thème : écologie
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jeudi 19 novembre 2009 à 20h30

La faim des paysans : les labours du futur

Cinéma Utopia Saint-Ouen l'Aumône et Pontoise

En partenariat avec la ville d’Eragny-sur-Oise et dans le cadre de la Semaine de la Solidarité Internationale (du 14 au 22 novembre)

PROJECTION UNIQUE : JEUDI 19 novembre à 20h30 à PONTOISE

suivie d’un débat : «Crise alimentaire mondiale, quelles solutions ?»
Regards croisés entre Jean-Pierre Dacheux, pour ATTAC, et un expert de l’INRA.


La faim des paysans : les labours du futur

Clément FONQUERNIE et Piet van STROMBEEK - documentaire France 2006 52mn -

Du 19/11/09 au 19/11/09

 LES LABOURS DU FUTURUn milliard trois cent trente millions : c’est le nombre d’agriculteurs qu’on compte aujourd’hui dans le monde. Avec leur famille, ils représentent la moitié de l’humanité. Pourtant, huit cents millions d’entre eux ne mangent pas à leur faim, en particulier dans les pays du Sud. Au Nord, la situation n’est guère plus brillante. Sans les aides accordées par les gouvernements, la grande majorité des agriculteurs aurait disparu. Et d’ailleurs la dérégulation actuelle du marché, la fin des quotas, prouvent que nos agriculteurs longtemps surprotégés ne sont pas à l’abri du grand plongeon dans la misère que vivent au quotidien leurs collègues d’Afrique, des confins de l’Europe orientale ou de l’Asie centrale. Il y a quelques années, le suicide d’un agriculteur coréen lors du sommet de l’OMC à Cancun en 2003 avait été le signal emblématique d’un tel effondrement.
Aujourd’hui 2% des agriculteurs de la planète fournissent la moitié de la production agricole mondiale. Cette concentration a pour corollaire un usage croissant d’engrais et de pesticides et pour conséquence la marginalisation de centaines de millions de petits paysans, écrasés par cette course à la productivité.

Or en 2050, il y aura 9 milliards d’êtres humains à nourrir. Sera-t-il possible d’y parvenir si on condamne des millions de producteurs à disparaître et surtout si on détruit l’équilibre des écosystèmes. En cédant à l’obsession de produire plus, ne risque-t-on pas au contraire d’aggraver la crise que de nombreux spécialistes prédisent ?
Les réalisateurs Clément Fonquernie et Bruno Portier ont intelligemment croisé les regards de paysans burkinabés et de céréaliers français et américains. Au Burkina, après une politique volontariste menée par le regretté président Thomas Sankara assassiné trop tôt, les grands programmes de développement agricole ont été abandonnés pour mieux enrichir les poches du nouveau gouvernement corrompu. Et les paysans burkinabés se retrouvent désormais seuls face à une absence totale de moyens, à la désertification mais surtout une injuste concurrence du riz asiatique de moindre qualité mais au prix imbattable, paradoxalement importé pour enrayer la spirale des crises alimentaires, mais qui contribue à ruiner les paysans locaux. Le céréalier américain interviewé est très clair, il s’intéresse peu aux modes de production ( y compris passer du blé moins rentable au soja ou maïs OGM ) du moment que ceux-ci lui rapportent de l’argent, offrant ainsi le portrait d’un agriculteur le nez dans sa compta, totalement déconnecté de la terre qui le nourrit. Quant au céréalier français entre les deux extrêmes, il reconnaît sa totale dépendance au lobby agrolimentaire qui achète à des prix ridiculement bas sa production, pour satisfaire les besoins en bénéfices de ses actionnaires, et ne doit sa survie qu’aux subventions hexagonales ou européennes, subventions qui contribueront de leur côté à ruiner les agriculteurs du Sud. Alors où est la solution ? Peut-être dans la redéfinition totale d’un métier qui doit revenir aux sources.

Source : http://www.cinemas-utopia.org/saintouen/index...

Lien : https://paris.demosphere.net/rv/9960