de l'ESR et de la précarisation des personnels - et le jour où Emmanuel Macron réunira à la Sorbonne une conférence européenne destinée à relancer ce processus.
Nous appelons ce jour-là à tenir localement des Assemblées Générales des travailleur·se·s précaires de l'ESR et des journées de mobilisation et de visibilisation. Nous demandons à l'ensemble des collègues précaires et collectifs mobilisé·e·s de faire remonter leurs informations sur la liste mail du Collectif des Travailleur·se·s Précaires de l'ESR [lien d'inscription ici : https://listes.lautre.net/cgi-bin/mailman/lis…].
Pour mener à bien cette grève prolongée, nous proposons ici un certain nombre d'outils non-exhaustifs et à décliner en fonction des réalités. Ces outils ont été pensé depuis le point de vue particulier des précaires et nécessitent d'être mis en œuvre collectivement. Ils sont une tentative de propose un « mode d'emploi » pour une inventer une grève des travailleur·e·s précaires de l'ESR adaptée aux temporalités et aux conditions de travail spécifiques à nos métiers
Dès maintenant,
Nous appelons l'ensemble des travailleur·e·s précaires de l'ESR à signer cet appel et ainsi se déclarer en grève, en vue d'atteindre rapidement le nombre de "1000 fourmis".
Nous demandons l'instauration d'un plan d'urgence pour l'ESR dès la rentrée prochaine à partir des 10 revendications "Pour en finir avec la précarité" que nous avions formulées en mai 2016 et des revendications de la Coordination Nationale des Universités du 5 mai 2018.
Nous appelons l'ensemble des collègues titulaires, les organisations syndicales et professionnelles, les laboratoires de recherche et composantes des universités à se solidariser de cette grève. Celle-ci ne concerne pas que les plus précaires mais bel et bien l'ensemble des personnels universitaires et de recherche qui voient leurs métiers et leurs conditions de travail se dégrader quotidiennement.
Nous demandons enfin à Frédérique Vidal elle-même, Ministre de l'Enseignement Supérieur, de la Recherche et de "l'Innovation", ainsi qu'à Thierry Coulhon, conseiller du Président de la République pour l'ESR, de nous recevoir au plus vite.
Nous, travailleur·se·s précaires de l'ESR, participons à la mobilisation actuelle dans les Universités et en soutenons les revendications sans condition. Nous demandons l'abrogation immédiate de la loi ORE, aux côtés des étudiant·e·s et personnels titulaires mobilisé·e·s. Nous exigeons en outre l'arrêt de toute forme de répression contre la mobilisation en cours, qu'elle soit policière, administrative, pédagogique ou professionnelle. Nous exprimons enfin notre solidarité inconditionnelle aux cheminot·e·s, postier·e·s, ZADistes, personnels hospitaliers, salarié·e·s des commerces et autres personnes en lutte qui défendent le bien public et leurs conditions de travail et de vie.
Pour signer l'appel (avec votre nom ou un pseudonyme), remplissez le formulaire en bas de cette page.
Pour rendre la grève effective, n'hésitez pas à vous inspirer et compléter le "mode d'emploi".
Cet appel est soutenu par :
ASES, Sud éducation, ANCMSP …
pour soutenir en tant qu'organisation, merci d'envoyer un mail à cont act@prec airesesr .fr
Grève des précaires de l'Université Paris Nanterre
Déclaration de grève des ATER, doctorant.e.s contractuel.le.s, vacataires, jeunes chercheurs.euses de l'Université Paris Nanterre - 11 mai 2018
Le 11 mai 2018, en tentant à tout prix de maintenir les examens en les délocalisant à Arcueil dans des conditions inacceptables, et notamment en les encadrant par les forces de l'ordre, la présidence de l'Université Paris Nanterre a une fois de plus fait preuve de son obstination à ignorer la contestation grandissante en son sein de l'application de la loi ORE et du dispositif Parcoursup.
A tous les échelons, des UFR au ministère de l'ESR, tout est fait pour appliquer à marche forcée cette réforme en ignorant les voix dissonantes et en réprimant le mouvement de contestation.
Avec l'intention affichée de remédier aux problèmes réels du manque de moyens et de places à l'université, la loi ORE et le dispositif Parcoursup ne sont encore qu'une étape dans la transformation profonde du service public de l'enseignement supérieur. Depuis l'autonomie des universités, le même processus est toujours à l'œuvre avec la réforme en cours du bac, en passant par la future refonte des maquettes de licences, sans oublier le projet de réforme du statut des enseignant.e.s-chercheurs.euses. Tout cela a pour objectif la privatisation de ce service public, la précarisation de ses agents et la marchandisation de ses savoirs.
Ce processus ne concerne pas seulement les lycéen.ne.s et les étudiant.e.s mais aussi les personnels de l'université et plus généralement toutes les personnes pour lesquelles l'université a été et doit rester un lieu d'émancipation ouvert à toutes et tous. Prenant conscience de l'ampleur de ces attaques, de plus en plus de personnes réagissent et s'engagent dans le mouvement de contestation.
Nous, ATER, doctorant.e.s contractuel.le.s, vacataires, jeunes chercheurs.euses, sommes opposé.e.s aux réformes en cours qui entrainent la destruction du métier que nous exerçons. Nous soutenons la mobilisation étudiante et prenons à présent nos responsabilités.
Nous demandons l'abrogation de la loi ORE et un investissement urgent et massif dans l'enseignement supérieur et la recherche. Dans l'immédiat, nous demandons la neutralisation de Parcoursup : hiérarchisation des vœux par les candidat.e.s et création des places manquantes (comme demandé dans le texte rédigé par les personnels en lutte de Nanterre : « There is an Alternative : un autre Parcoursup est possible »). Et nous revendiquons notre droit en tant qu'ATER, doctorant.e.s contractuel.le.s, vacataires, jeunes chercheurs.euses, membres à part entière de l'équipe enseignante, de participer aux décisions qui concernent la vie de l'université.
Pour que nos revendications soient satisfaites nous nous déclarons en grève : rétention de notes notamment du contrôle continu, non-surveillance des examens, et cessation de toutes les charges administratives.
Nous nous inscrivons donc dans l'appel des précaires de l'enseignement supérieur et de la recherche. Nous appelons à une mobilisation d'ampleur les 16, 22 et 25 mai de toutes les personnes concernées par la survie de ce service public. Nous serons particulièrement attentifs.ives au discours du Président Macron sur l'avenir de ce service.
Nous appelons les titulaires à nous rejoindre dès aujourd'hui dans la grève et le 25 mai dans la rue.
Les 68 de Nanterre, qui aspirent à être beaucoup plus