vendredi 27 novembre 2009 à 9h
Rencontre Internationale
"Accords de réadmission ou chantage à l'expulsion ?"
https://paris.demosphere.net/rv/9954
Migreurop organise, à Paris, le 27 novembre prochain, une rencontre internationale sur les accords de réadmission: "Accords de réadmission ou chantage à l'expulsion?"
programme en français: http://www.migreurop.org/article1481.html
inscriptions: contact@migreurop.org
lieu: CICP 21,ter Rue Voltaire 75011 Paris
Programme de la rencontre
Vendredi 27 novembre 2009, 9h - 18h
09h00-09H30 Introduction de la journée
Qu’entend-on par « réadmission » ? Claudia Charles, Gisti* (France)
LES ACCORDS COMMUNAUTAIRES DE RÉADMISSION
- 09H30-09h45 État des lieux sur les accords communautaires dans le bassin méditerranéen Chadi Sidhom, REMDH (Réseau euroméditerranéen pour les droits de l’homme)
- 09H45-10H00 Le rôle du Parlement Européen dans la négociation des accords de réadmission Hélène Flautre* député européenne Verts/Europe Ecologie à la Commission LIBE
- 10H00-10h15 Les négociations en cours / l’exemple de l’Accord UE-Pakistan Chiara Tamburini, administrateur du groupe GUE-NGL au Parlement européen
- 10H15-10h30 Le cas du Maroc : les enjeux du processus de négociation GADEM* (Maroc)
- 10H30-10H45 Le cas de l’Ukraine : les effets de la signature d’un accord communautaire sur un pays de transit Sophie Baylac, MSF Italie
- 10H45-11H00 Discussions avec la salle
- 11h00-11h15 pause café
DES ACCORDS DE RÉADMISSION AUX ACCORDS DE « NOUVELLE GÉNÉRATION »
- 11h15—11H45 Le cas italien : les accords Italie-Tunisie et Italie-Libye Fulvio Vassallo Paleologo,ASGI* (sous réserve) et Carmen Cordaro, ARCI* (Italie)
- 11h45-12h00 Le cas espagnol : la stratégie du « Plan Africa » ACSUR Las Segovias* (Espagne)
- 12h00-12h20 L’exemple français : les accords de gestion concertée des flux migratoires Marie-Dominique Aguillon, et Sara Belaïsch, Cimade* (France)
- 12h20-12h35 Les refoulements à la frontière gréco-turque dans le contexte de l’accord de réadmission entre Grèce et Turquie HCA/RSAP* (Turquie)
- 12h35-13h00 Discussion avec la salle
- 13h05-14h30 pause déjeuner sur place
- 14h30-14h45 Les accords Nord-Est et le rapatriement des Roms : Le cas du Kosovo et de la Serbie Karin Waringo, Chachipe (Luxembourg)
- 14h45-15h00 Les accords entre membres de l’UE : les accords de réadmission Italie-Grèce et la pratique des refoulements à la frontière adriatique Alessandra Sciurba, MeltingPot* (Italie)
- 15h00-15h30 Les accords entre les pays d’origine et de transit en Afrique et la pratique des refoulements en dehors du cadre des accords de réadmission :
le cas frontière Mali-Mauritanie Rafael Lara, APDHA* (Espagne)
le cas de la frontière Algérie-Mali - 15h30-16h00 Discussion avec la salle
VERS DES PERSPECTIVES DE MOBILISATION
16h00-16h30
Exemples de mobilisations pour dénoncer les accords de réadmission :
La mobilisation à Haïti contre la signature de l’accord de gestion concertée des flux migratoires avec la France (Emeline Sauvignet, Collectif Haïti de France)
La mobilisation auprès des ambassades d’Amérique latine (William Herrera, Union association Latino-Américaine de France)
La mobilisation au Mali contre la signature de l’accord de gestion concertée des flux migratoires avec la France (Dicko Alassane, AME* (Mali)
Les mobilisations en France de la campagne « Racket » auprès des ambassades Ali El Baz, ATMF* (France)
16h30-18h00 Discussion avec la salle : perspectives de travail collectif et d’actions contre les accords de réadmission
Source : http://www.migreurop.org/article1481.html
LIEU DU SEMINAIRE
CICP
21,ter Rue Voltaire
75011 Paris
(Grande salle au rez-de-chaussée)
inscriptions : contact@migreurop.org +33 1 53 27 87 81
Source : liste de diffusion TERRA, reçu le 24 octobre 12h
MIGREUROP
Abattre les murs et défendre le droit à émigrer
http://www.migreurop.org/article1503.html
Assemblée générale du réseau Migreurop, 27-28 novembre 2009, Paris
La chute du mur de Berlin sonne aujourd’hui comme un appel à combattre les oppressions, à abattre les murs qui, à travers le monde, divisent encore des villes, des territoires, des peuples.
Nicolas Sarkozy
No podemos perder de vista que hay otros muros en el mundo que deben caer [1]
José Luis Rodríguez Zapatero
Depuis sa création en 2002, le réseau Migreurop [2], qui rassemble aujourd’hui plus de quarante organisations de part et d’autre de la Méditerranée, dénonce l’enfermement des migrants, la militarisation des frontières de l’Union européenne et l’externalisation de ses politiques de contrôle et de répression de l’émigration. Forts de cette expérience, nous voulons interpréter les déclarations officielles qui, à l’instar des appels de José Luis Zapatero et de Nicolas Sarkozy, ont appelé à « abattre les murs », comme le signe d’une rupture par rapport à la véritable « guerre » menée contre les migrants [3] . Cette guerre, qui a fait des milliers de victimes, est depuis trop longtemps la boussole de l’UE en matière de politique d’immigration.
Sur plus de 40 000 kms de frontières fermées - dont près de 18 000 kms « murées » -, beaucoup l’ont été après 1989. Ces clôtures ne peuvent certes être toutes amalgamées, car les ressemblances matérielles peuvent renvoyer à des fonctions différentes. Mais elles se superposent parfois : les barrières anti-migratoire sont souvent difficiles à distinguer de certaines lignes de front, ou de murs destinés à pérenniser une occupation (on pense notamment aux frontières entre l’Inde et le Bangladesh). Elles sont aussi les plus inédites dans la longue histoire des murs géopolitiques et les plus symboliques de la mondialisation contemporaine. Ces barrières sont souvent présentées comme marquant une évolution dans la fonctionnalité des murs : à la nécessité d’empêcher de sortir, qui aurait marqué les années d’affrontement Est/Ouest, aurait succédé la volonté d’empêcher de rentrer, fruit de relations Nord/Sud de plus en plus déterminées par les politiques migratoires des pays riches. Le cas emblématique du mur entre les États-Unis et le Mexique montre que cette distinction rend mal compte des enjeux diplomatiques de frontières souvent fermées à double tour, tant par les États dits de départ que par ceux supposés d’arrivée : le Mexique est aussi bien le gendarme des États-Unis vis-à-vis des migrations d’Amérique centrale, le timide défenseur de ses ressortissants émigrés que le geôlier d’une partie de sa population.
Sur la « ligne de front » entre l’Europe et l’Afrique, les murs n’existent certes qu’à certains points d’entrée de l’UE, en particulier dans les enclaves (post)-coloniales de Ceuta et Melilla, en terre marocaine. Ils ne sont cependant qu’un des éléments de la politique du bouclage des frontières en partie dématérialisées et externalisées de l’Europe, dont le véritable fondement est la remise en cause du droit fondamental à quitter son propre pays, pourtant reconnu par l’article 13 de la Déclaration universelle des droits de l’Homme [4]. Les « accords de gestion concertée des flux migratoires » conclus par la France, les accords bilatéraux négociés par l’Italie, comme le plan REVA espagnol, sont ainsi fondés sur la participation des pays du Sud au contrôle de leurs nationaux candidats au départ (via la criminalisation de l’émigration dans un certain nombre de pays, dont le Maroc et l’Algérie) et leur obligation d’accepter des « clauses de réadmission » pour ceux de leurs ressortissants qui sont en situation irrégulière dans des pays de l’UE. [5]
Les nasses dans lesquelles sont pris une partie des migrants souhaitant franchir les frontières fortifiées de l’Europe favorisent la multiplication d’un des dispositifs clés de la mondialisation anti-migratoire : le camp d’étrangers en attente de passage, d’expulsion ou d’un « accueil » respectueux de leurs droits. Ces camps aux formes et fonctions différentes [6], comme les nouveaux murs de la honte, sont le symptôme d’un mal qui n’a pas disparu avec la chute du mur de Berlin : faire prévaloir la (mauvaise) raison d’Etat sur le respect des droits des personnes.
Notes
[1] On ne peut pas oublier que dans le monde d’autres murs doivent tomber.
[2] Pour une présentation du réseau : http://www.migreurop.org/rubrique54.html
[3] Migreurop, Guerre aux migrants. Le livre noir de Ceuta et Melilla, Syllepse, 2007.
[4] Nombreuses analyses et illustration in Migreurop, Atlas des migrants en Europe. Géographie critique des politiques migratoires, Paris, Armand Colin, 2009.
[5] Voir le programme de la rencontre internationale, « Accord de réadmission ou chantage à l’expulsion ? », 27 novembre 2009, Paris : http://www.migreurop.org/article1481.html
[6] Voir la carte des camps en Europe et autour de la Méditerranée : http://www.migreurop.org/rubrique266.html
Source : communiqué MRAP, reçu le 25 novembre 12h