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vendredi 2 octobre 2015 à 20h30

Festival Ciné Alter'Natif

Séance spéciale « Double-esprits »

Résistance, genre et décolonisation

Berdaches, winktes, double-esprits, troisième genre, homosexuels, travestis... les qualificatifs sont nombreux mais pêchent tous par leur incapacité à appréhender des orientations sexuelles différentes de la norme hétérosexuelle établie par les sociétés judéo-chrétiennes, articulant des catégories plus complexes que notre vision duale du genre (homme/femme) et pourtant socialement bien définies dans une grande majorité de cultures amérindiennes. En effet, traditionnellement, de nombreuses communautés acceptaient les « double-esprits » comme des individus aux dons particuliers. Etre moitié homme, moitié femme leur permettait une meilleure compréhension de la dimension sacrée du monde.

Avec la colonisation, les pressions du pouvoir visent à bannir tous les comportements jugés « immoraux et licencieux ». Pourtant, cette compréhension du monde multi-genrée demeure et depuis plus d'une décennie, des réalisateurs autochtones se sont emparés de l'outil filmique à la fois pour défendre les droits LGBTI mais également pour explorer ces croyances plus tolérantes ainsi que les rôles socio-religieux plus inclusifs. Le Festival Ciné Alter'Natif vous propose d'aborder cette thématique à travers une sélection de films inédits en France.

Aviliaq,

d'Alethea Arnaquq Baril (Inuit), Canada, 2014, 15mn, VO ST FR Exclusivité !
Fiction située dans une communauté inuit dans les années 1950, Aviliaq raconte l'histoire de deux jeunes femmes qui ont du mal à imposer leur amour dans un nouveau monde dirigé par des étrangers

Drunktown's Finest,

de Sydney Freeland (Navajo), USA, 2014, 78mn, VO ST FR Exclusivité !
Trois jeunes navajo s'efforcent d'échapper à la dureté de la vie sur une réserve indienne. Nizhoni a été adoptée et élevée comme une chrétienne par une famille blanche. Felixia, transsexuelle, rêve de devenir une top-modèle. Sickboy va devenir père et souhaite s'engager dans l'armée afin de mettre de côté son passé teinté de délinquance et de rébellion.
Présenté en avant-première au Festival de Sundance, le premier long-métrage de Sydney Freeland a aussitôt été porté par un buzz médiatique tant il bouleverse les représentations habituelles des Amérindiens dans les films de fiction américains. Porté par un casting en majorité navajo et produit par Robert Redford, Drunktown's Finest a su conquérir un large public grâce à la force du scénario mais également au talent indéniable de ses acteurs. Pour Carmen Moore (Navajo), qui incarne Felixia John, le fait qu'elle ait obtenu le rôle est, en soi, révolutionnaire : « Dans la plupart des films hollywoodiens, c'est une femme qui joue un personnage transgenre, ou bien un homme qui porte une perruque et qui essaie de se faire passer pour une femme. Il est très rare que des transgenres soient choisis. Ce film a brisé cette tendance. Il faut quelqu'un avec un grand esprit créatif et beaucoup de détermination pour faire un tel film ».

Débat en présence de Sydney Freeland, réalisatrice navajo du film Drunktown's Finest.

Dans le cadre du Festival Ciné Alter'Natif

Depuis 2009, l'association De la Plume à l'Ecran promeut le cinéma et les médias amérindiens, en provenance de tout le continent américain, soutenant ainsi la lutte des peuples autochtones pour l'auto-détermination et contre la colonisation.

Programmation complète :

Lien : https://paris.demosphere.net/rv/41944
Source : http://delaplumealecran.org/#festival;prog
Source : message reçu le 26 septembre 22h