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jeudi 5 novembre 2009 à 17h

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Rassemblement contre l'expulsion de la Coordination des Intermittents et Précaire - CIP-IdF

JEUDI 5 NOVEMBRE à 17H, M° RÉPUBLIQUE, terre-plein central

Retrouvons nous pour faire entendre le refus de l'expulsion dont la Ville de Paris menace la coordination des intermittents et précaires :
http://www.cip-idf.org/article.php3?id_article=3911

Nous avons besoin de lieux pour habiter le monde.

Prévenez collègues et amis, faites passer le mot. Empêchons la mise à mort de cette expérience de mise en commun, de fabrication et de partage de ressources.

Source : liste de diffusion CIP-IDF, reçu le 27 octobre 12h
Source : message reçu le 27 octobre 16h


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Contre l’expulsion de la Coordination des Intermittents et Précaires

La mairie de Paris menace d’expulser la coordination des locaux du 14 quai de Charente (Paris 19). Or ce lieu est devenu un espace crucial pour l’action, la réflexion et les fabrications mises en oeuvre par celles et ceux qui l’utilisent comme point d’appui à des luttes qui s’opposent à l’individualisation libérale, à la concurrence de tous contre tous.

Dans un contexte de remise en cause générale des garanties collectives existantes, la décision d’expulser la Coordination des Intermittents et Précaires s’inscrirait clairement dans la lignée des offensives anti-sociales en cours.

S’en prendre au 14 quai de Charente, c’est attaquer une expérience de création de solidarités concrètes née d’un mouvement socio-politique, le mouvement des intermittents et précaires en 2003.

Expulser, ce serait détruire un modèle d’action collective qui s’est construit sur le refus du rôle de simple figurant dans le « dispositif d’accompagnement social » de l’État, c’est à dire d’un système qui entretient la précarité pour mieux atomiser les individus et leurs luttes.

L’expulsion : une conception de l’aménagement urbain ?

La Mairie motive cette expulsion par l’aménagement de la ZAC Claude Bernard au coeur d’un « secteur d’aménagement Paris Nord-Est » de 200 hectares. Dans les années à venir, ce « secteur Paris Nord-Est » devrait accueillir 2 lignes de tramway, une gare RER, 590 000 m2 d’activités économiques (pour 25 000 hypothétiques emplois nouveaux), 600 000 m2 de logements (15 000 habitant-e-s) et 110 000 m2 d’équipements publics.

Ce gigantesque projet urbain fait la part belle aux bureaux, logements privés et « intermédiaires » réservés aux classes moyennes et aisées. La Mairie, dont la logique d’aménagement urbain est exclusivement marchande, n’a évidemment pas prévu d’espaces pour le développement d’activités sociales autonomes, de pratiques d’éducation populaire et d’entraide. On nous signifie donc qu’il n’y aurait plus de place pour la maison des précarités que la coordination a progressivement fait vivre en ces lieux.

Un lieu unique, à préserver

Toutes les expériences, les choix de vie, les croisements, les pratiques et les rencontres permises par l’existence du 14 quai de Charente en ont fait un lieu d’auto-organisation. C’est là son originalité, son intérêt pour les individus et collectifs qui le font vivre. Des permanences de défense des droits sociaux à l’université ouverte, une cantine, une bibliothèque, nombreuses sont les activités gratuites ou à prix libre qui prennent place en ces lieux.

Voilà pourquoi nous n’acceptons pas les deux fausses propositions de « relogement » qui nous ont été faites. La première de ces fausses propositions visait à réduire l’espace social qui s’est créé à ce qu’il n’a jamais été : un simple bureau d’information, un supplétif des organismes sociaux défaillants, la seconde était soumise à la réalisation d’un contrat d’objectif incompatible avec l’autonomie de la CIP. La Ville finance des projets coûteux et élitistes tels le 104 rue d’Aubervilliers ou la future Halle Pajol. Paris a les moyens de concéder aux précaires des lieux d’organisation et d’activités.

Empêchons la mise à mort de cette expérience de mise en commun, de fabrication et de partage de ressources.

Dans cette ville de riches où vivent tant de pauvres, nous avons besoin de lieux pour habiter le monde.

Pas d’expulsion sans un relogement qui permette le maintien et le développement des activités en cours.

Ici ou ailleurs, le 14 quai de Charente doit vivre !

Action : Retrouvons nous pour faire entendre le refus de l’expulsion dont la Ville de Paris menace la coordination des intermittents et précaires, Jeudi 5 novembre à 17H, Métro République, terre-plein central

Prévenez collègues et amis, faites passer le mot. Empêchons la mise à mort de cette expérience de mise en commun, de fabrication et de partage de ressources.


Octobre 2009 : La Ville de Paris menace d’expulser la Coordination des intermittents et précaires

La coordination des intermittents et précaires, kesaco ?

Source : http://www.cip-idf.org/article.php3?id_articl...


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La Ville de Paris menace d’expulser la Coordination des intermittents et précaires

Nous venons de recevoir une lettre du directeur de cabinet du Maire de Paris datée du 8 octobre 2009 exigeant que la coordination déménage au plus vite.

Les travaux de construction programmés sur la parcelle de la ZAC Claude Bernard où est situé le 14-16 quai de charente ne débuteront pourtant qu’à la fin 2010. Quelle est donc l’urgence qui motive cet ultimatum ?

La ville s’était engagée à reloger la coordination, nous continuons à demander que ce relogement ait lieu dans des locaux qui puissent abriter les activités qui y sont mises en oeuvre.


Voici la lettre en réponse au courrier de la ville

À l’attention de Nicolas Revel, Directeur de cabinet du Maire de Paris
Copie à : Monsieur Danon, Secrétaire général adjoint du cabinet du Maire
Et Monsieur Girard, Adjoint au Maire à la Culture

Paris, le 15 octobre 2009

Monsieur le Directeur,

Nous avons reçu votre courrier daté du 9 octobre 2009 dans lequel vous nous demandez de nous prononcer à très brève échéance sur la proposition d’un relogement de la CIP-IDF au 106, rue Curial.

Votre lettre n’évoque cependant ni les caractéristiques qui rendent ce local inapproprié à nos activités (permanences sociales, ateliers, cantine, université ouverte, bibliothèque, réunions publiques), ni l’enclavement de l’immeuble proposé, ni les conditions très contraignantes posées pour l’obtention du 106, rue Curial et qui à l’époque ont justifié notre refus : en échange de la mise à disposition des locaux, il était exigé que nous réalisions un projet d’animation auprès des habitants de la cité Curial, cela sans moyens humains, matériels et financiers alloués. Il nous était donc impossible d’accepter cette proposition, la réalisation d’une action sociale auprès des habitants d’un quartier ne s’improvise pas sur la seule base de la bonne volonté d’une coordination ou de collectifs. Par ailleurs le local de la rue Curial, par sa position, nous semblait à l’évidence devoir être « rendu au quartier », à ses habitants, plutôt qu’à un intervenant extérieur. La CIP-IDF, par ses activités, ne pense pas pouvoir agir dans le cadre d’une mission d’action locale qui déterminerait le contenu et les modalités de son existence.

Vous semblez être saisi de ce dossier, mais nous ne nous sommes jamais rencontrés, et nous sommes enclins à penser qu’un manque d’information vous empêche d’appréhender dans toutes ses dimensions le projet de relogement. Ainsi, le motif de notre refus du 241, Avenue Gambetta n’est pas lié à l’impossibilité d’y réaliser des concerts. Notre refus est la conséquence de l’importante perte de superficie utilisable que notre déménagement dans ce lieu aurait occasionné. D’autre part, ce refus est lié à la période de relogement proposée dans ce lieu (18 mois à partir de la dernière visite, au printemps dernier), ce qui ne nous donnait pas les garanties suffisantes pour ce déménagement, devenu également très coûteux puisque la mairie engageait la somme de 100 000 euros pour mettre le bâtiment aux normes. Quant au délai de notre réponse, comme notre dernier courrier l’indiquait, il tient au fait que lors de la phase de négociation, la mise à disposition de ces surfaces supplémentaires nous a été tardivement refusée (pour mémoire, l’espace du 2ème étage, dont l’accès était notre principale condition pour envisager ce relogement).

Alors que la précarisation s’amplifie, l’utilité des activités conduites par la coordination nous paraît essentielle, les raisons sont sociales, politiques et culturelles. Les travaux de construction sur la portion du quai de Charente où nous sommes doivent commencer fin 2010, il nous semble tout à fait possible pour la ville de surseoir à une éventuelle procédure d’expulsion et à la démolition, le temps de trouver un relogement qui corresponde au cahier des charges que nous avions fourni dès qu’il nous fut demandé par les services de la culture. Veuillez trouver ci-jointe une copie du cahier. Nous sollicitons d’autres propositions de votre part, comme les services de la mairie s’y étaient engagés, et sommes disponibles pour vous rencontrer au plus tôt.

Veuillez agréer nos salutations attentives

La CIP-IDF, 14-16 quai de Charente, 75019 Paris


Ces menaces d’expulsion remontent à juillet 2008, seules deux propositions inadaptées de relogement ont été faites depuis :

Du refus du Protocole Unedic de 2003 au détournement du JT de France 2, de l’occupation du Medef à la création d’une Université ouverte, de la prise de parole lors de Star Academy à l’organisation du May Day des précaires le Premier mai, de la défense des droits sociaux au moyen de permanences hebdomadaires et d’intervention sur des litiges avec les institutions au partage d’expérience et à l’impulsion de recherches collectives, la Coordination des intermittents et précaires compte désormais 5 ans d’existence.

Après l’occupation de la Halle de la Villette, puis celle de la salle Olympe de Gouges, et d’un Hôtel particulier appartenant à Gérard Depardieu, la Ville de Paris a concédé à la coordination l’usage de locaux. Nous avions signé une convention d’occupation des locaux du 14 quai de charente avec la SEMAVIP, société d’économie mixte qui étudie et réalise des opérations d’aménagement et de maîtrise d’ouvrage pour la Ville de Paris, propriétaire des locaux.

La SEMAVIP vient de nous signifier par voie d’huissier notre congé au 1er septembre 2008. L’immeuble de la coordination est situé sur la ZAC Claude Bernard, premier "secteur opérationnel programme Paris Nord-est". La présentation du projet de 2006 (ici en pdf) annonçait les travaux pour 2008/2009.

Suite à l’annonce de ce congé, rendez-vous a été pris mercredi 2 juillet avec Gaspard Gantzer, chef de cabinet de Christophe Girard, adjoint au Maire de Paris chargé de la Culture. Une délégation est mandatée pour interroger ce représentant de la Ville, faire valoir l’importance des activités réalisées au 14/16 quai de la Charente dans le champ des expériences sociales et culturelles et exprimer notre refus de quitter les lieux sans relogement. Cet immeuble abrite en effet des pratiques d’auto-organisation, des ateliers de fabrication, des temps de présentation publique, de production et de mise en circulation de savoirs critiques, des rencontres qui échappent pour l’essentiel à la logique marchande comme aux préceptes de l’excellence. Nous demandons à la ville de contribuer à garantir la continuité de cette expérience en lui fournissant des locaux adaptés (un cahier des charges a été communiqué à la ville de Paris).

Face à cette menace d’expulsion, la Cip-idf persévère et compte mener bataille. Tous ceux qui savent son existence nécessaire sont invités à contribuer au rapport de forces. La menace de fermeture de la Cip (pourrions-nous exister sans un lieu comme le 14/16 quai de la Charente ?) nous conduit à organiser dès maintenant le soutien et la mobilisation.

Les suites à envisager seront discutées lors de la réunion quinzomadaire du lundi 7 juillet à 19h quai de la charente - soyons nombreux !

Pour soutenir la coordination des intermittents et précaires, envoyez vos chèques (à l’ordre de AIP) à la CIP-IdF, 14-16, quai de la Charente 75019 Paris. Sur demande une attestation fiscale peut vous être fournie.

Source : http://www.cip-idf.org/article.php3?id_articl...

Lien : https://paris.demosphere.net/rv/9978