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mardi 10 octobre 2017 à 8h30

Appel à la grève et au

blocage du TGI de Bobigny, des TI et du CPH

Des juridictions fauchées dans un département fauché :
nous ne voulons pas de ce bordel !

Rassemblement mardi 10 octobre 2017 à partir de 8h30 devant le Millénaire - 35, rue de la Gare, 19ème
avant de rejoindre la manifestation à Paris

Chaque semaine ou presque, le TGI de Bobigny ou une des juridictions de Seine Saint-Denis fait l'actualité médiatique.

Mais les problèmes sont tels qu'il pourrait y avoir une chaîne d'information continue dédiée !

Le droit du travail n'existe déjà plus dans notre tribunal :

  • travail dissimulé avec des heures supplémentaires à ne plus savoir qu'en faire, non payées et non récupérables pour une bonne partie d'entre elles (cela représente l'équivalent d'au moins 3,5 fonctionnaires par an !) ;
  • des boîtes d'archives qui encombrent bureaux et couloirs depuis des années ;
  • des pauses méridiennes refusées ;
  • refus de congés non motivés, pouvant entrainer la perte sèche de ces congés ;
  • ... Malgré l'aveuglement des chefs de juridictions et du ministère, il y a bien une explosion de la souffrance au travail et des risques psycho-sociaux. Mais cette explosion n'est pas prise en compte par les chefs de juridiction : multiplication des audiences ; augmentation du nombre de dossiers par audience ; réorganisations multiples et non concertées ; intensification du travail ; audiences sans pauses déjeuner ; des chefs de juridiction qui s'échinent à faire les bons élèves sur les réformes hâtives (exemple : le transfert du tribunal de police au TGI, pourquoi ne pas avoir accepté le manque d'effectifs, le manque de place au tribunal, l'inorganisation du ministère quand au logiciel métier…), ou qui décident (ce n'est pourtant pas de leur ressort !) que, concernant le poste vacant de la maison de la justice et du droit (MJD) de Saint-Denis, les greffiers des autres MJD du 93 tourneront dessus puis qu'un greffier stagiaire (non formé…) y sera affecté ! Avec de telles décisions, ils entretiennent et amplifient cette souffrance au travail !!! Le turn-over s'explique ainsi parfaitement. D'autant plus que les adjoints administratifs stagiaires tout comme les greffiers stagiaires ne bénéficient pas d'une formation digne de ce nom, puisqu'il le temps nécessaire ne leur est pas accordé. Au bout d'un an, les agents commencent déjà à craquer… Ce turn-over doublé du manque criant de formation provoque donc des pertes de compétences et de mémoire des services, fragilisant ainsi les procédures, et par conséquent le service rendu au public.

Voici quelques exemples, c'est loin d'être exhaustif, des conditions de travail :

  • vetusté des locaux, avec des problèmes électriques pour lesquels des millions ont été dépensés sans résultat, des problèmes d'étanchéité qui ne sont pas sans conséquences sur l'infrastructure électrique (des prises électriques doivent être condamnées) ;
  • le service de la reprographie travaille sans photocopieur depuis plusieurs semaines ;
  • les agents du bureau d'ordre mineur, envahi par les boîtes d'archives, doit compter sur les commissariats de police pour retrouver des procédures introuvables dans ce fratras d'archives ;
  • les audiences correctionnelles s'enchainent et s'intensifient, mais les peines ne peuvent pas être exécutées, faute d'effectifs, les personnels restant étant en grande souffrance (une mention sur le registre des dangers graves et imminents a même été faite) ;
  • des plateaux de permanence parquet en effectifs insuffisants, pour lesquels un arrêt maladie ou un congé leur fera passer des journées infernales ;
  • l'ouverture de l'annexe du tribunal à Roissy, sans garanties pour les personnels, repoussée non pas parce que le comité d'hygiène, de sécurité et des conditions de travail (CHSCT) n'a pas encore été consulté, comme la loi l'impose, mais à cause des soucis de ligne téléphonique, auxquels il faut ajouter les problèmes d'accès pour les personnels et le public, l'isolement du collectif de travail… ;
  • le service courrier est dans une grande précarité, de par le manque d'effectifs mais également la vetusté des locaux et la poussière ;
  • ... Impossible de trouver un service qui fonctionne correctement et normalement... Il faut ajouter à cela la question salariale : le gel du point d'indice ; la réforme statutaire des greffiers (toutes les catégories, adjoint administratifs et techniques, secrétaires administratifs, greffiers, greffiers en chef, y sont perdantes), et la réforme dite « parcours professionnels, carrières, rémunération), qui viennent lancer quelques euros contre un allongement significatif de la carrière, et donc une perte de salaire au bout du compte. Pour couronner le tout, la direction des services judiciaires vient de chiffrer toutes ces difficultés, ces conditions de travail inacceptables, cet épuisement professionnel, à… 20 euros brut par mois ! Ce n'est que mépris et cynisme !!! Les personnels ont l'impression d'être des cobayes dans un laboratoire de la précarité, sur lesquels on teste les capacité de résistance humaine, ce n'est plus possible ! Conséquence des dysfonctionnements de ce service public sur les usagers : ceux-ci sont laissés en souffrance, complètement abandonnés dans des situations de détresse, entrainant tout simplement un déni de service ! Mais qui se soucie de la population du 9-3 ? Ce sont des pauvres, incapables de s'acheter un costard…

Revendications pour les tribunaux de Seine Saint-Denis

  • Des effectifs au complet, sans pour autant bloquer les mutations ; si les magistrats ont pu avoir un renfort, même insuffisant, le ministère continue de faire lanterner les fonctionnaires ;
  • Des directeurs de service, et non leur succédané sous-payé ;
  • Matériel adapté à nos besoins (papier, stylos, cartouche d'encre, copieurs, …) ;
  • Arrêt des expérimentations de toutes sortes par les chefs de juridictions ;
  • Véritable revalorisation salariale ;
  • Que la juridiction ne cache pas les problèmes lors de visites officielles, parcours balisé sur lequel tout est enlevé, nettoyé et assaini ; c'est pourquoi nous ne demandons pas de déplacement des officiels sur site, ministre comprise, à l'exception de visites surprises.

Lien : https://paris.demosphere.net/rv/57363
Source : http://www.libertaires93.org/Justice-Mobilisa...