thème : international
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vendredi 27 novembre 2009 à 20h30

Good bye Lenin !

Allemagne, Pays de l’Est : quoi de neuf 20 ans après la chute du Mur?

Soirée débat organisée avec le NPA le vendredi 27 novembre à 20h30 à Pontoise

Animée par Catherine Samary *, maître de conférences associée à l’Institut d’Etudes européennes de Paris 8,  Chercheure à l’IRISSO de Paris Dauphine, spécialiste des Balkans, correspondante du Monde Diplomatique.   Spécialiste de l’ex Yougoslavie, elle travaille notamment sur la restauration du capitalisme dans les anciens pays «communistes» à l’heure de la mondialisation et leur intégration à la construction européenne.


GOOD BYE LENIN !

Wolfgang BECKER - Allemagne 2002 1h58mn VOSTF - Avec Daniel Brühl, Katrin Sass, Chulpan Khamatova, Maria Simon, Florian Lukas, Alexander Beyer, Burghart Klaussner... Scénario de Bernd Lichtenberg. FESTIVAL DE BERLIN 2003 : PRIX DU MEILLEUR FILM EUROPÉEN.

Du 27/09/09 au 27/10/09

GOOD BYE LENIN !Drôle, intelligent, touchant, distillant un plaisir communicatif, cet épatant Good bye Lenin ! pourrait bien vaincre enfin la malédiction qui frappe jusqu’ici tous les films venus d’Allemagne, condamnés à faire chez nous des bides retentissants… Venez le découvrir et commencez à répandre la bonne nouvelle : j’ai vu un très chouette film allemand qui va marcher du tonnerre en France ! La qualité première de Good bye Lenin !, c’est son scénario : une histoire génialement astucieuse menée sans coup férir jusqu’au bout de ses possibilités, sans faux pas, sans dérapage, sans faiblissement sur la fin… impeccable de bout en bout. Une histoire qui sait être drôle sans chercher à forcer le trait, qui laisse la gravité et la tendresse s’exprimer, qui laisse ses personnages exister… et qui nous fait vivre des événements dramatiques, au sens propre bouleversants, sous un jour formidablement affectif et vivant…

Berlin, Novembre 1989. Et pour être plus précis, car il fallait l’être à l’époque : Berlin Est… Alex a 21 ans. Il vit avec sa sœur Ariane chez leur mère, qui a fini de les élever seule, après la disparition ( ??) de leur père. La mère en question est une fervente actrice de la politique collectiviste prônée par le régime communiste : c’est une idéaliste, elle y croit dur comme fer et ne ménage pas sa peine, milite dans toutes sortes de groupes de proximité, et s’occupe avec ferveur d’une chorale qui chante la grandeur du socialisme.

Emportée par son élan, qui lui évite évidemment de se pencher de trop près sur sa solitude sentimentale et ses autres problèmes existentiels donc petits bourgeois… elle reste aveugle aux soubresauts qui secouent depuis quelques mois les pays du bloc soviétique : les Hongrois, touchés par la grâce de la Glastnost (transparence) chère à Gorbatchev, ont tiré les premiers en ouvrant en Mai 89 leur frontière avec l’Autriche. Des centaines d’Allemands de l’Est se sont alors précipités en Hongrie pour tenter de passer à l’Ouest, suivis par une foultitude venue de toute l’Europe de l’Est. En RDA, d’abord à Leipzig puis dans les autres grandes villes, les opposants au communisme ont commencé à quitter le secret des temples luthériens pour manifester au grand jour, faisant vaciller le pouvoir…

Et c’est justement en essayant d’échapper à une manifestation à laquelle elle ne comprend rien que la mère se fait renverser par un camion et se trouve plongée dans un profond coma… Le choc est rude pour Alex et Ariane, qui montent la garde à tour de rôle dans la chambre d’hôpital… Traumatisme familial bientôt relayé par un coup de tonnerre Historique, avec un grand H : le mur de Berlin, qui sépare depuis 1961 l’Est et l’Ouest de la ville, est mis à bas par la jeunesse des deux bords… Bouleversement total pour les Berlinois orientaux : la ville se transforme, s’ouvre au capitalisme, les voitures occidentales sillonnent les rues, les publicités envahissent les murs.

Et sur ces entrefaites, au bout de huit mois d’un sommeil de mort, la mère sort enfin du coma… Va-t-elle ouvrir les yeux sur une ville totalement transformée, sur un pays qui a envoyé aux orties tout ce qui constituait les fondements de l’édifice communiste ? Alex ne le veut pas, n’accepte pas que sa mère revienne à la vie dans un monde où tous ses idéaux sont partis en brioche, elle ne le supporterait pas, son cœur ne tiendrait pas le coup… Alors il va se mettre en quatre pour reconstruire, juste pour elle, une Allemagne toujours de l’Est, un Berlin tel qu’elle l’aimait, avec ses comités de quartier et ses chorales bien chantantes, avec ses Trabants et ses magasins d’état… Il va entraîner tout son petit monde dans sa mise en scène : sa sœur, sa petite amie infirmière récemment rencontrée, les voisins, les gamins de la chorale, et même son collègue de travail, un technicien télé qui va lui fabriquer de fausses émissions d’actualité à l’ancienne, costume-cravate et propagande triomphaliste…

Comment l’amour d’un fils pour sa mère se confronte à la marche du monde, comment l’histoire affective et personnelle se coltine à l’Histoire objective et collective, comment l’acceptation de la vie en société commence par l’acceptation de soi et de ses sentiments… c’est tout ça que raconte ce film, avec entrain et sensibilité, avec surtout une générosité emballante !

Source : http://www.cinemas-utopia.org/saintouen/index...

Lien : https://paris.demosphere.net/rv/9944