samedi 2 juin 2018 à 14h
Attention : ceci est la manifestation du 2 juin
Manifestations suivantes:
7 juin : lycéens contre Parcoursup
7 juin : inter-luttes
14 juin : retraités
Manifestation pour le retrait du projet de loi asile-immigration
https://paris.demosphere.net/rv/61842
Trajet / parcours : Départ à 14h de République en direction du Sénat
Attention: le ministère de l'intérieur à interdit la manifestation après Bastille
(trajet initialement prévu: République > Bastille > Bd. St. Germain > Sénat )
Le trajet sera donc: République > Bastille
Plus de détails ci-dessous
Les collectifs de sans-papiers appellent tout le mouvement social à manifester le samedi 2 juin contre la loi asile-immigration alors qu'elle va passer au Sénat.
Le projet de loi asile-immigration de Collomb et Macron a été voté à l'Assemblée nationale. Pour être adopté il doit aussi être voté en juin par le Sénat. Il faut imposer le retrait de cette loi raciste et liberticide qui légitime encore plus la chasse aux étrangerEs, les contrôles policiers, les mesures d'enfermement, y compris pour les enfants, et les idées du Front National. Les collectifs de sans-papiers de la région parisienne appellent tout le mouvement social à manifester à leurs côtés le samedi 2 juin de la place de la République au Sénat.
- Liberté de circulation et d'installation
- Stop Dublin - Ni rétentions, ni expulsions
- Régularisation de tou-te-s les sans-papiers
Signataires
A l'appel des collectifs de sans-papiers :
CSP 75, CSP 93, CTSP Vitry, CSP Paris 20, CSP 59, CSP 95, CSP 17-St Just, CESP P1, Intégration 21, Droits Devant !!, CISPM, UNSP, CNSP
Soutenus par :
Collectif pour l'avenir des foyers (Copaf), Collectif Vies Volées, Collectif Vérité et Justice pour Ali Ziri, Comité Vérité et Justice pour Lamine Dieng, Comité pour Clément, Assemblée des Blessés, des Familles et des Collectifs contre les violences policières, Collectif 20è solidaire avec tou-te-s les migrant-e-s, Collectif citoyen P'tit Déj à Flandre (Paris 19), Collectif D'ailleurs nous sommes d'ici 67 (DNSI 67), Collectif de soutien de l'EHESS aux sans-papiers et aux migrant-e-s, Collectif On Dort Au Chaud (Codac 18), Collectif Saint-Lois d'Aide aux Migrants (CSLAM), Collectif solidarité migrant-e-s Paris-centre, Collectif Sorbonne sans frontières, Collectif ROSA (Réseau d'Opération Solidaire et d'Action), La Chapelle Debout, Nogent D'Ailleurs, Paris d'exil, United Migrants, Zone de Solidarité Populaire Paris 18 (ZSP18), Act Up-Paris, AFD International, Assemblée Citoyenne des Originaires de Turquie (ACORT), Association Allamma international, Association Femmes plurielles, Association Havraise de Solidarité et d'Echanges avec Tou-te-s les Immigré-e-s (AHSETI), Association Marocaine des Droits Humains (AMDH-Paris/IDF), Association des Tunisiens en France (ATF), Association des Travailleurs Maghrébins de France (ATMF), Collectif de Lutte AntiCapacitiste (CLAC), Collectif Ni Guerre Ni Etat de Guerre, Comité pour le Respect des libertés et des Droits de l'Homme en Tunisie (CRLDHT), Compagnie Jolie Môme, Droit au Logement (DAL), Fédération des Associations de Solidarité avec Tou-te-s les Immigré-e-s (Fasti), Fédération des Tunisiens pour une Citoyenneté des deux Rives (FTCR), Femmes en Luth citoyennes à part entière, Femmes en lutte 93, Front Uni des Immigrations et des Quartiers Populaires (FUIQP), LDH Paris 10/11, Mêmes droits pour toutes et tous-Drôme Ardèche, Mouvement pour une Alternative Non-violente IdF (MAN IdF), MRAP 66, Pride de Nuit, Réseau Foi et Justice Afrique Europe, Union Juive Française pour la Paix (UJFP), Union des Tunisiens pour l'Action Citoyenne (UTAC), Utopia 56, CNT-ste 75, Emancipation Tendance Intersyndicale Fédération CNT éducation, SNPES-PJJ/FSU, Solidaires-ASSO, Section CGT Société de Restauration du Musée du Louvre, Sud-éducation Paris, Sud Energie, Sud PTT 92, Sud Renault Technocentre, UD CGT 75, UL CGT Paris 18, Union Syndicale Solidaires, Union syndicale Solidaires 66, AL, ANC, CGA, DiEM25, Ecologie sociale, Ensemble, OCL, NPA, PIR
Lien : https://paris.demosphere.net/rv/61842
Source : http://www.ujfp.org/spip.php?article6371
Source : message reçu sur ensemble-faldi le 9 mai 13h
Source : message reçu sur ensemble-faldi le 16 mai 15h
Source : message reçu sur ensemble-faldi le 21 mai 14h
Source : message reçu sur ensemble-faldi le 29 mai 15h
Collomb cherche à museler la manifestation contre sa loi !
Communiqué public
Mamoudou Gassama a été reçu à l'Elysée mais Gérard Collomb veut empêcher les sans-papiers et migrantEs d'aller au Sénat.
La manifestation de ce samedi 2 juin contre la loi asile-immigration est appelée par 14 collectifs de sans-papiers et migrantEs et soutenue par près de 90 collectifs, associations, syndicats et organisations politiques.
Le parcours, de la place de la République au Sénat en passant par Bastille, a été déposé en préfecture depuis un mois et des dizaines de milliers de tracts ont été distribués publiquement lors des manifestations de ces dernières semaines.
Apparemment surprise par l'ampleur prise par cette manifestation, la préfecture a repoussé à ce vendredi le rendez-vous permettant d'acter le parcours prévu.
C'est donc à la veille de la manifestation et en fin d'après-midi que le préfet en personne a indiqué que la manifestation serait interdite après Bastille sans négociation possible.
Il est interdit aux collectifs de sans-papiers et de migrantEs d'aller au Sénat mais aussi en direction du ministère de l'intérieur ou de l'Elysée.
Le ministère justifie sa décision par des « informations confidentielles » sur des « risques de dégradations » alors que la stratégie des collectifs de sans-papiers visant à assurer la sécurité de leurs membres en manifestation a toujours été respectée par toutes les composantes du mouvement lors de toutes les précédentes manifestations notamment le 7 avril dernier.
Nous ne sommes pas dupes. Gérard Collomb veut à tout prix faire passer son infâme loi et voudrait intimider toute résistance et invisibiliser les sans-papiers et migrantEs en lutte.
Nous collectifs de sans-papiers et soutiens, refusons de plier.
Un recours sera déposé au Tribunal administratif dès publication de l'arrêté interdisant la manifestation à partir de Bastille entre ce soir et demain matin.
Nous manifesterons donc, comme prévu, ce samedi, à partir de 14H à République. Comme prévu les collectifs de sans-papiers et migrantEs seront en tête de manifestation. Comme prévu cette manifestation se déroulera, de République jusqu'à Bastille dans des formes qui permettent à tous et toutes, de tous âges et conditions, avec ou sans-papiers de manifester leur colère et leur détermination.
Comme prévu, des collectifs de sans-papiers défileront aussi dans la manifestation autorisée en hommage à Clément Méric à partir de 12H qui rejoindra la manifestation contre la loi asile-immigration à République.
Nous appelons donc à venir encore plus nombreux et nombreuses ce samedi manifester avec les sans-papiers et migrantEs contre la politique de Collomb, pour le retrait de la loi asile-immigration et pour la liberté de circuler à Paris comme ailleurs pour tous et toutes.
La liste des 14 collectifs de sans-papiers et migrantEs et de toutes les organisations signataires : https://blogs.mediapart.fr/marche-des-solidar…
Source : message reçu sur ensemble-faldi le 1 juin 22h
Français, Immigrés, avec ou sans-papiers, travailleurs en fixe, précaires, chômeurs,
Tous unis contre la loi asile-immigration
la politique antipopulaire et raciste du gouvernement Macron/Philippe/Collomb
CGT Saint-Gobain Recherche
La loi asile-immigration, c'est le tri entre les migrants diplômés et ceux chassés par la misère et par la guerre qu'il s'agit d'expulser sans délai. C'est la stigmatisation des Sans-
Papiers traités comme des délinquants, soumis à toujours plus de contrôle, toujours plus de prison avec la rétention, toujours plus d'expulsion, et au final toujours plus d'exploitation avec le travail clandestin pour pourvoir aux besoins de l'économie française en main d'œuvre bon marché et corvéable. La loi asile/immigration, c'est faire toujours plus obstacle aux procédures de régularisation.
C'est accélérer le traitement des dossiers et limiter les voies de recours pour expulser toujours en plus grand nombre les Sans-Papiers et les déboutés du droit d'asile.
Le quotidien des Sans-Papiers c'est celui des habitants des quartiers populaires.
On y manque de tout, pour le logement social, l'accès au soin, l'accueil de la petite enfance, l'éducation, la prise en charge des anciens. C'est des complications sans fin pour la moindre démarche administrative et faire valoir ses droits aux aides sociales.
C'est les expulsions locatives à tour de bras et tant pis pour celles et ceux qui n'ont pas les moyens de se loger.
C'est aussi les brimades et les humiliations de la police, les contrôles au faciès. C'est la mise sous contrôle sociale par le quadrillage policier des quartiers.
Pour les Sans-Papiers, c'est aussi subir le stress permanent quand il faut prendre les transports pour aller travailler, c'est EDF qui coupe l'électricité en toute illégalité en plein hiver mais c'est aussi les juges qui font évacuer les squats pour le plus grand profit des promoteurs et des marchands de sommeil. C'est les brutalités policières, jusqu'aux plus abjectes, sur fond de racisme larvé.
La condition des Sans-Papiers, c'est celle de travailleurs ultra-précaires.
Avec les horaires décousus et atypiques, les temps partiels imposés, les emplois multiples et le temps passés dans les transports à courir de l'un à l'autre. Avec l'esclavage moderne de la sous-traitance, le dumping social au profit des donneurs d'ordre qui imposent les conditions de travail les plus dures. Avec les week-ends travaillés quand le carnet de commande est plein, la vie de famille qui trinque et les enfants qu'on ne fait que croiser. Avec les salaires de misère qui ne permettent que de survivre. Et toujours la menace du chômage et qu'on n'arrive plus à s'en sortir !
Pour les Sans-Papiers, c'est en plus le travail clandestin, les appels sur le portable en guise de contrat de travail. Pas de protection sociale, pas de congés, pas de droits salariaux, c'est être livrés aux griffes des profiteurs sur les chantiers, dans la restauration, le nettoyage ou la sécurité.
La loi asile-immigration, c'est Macron et son gouvernement des patrons qui s'attaque aux plus précaires des travailleurs.
Dans la continuité des politiques antiouvrières, après la loi travail XXL, la baisse des APL, les ponctions sur les pensions de retraite, la sélection à l'université. Après les attaques contre les chômeurs, les radiations de masse à Pole Emploi, les restructurations dans la santé et le désastre des EHPAD, les dérèglementations à tout va pour faciliter les échanges au prix de toujours plus de pénibilité, de flexibilité et de précarité.
Notre arme à nous c'est la solidarité et l'entraide. Notre solidarité de travailleurs avec les pour des papiers et un logement décent pour tous , et bien plus largement pour la liberté de circulation et d'installation . Des papiers pour tous, Sans-Papiers, pour l'égalité des droits, pour l'unité des travailleurs face à l'exploitation des patrons.
Notre arme à nous, c'est participer tous ensemble au combat commun, contre Macron et sa politique antipopulaire, contre l'exploitation, contre toujours plus de pénibilité et de précarité, contre un travail qui détruit le corps et l'esprit.
Le syndicat CGT de Saint-Gobain Recherche appelle à manifester, ce samedi 2 juin, de la Place de la République (14H) au Sénat et à se joindre au cortège des Sans-Papiers.
Source : message reçu le 30 mai 16h
Le 2 juin avec les migrantEs, faisons classe !
NPA
C'est une part de notre avenir qui se joue. Un vent mauvais souffle dans toute l'Europe, celui du racisme et du nationalisme. Sommes-nous capables, nous habitantEs des quartiers, avec ou sans-papiers, néEs par hasard ici ou ailleurs, cheminotEs, employéEs, précaires, avec ou sans-emploi, étudiantEs, à faire classe ? A vraiment converger ? A construire notre monde ? Contre les riches, leur président, leurs patrons, leur Etat, leurs centres de rétention et leur police ?
Nous manifesterons le 2 juin, à l'appel des collectifs de sans-papiers et migrantEs contre la loi asile-immigration avant qu'elle passe au Sénat. Ne venez pas seulEs. Amenez vos amiEs, vos collègues, vos camarades, vos voisinNEs, votre famille. Venez avec le foyer d'à côté, le centre social du quartier, votre section syndicale… pour faire classe. Parce que Mamoudou Gassama, malien, qui a sauvé un enfant est un sans-papier qui vit dans un foyer. Il est un habitant de nos quartiers. Mais c'est aussi un survivant du système des frontières. De toutes celles qu'il a traversées pour pouvoir être présent ce 26 mai au pied d'un immeuble du 18è. Frontières externalisées par l'Europe au Niger et en Lybie. Frontières de l'Europe en Méditerranée. Frontières de la France avec l'Italie. Frontières internes, celles du racisme et des contrôles policiers ici en France. Comme l'étaient les mortEs de ces dernières semaines, Ismaïl Deh, sénégalais de 58 ans, depuis 18 ans en France, tabassé à mort par la police à Versailles, Mawda, fillette kurde de 2 ans tuée d'une balle policière à la frontière belge, Blessing, nigérianne de 20 ans noyée dans la Durance suite à une intervention policière.
Nous manifesterons le 2 juin parce que la loi asile-immigration va encore accentuer ces politiques de chasse aux migrantEs, les contrôles, l'enfermement, les expulsions.
Macron et Collomb sont les agents du crime. Nous vomissons leurs appels à la Nation, à la République, à la patrie, ces appels qui excluent, parmi nous, aux côtés des migrantEs, les MusulmanEs, les Rroms, les Noirs et les Arabes. L'ordre national est celui de l'encasernement et du contrôle généralisé, des grenades qui mutilent, des frontières qui tuent. Cet ordre cherche à souder une partie de notre classe, sous le drapeau bleu-blanc-rouge et au son de la Marseillaise, autour de l'Etat et de la police. Quand ils exhortent, pour le bien de la Nation à sauver « notre » culture, « nos » valeurs, « nos » entreprises, ce qu'ils veulent sauver ce sont leurs profits et leurs privilèges, ceux des plus riches.
Nous n'avons rien à faire de leurs coffre-forts. Ils ne sont ni à nous ni pour nous. Les trains et les avions sont faits pour voyager, les écoles pour éduquer, les hôpitaux pour soigner. On veut des cheminotEs, du personnel dans les aéroports, des enseignantEs, du personnel soignant dans les hôpitaux pour touTEs. Pas des murs, des tris, des sélections ni des frontières. Pas des policiers, pas des prisons, pas des centres de rétention.
Un foulard arraché sur la tête d'une jeune fille au nom de la République, un migrant qu'on expulse dans un avion les bras entravés et la bouche scotchée au nom de la Nation, une nouvelle « Une » raciste et sexiste de Charlie Hebdo défendue au nom de « nos » valeurs, un flic célébré pour sa bravoure au nom de la patrie sont toutes les voies sur le chemin qui veut faire bafouiller l'histoire et qui nous mène à la guerre de touTEs contre touTEs. Notre culture n'est pas la leur. Elle ne divise pas, ne sélectionne pas, ne trie pas. Elle bouge, circule et se mélange. Elle voyage, se construit et évolue. Elle n'a ni frontière ni couleur de peau. Elle s'appelle solidarité de classe.
Nous manifesterons le 2 juin. Parce que le fascisme se développe et que les fascistes prennent confiance. En France comme dans toute l'Europe. Le 2 juin un cortège de la Marche des solidarités qui appelle à la manifestation contre la loi asile immigration se joindra à la manifestation antifasciste d'hommage à Clément Méric qui partira à 12H de Gambetta. Et parce que les politiques antimigatoires, racistes et sécuritaires font le lit du fascisme, la manifestation antifasciste en hommage à Clément Méric fusionnera à République à 14H avec la manifestation contre la loi asile-immigration. Une banderole pour Clément sera en tête de cortège avec celle pour Isamïl Deh et celle qui demande la liberté de circulation et d'installation.
Nous savons bien qu'une manifestation ne suffira pas mais c'est notre pouvoir, notre unité, notre détermination et notre solidarité qu'il faut affirmer. Le 2 juin c'est une part de notre avenir qui se joue. Plus de 80 collectifs, associations, syndicats et organisations appellent à manifester. Le nombre et la composition de cette manifestation détermineront en partie la suite de tout notre mouvement.
Alors Sans-papiers et migrantEs, habitantEs des quartiers populaires, syndicalistes, étudiantEs, le 2 juin ferons-nous classe ? Parce que nous avons un monde à gagner. Sans coffre-fort ni frontière.
Source : message reçu le 31 mai 09h
2 juin : manifestations contre la loi asile et immigration
et en hommage à Clément Méric
SUD éducation Paris
Alors que des étudiant.e.s et des personnels administratifs et enseignant.e.s se battent contre la loi ORE et la sélection à l'université, de nombreux.se.s étudiant.e.s étranger.e.s perdent leur titre de séjour durant leur scolarité. Dans tous les cas, l'accès au supérieur est déjà fermé aux exilé.e.s et aux sans-papiers. Pour elles/eux, la sélection et l'exclusion sont déjà des réalités.
La loi ORE ne fait qu'institutionnaliser et renforcer une sélection qui existe déjà de fait. Elle contribue à renforcer la politique d'exclusion des plus pauvres et des plus précaires menée par les gouvernements. La loi sur la sélection à l'université, la loi Asile et immigration et les politiques contre les services publics participent toutes de la même logique.
Par ailleurs, les personnes mobilisées contre la loi ORE ont à plusieurs reprises été la cible d'attaques de groupes d'extrême droite et fascistes (Grenoble, Strasbourg, Montpellier, Paris IV, le 1er mai..). Ces dernières années, on assiste à la multiplication des ratonnades et des actions contre les militant.e.s mais aussi contre les migrant.e.s à Calais, à Paris, à la frontière italienne…
Alors que la répression s'accentue contre les mouvements sociaux, ça fait des années que les forces de l'ordre pourchassent les migrant.e.s et les sans-papiers qui (sur)vivent en France.
L'État les trie, les sélectionne puis les expulse en masse. Les gouvernements renforcent toujours plus les contrôles des frontières. La violence avec laquelle cette répression s'exerce est quotidienne. Les migrant.e.s sont régulièrement gazé.e.s et pourchassé.e.s aux frontières de la ville. Pour rappel le mois dernier un sans-papier, Ismail Bocardhé a été tué par la police en région parisienne, alors qu'il essayait d'échapper à un contrôle.
Hier, mercredi 30 mai, un millier de migrant.e.s ont été évacué.e.s du campement le « Millenaire » situé dans le nord-est parisien, et le gouvernement annonce l'évacuation imminente des campements de porte de la Chapelle et du canal Saint-Martin.
La loi Asile et immigration, présentée au Sénat la semaine du 2 juin, renforce l'arsenal de répression et de contrôle social de l'État sur les migrant.e.s. Elle prévoie de prolonger l'enfermement arbitraire des sans-papiers de 45 a 90 jours et raccourcit les délais de recours sur la plupart des procédures. La loi prévoit également de systématiser la déportations des migrant.e.s dublinés - c'est à dire les migrant.e.s dont les empreintes ont été récoltées, souvent de force, dans un autre pays que la France.
Pour les migrant.e.s comme pour les étudiant.e.s, c'est la même logique de sélections, d'exclusions, de tris, d'expulsion et de répression !
Nous appelons donc à soutenir et rejoindre les deux manifestations parisiennes du 2 juin :
- 12h : Rendez vous à Gambetta pour rejoindre la manifestation du weekend antifasciste de lutte et d'hommage à Clément Méric qui se rend à République.
- 14h : Rendez vous à République pour rejoindre la manifestation contre la loi Asile et immigration.
Stop aux logiques néolibérales et liberticides ! Affirmons la solidarité et l'accueil de tou.te.s ! Régularisation de tou.te.s les sans-papiers ! S'éduquer, se soigner, circuler ne sont pas des libertés à négocier !
Face au tri et à l'enfermement, face aux expulsions, liberté de circulation et d'installation.
Un héros, des victimes et des « délinquants »
MRAP
L'acte spontané et héroïque de Mamoudou Gassama, un jeune Malien sans papiers a été salué à juste titre par toute la France. Mais le MRAP ne peut que souligner la contradiction écœurante entre l'exploitation médiatique éhontée à laquelle le président Macron s'est livré et la réalité du contexte politique désastreux concernant les migrants.
Non seulement la loi récente « asile-immigration » s'est refusée à supprimer le délit de solidarité, mais les procès de citoyens ayant tout simplement mis en œuvre le principe élémentaire de fraternité se multiplient.
C'est le procès de trois militants, deux Suisses et une Italienne, qui avaient aidé ("en bande organisée" !) des migrants à entrer en France fin avril dans les Hautes-Alpes, en réaction à une action d'extrême droite à cette frontière, dans cette zone où il y a déjà eu 3 morts.
C'est le procès en appel à Nice d'une retraitée bénévole d'Amnesty International et de l'Anafé, Martine Landry. Elle avait accompagné deux adolescents guinéens, refoulés en Italie, jusqu'au poste-frontière de Menton pour qu'ils soient pris en charge par l'aide sociale à l'enfance, comme le prévoit la loi pour les mineurs entrant en France.
Quand un migrant sauve un enfant, c'est un acte héroïque, quand un citoyen sauve un migrant, c'est un délit !
Un amalgame est systématiquement entretenu entre ces actes citoyens généreux et les vrais passeurs qui exploitent honteusement la misère de ceux qui ont besoin d'eux. Il est bien sûr inexact de faire de cette activité mafieuse une cause des migrations. La vraie responsabilité de la prospérité de ces réseaux revient à ceux qui, en rendant toujours plus difficiles les parcours migratoires, rendent leur service de plus en plus incontournables et profitables.
En même temps, les ministres accablent les migrants de termes méprisants. Après le « shopping de l'asile », c'est Gérard Collomb qui s'est permis de parler « benchmarking » (évaluation comparative). Ce vocabulaire emprunté au monde du commerce assimile ainsi ceux qui risquent, et parfois perdent, leur vie pour trouver un refuge dans un monde de violence et de misère, à de vulgaires spéculateurs (comme ceux qui cherchent les meilleurs paradis fiscaux ?). Que les migrants tiennent compte, dans leur parcours, des destinations les plus favorables est d'ailleurs tout à fait naturel et rationnel. Mais on sait que l'opportunité administrative est loin d'être le seul critère, après les possibilités de liens familiaux (Mamoudou avait rejoint ses frères et sœurs), ethniques, linguistiques ou économiques.
Non, les délinquants ne sont pas les migrants, ni ceux qui remplissent leur devoir humain et citoyen en soulageant leur parcours dramatique. Les criminels sont ceux qui dressent toujours plus barrières aux déplacements humains et provoquent, en mer, en montagne ou dans la rue des épreuves inhumaines, des drames et des décès.
Le MRAP appelle à participer à la manifestation pour le retrait de loi sur l'immigration,
samedi 2 juin, à Paris (départ 14h, place de la République)
Source : communiqué MRAP, reçu le 1 juin 06h