thème : international
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jeudi 12 novembre 2009 à 19h30

2 parties : 1 2

Conférence "Manuel de désobeissance civile" au palais de Tokyo

12 Novembre 2009 Paris 16 (75)

Ronald Creagh

Deux conférences sur les sources de l’anarchisme américain :

19h30. Palais de Tokyo, 13 avenue Président Wilson.

Sur présentation du ticket d’accès aux expositions (le plein tarif est de 6 euros)

Source : http://atheles.org/agone/agenda/index.html
Source : http://www.palaisdetokyo.com/fo3/low/programm...


Au coeur des utopies libertaires américaines

Lu sur le Post : Sociologue et historien, professeur émérite de civilisation américaine à l'université Paul-Valéry de Montpellier, animateur du site Recherche sur l'anarchisme, Ronald Creagh vient de publier avec Utopies américaines un livre qui met en lumière les expériences libertaires qui ont tourné le dos à l'American way of life depuis le XIXème siècle jusqu'à nos jours.

 La couverture du livre donne le ton. Elle reproduit un instantané daté de 1971 du photographe libertaire Henri Cartier-Bresson : une communauté installée au Nouveau-Mexique. Ronald Creagh remonte bien plus loin dans le temps pour nous parler des communautés « utopistes » qui ont vu le jour aux États-Unis entre 1825 et maintenant.

 Inspirées par le socialiste gallois Robert Owen, héritières de la pensée du philosophe français Charles Fourier, issues de mouvements religieux qui prirent le célèbre Aimez-vous les uns les autres au pied de la lettre, partisanes du Devoir de désobéissance civique formulé par le poète Henry-David Thoreau, lectrices d'Élisée Reclus, de Michel Bakounine ou de Pierre Kropotkine, sympathisantes des luttes d'Emma Goldman, convaincues par les principes pédagogiques de l'École moderne de Francisco Ferrer..., les communautés libertaires ont prospéré avec plus ou moins de bonheur en Amérique bien avant l'avènement du mouvement hippie et du « flower power » qui a fait les choux gras de la presse à sensation.

 On trouve toutes sortes de trajectoires dans ces microsociétés qui durèrent quelques mois ou plusieurs années. Les milieux libres américains, véritables laboratoires sociaux, se sont nourris de mille apports. Les pionniers utopistes furent anti-esclavagistes, pacifistes, féministes, végétariens, non violents, partageux, spirites, partisans de l'amour libre et du contrôle des naissances, égalitaires, libres penseurs, naturistes, coopératifs, espérantistes... Une infinie variété d'expériences a marqué ces communes libres sans dieu ni gourou où la démocratie directe prenait corps, où le « communisme » ne broyait pas l'individu.

 Sans angélisme, Ronald Creagh commente la vie (et parfois la mort) des communautés aux prises avec des réalités impitoyables. Le froid, la faim, les maladies, la répression, l'hostilité des médias et du voisinage, les dissensions internes... planaient sur les projets comme des oiseaux de proie. Malgré l'adversité, renforcées par l'arrivée de militants européens, des associations libres devinrent quelquefois de vraies petites villes avec écoles, orchestres, équipes de baseball, journaux, bibliothèques. L'une d'elles avait même une flotte de barques.

 Chapitre après chapitre, Ronald Creagh remonte le temps des collectifs affinitaires, urbains ou ruraux, en soulignant bien les dimensions sociologiques des époques, des lieux, des hommes et des femmes qui ont vu et vécu le monde autrement. Une quarantaine de projets associés à la galaxie libertaire, depuis 1816 à 2005, sont mentionnés. Certaines communautés underground créées en 1967 et après, fédérées ou non, sont toujours bien vivantes en Virginie, dans le Missouri, dans l'Oregon, en Caroline du Nord ou à Washington. Chacune contribue à sa manière à l'essor des réflexions libertaires et de la « contre-culture ». Ici des féministes lesbiennes, là des écolos non-violents, ailleurs des militants sociaux engagés dans l'aide alimentaire, le commerce équitable, la santé des femmes ou des réseaux d'avocats, des antimilitaristes, des collectifs de solidarité avec les soldats gravement blessés, des comités de soutien aux prisonniers, des anarcho-punks... et même des anarcho-chrétiens.

 Ouverts sur l'inconnu et l'imprévu, les modes de fonctionnement sont divers. Toutes les communautés bannissent bien entendu le patriarcat et instaurent l'égalité entre toutes et tous. Pas de directeur ni de leader. On opte pour la rotation des tâches et des responsables. Les décisions sont prises au consensus. De nouveaux rapports à la famille, à la propriété, à l'argent et au travail sont inventés. L'alcool et le tabac ne sont pas toujours bien vus. Les drogues sont souvent interdites. On prend les repas en commun ou pas. On recherche une vie plus naturelle. On est généralement végétariens. Antinucléaires, on milite pour le solaire et l'éolien. On agit pour une éducation nouvelle et émancipatrice. On se sert d'Internet pour diffuser ses idées à grande échelle.

 L'étude s'ouvre sur une rencontre avec le Collectif A Go-Go, une communauté punk installée dans le Massachussets, à Worcester. Ce qui n'est pas un détail. C'est là en effet que fut lue pour la première fois en public la Déclaration d'indépendance, là aussi que fut impulsé le mouvement des suffragettes et l'abolitionnisme, là encore qu'Emma Goldman et Alexander Berkman vendirent des glaces, là où vécu le yippie Abbie Hoffman... L'histoire se poursuit donc, ici et ailleurs, avec des gens qui ne se limitent pas à proclamer que d'autres mondes sont possibles. Les autres univers sont déjà là, sous de multiples facettes, pour conjuguer utopie et émancipation sociale.

 Enrichi d'un glossaire, d'index et d'une imposante bibliographie, ce livre est indispensable pour dire ou rappeler qu'une autre Amérique, celle que l'on aime, existe.

Paco

 Ronald Creagh, Utopies américaines - Expériences libertaires du XIXe siècle à nos jours, éditions Agone, 400 pages. 24 euros

  • Le 24 octobre, à 17h, à Bordeaux, rencontre avec Ronald Creagh à la librairie du Muguet à L'Athénée libertaire (7, rue du Muguet).
  • Le 6 novembre, à 19h, à Perpignan, rencontre avec Ronald Creagh à la librairie Infos (2, rue Théodor-Guiter) à l'initiative du groupe Puig-Antich de la CGA.
  • Le 12 novembre, à 19h30, à Paris, rencontre avec Ronald Creagh au Palais de Tokyo (13 avenue Président Wilson, 16ème).
  • Le 18 novembre, à 16h, à Grenoble, rencontre avec Ronald Creagh au café de la librairie Decitre (9-11 Grande rue).
  • Le 18 novembre, à 20h30, à Grenoble, rencontre avec Ronald Creagh à La Table ronde/Le Grenier  (7, Place Saint-André) à l'initiative des Amis du Monde diplomatique de Grenoble.
  • Le 12 décembre, à 18h, à Saint-Jean-du-Gard, rencontre avec Ronald Creagh à la bibliothèque 152 Infokiosque, (152, Grand'rue).

 Pour visiter le site-forum Recherche sur l'anarchisme animé par Ronald Creagh : http://raforum.info/

Source : http://endehors.org/news/au-c-ur-des-utopies-...


Jeudi de Chasing Napoleon / Manuel de désobéissance civile

12 novembre 2009

A 19h30 : Deux conférences sur les sources de l’anarchisme américain. Présentation de David Henri Thoreau (1817-1862) par Michel Granger suivi d’une présentation des expériences communautaires aux Etats-Unis par Ronald Creagh, à l’occasion de la sortie de Utopies Américaines aux éditions Agone.

Michel Granger / Résister

Entre 1845 et 1847, Thoreau s'installe dans une cabane qu'il a construite au bord du lac de Walden : il y expérimente en solitaire un mode de vie ascétique. Son acte philosophique célèbre l'aide à se soustraire aux pressions de la société urbaine, industrielle et mercantile, à l'obsession de la propriété de biens matériels. Le dépouillement volontaire rend plus visible l'essentiel de la condition humaine et Thoreau élabore un art de vivre anticonformiste et antimoderne. Il se consacre à l'observation de la nature, à l'écriture et à la culture de soi.

Pendant les années qui suivent, il rédige le récit de son séjour et façonne le personnage mémorable d'un sage résistant à l'emprise de la société et de ses instances normatives. Dans Walden (1854) et les conférences de cette période, il décline les multiples formes de sa résistance au travail, au monde de la politique et des affaires, ainsi qu'à la tyrannie de l'opinion publique que manipule la presse. Sa critique implacable ne l'a toutefois pas incité à s'engager dans la réforme de la société. Résister collectivement, militer pour une cause sociale aurait signifié s'enfermer durablement dans une confrontation desséchante aux aspects négatifs de la vie. Thoreau a préféré s'ouvrir à la beauté du monde, s'identifier à la nature qu'il décrit avec tant de constance et de bonheur. À partir de ses observations, ce naturaliste amateur a formulé des propositions visant à protéger la nature contre son exploitation économique : il a mis sa résistance à la civilisation destructrice au service de l'humanité en devenant un précurseur des écologistes. 

Spécialiste de Thoreau, Michel Granger est professeur de littérature américaine à l'Université de Lyon.

Ronald Creagh / Utopies Américaines

Du voyage du socialiste anglais Robert Owen en 1825 aux premières communautés fouriéristes, et des mouvements contestataires des années 1960 à l'écologie et aux groupes punks ou lesbiens d'aujourd'hui, les États-Unis ont abrité nombre de communautés utopiques. Souvent installés comme jadis les moines dans des paysages magnifiques et isolés, mais aussi dans un hôtel en pleine ville ou exploitant une mine de charbon sur leur territoire, ces groupes mettent à l'épreuve une volonté de vivre en dehors de la logique de la société dominante.

En revenant sur près de deux siècles d'expériences communautaires, ce livre lève non seulement le voile sur un phénomène méconnu et toujours actuel mais le réinsère parmi les tentatives de lutte contre un système omnipotent, ouvrant une autre voie, originale et non exclusive, vers l'émancipation sociale.

Professeur émérite à l'université Paul-Valéry (Montpellier), Ronald Creagh collabore à de nombreuses revues anglosaxonnes et françaises. Il est notamment l'auteur de L'Affaire Sacco et Vanzetti (2004), et Nos cousins d'Amérique. Histoire des Français aux États-Unis (1988). 

Accès /

Auditorium

Tarif d’entrée aux expositions, dans la limite des places disponibles.

Source : http://www.palaisdetokyo.com/fo3/low/programm...

Lien : https://paris.demosphere.net/rv/9956