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mardi 22 septembre 2009 à 13h30

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Mardi 22 septembre 2009 à 13h30

à la 31ème chambre correctionnelle de Paris un procès singulier

Communique du COPAF (Collectif pour l’avenir des foyers)

Mardi 22 septembre 2009 à 13h30 à la 31ème chambre correctionnelle de Paris un procès singulier se tiendra : Harouna S. délégué des résidents du foyer de travailleurs immigrés situé 50-52 rue Clisson à Paris 13ème sera jugé pour avoir permis aux résidents du foyer de continuer à cuisiner et à manger collectivement.

Petite histoire des cuisines des foyers de travailleurs originaires de l’Afrique de l’Ouest :

  • préférant cuisiner et manger en groupe alors qu’ils vivent seuls sans leur famille dans ces habitats collectifs appelés foyers,
  • vivant dans des chambres à 1 lit de 9 m², des chambres à 2 lits de 14 m² et dans des chambres à 3 lits de 24 m² avec des petites cuisines d’étage n’ayant que 5 réchauds,
  • cuisinant des plats à longue cuisson comme le mafé et le tieb,
  • ayant des horaires de travail compliqués (dans les secteurs du nettoyage et de la restauration) et des temps de transports très longs et pénibles,
  • pouvant avec ces cuisines, acheter à un prix très modique un plat chaud nourrissant dès leur retour du travail,

les travailleurs africains des foyers ont imaginé depuis les années 60 et ont créé des cuisines collectives. Ce sont soit des « popotes familiales » avec un système de cotisation mensuelle, soit des cantines où des équipes de cuisine (surtout des cuisinières) vendent des plats à l’unité.

A Clisson, les deux systèmes existent. Les résidents ont aménagé deux petites cuisines d’étage en cantines collectives. Ils ont constamment réclamé une grande cuisine collective de RCH qu’on leur a constamment refusée.
Pourtant, dans de nombreux foyers, ce sont les gestionnaires qui ont eux-mêmes équipé et aménagé ces cuisines à la demande des résidents. Mais, mal entretenues et pas mises aux normes à temps, elles sont aujourd’hui très dégradées. Pendant des décennies les pouvoirs publics (Préfectures, Mairies, services vétérinaires et d’hygiène …) se sont complètement désintéressés de la situation. Les gestionnaires n’y ont fait que peu de travaux.

Aujourd’hui, la Préfecture de Police de Paris privilégie la répression.

A Clisson, suite à un contrôle des services de la Préfecture de Police, la fermeture des cuisines a été exigée en attendant des travaux de mise en conformité. Ce sont les délégués qui ont eux-mêmes fermé les deux cuisines et qui ont procédé à leur nettoyage. Ils ont demandé au gestionnaire Aftam, quitte à changer le statut des cuisines, de faire les travaux mais celui-ci refusé toute négociation permettant de trouver une solution adaptée aux lieux et à la réglementation. Les résidents, lassés d’attendre des travaux qui ne venaient pas, en assemblée générale, ont demandé à leurs délégués de rouvrir une des deux cuisines, ce qu’ils ont fait en mars 2008.

Aujourd’hui, c’est Harouna, en tant que président du comité des résidents qui est traîné en correctionnelle pour « s’être abstenu d’exécuter les mesures ordonnées par le Préfet de Police de PARIS … en l’espèce, la fermeture de la cuisine collective …jusqu’à la réalisation de travaux de mise en conformité ». C’est une première, un délégué traîné au pénal alors qu’il n’a cessé de réclamer les dits travaux de mise en conformité, alors qu’il n’a voulu que la survie d’un vrai service solidaire et social, adapté au mode de vie des résidents !

Cette situation ne nous semble pas malheureusement un cas isolé, les foyers et leurs activités collectives (cuisines, salles de prière, services de proximité comme les tailleurs, les coiffeurs, les petits marchands, les cafés..) sont réprimés par des actions en justice, des contrôles de police en tout genre, des dénigrements systématiques, et en même temps des pratiques gestionnaires a minima.

L’enjeu parait évident : il s’agit de casser les solidarités existant entre les travailleurs des foyers et leur cohésion communautaire pour les réduire à des individus isolés chacun devant subvenir seul à tous ses besoins, comme manger seul sur son lit et devant la téloche.

Le Copaf soutient les résidents et leurs délégués dans leur volonté de conserver leurs espaces collectifs et en particulier les cuisines.

Le Copaf appelle à venir nombreux soutenir les résidents et Harouna le mardi 22 septembre à la 31ème chambre correctionnelle du TGI de Paris, métro Cité, rendez vous 13 heures devant l’entrée Sainte Chapelle.

Contact. Copaf 06 87 61 29 77 / Harouna 06 03 72 41 70

COPAF

8, rue Gustave Rouanet, 75018 Paris.
copaexf@copaf.exouvaton.exorg

http://www.copaf.ouvaton.org

Source : liste de diffusion infozone, reçu le 14 septembre 22h


Venez nombreux soutenir Harouna,

président du Comité de résidents du foyer de Clisson (Paris 13ème), MARDI 22 SEPTEMBRE A 13 H AU TRIBUNAL DE PARIS
31ème chambre correctionnelle
Rendez-vous devant l'entrée Sainte Chapelle, M° Cité

50 ans que les travailleurs immigrés de Clisson mangent dans une cuisine collective !
Avant d'habiter le foyer rue de Clisson, les résidents vivaient dans un vieux foyer taudis avec lits superposés et ils y avaient déjà aménagé une cuisine collective. En 1981, ils déménagent rue de Clisson : 79 chambres à un lit de 9 m", 29 chambres de 2 lits de 14 m" et 26 chambres à 3 lits de 24 m" ; deux petites cuisines par étage avec 5 réchauds. Faire seul sa cuisine et manger seul est impossible dans ces conditions, d'autant que les plats africains (maffé, tieb, yassa ...) sont des plats à longue cuisson. Cuisiner et manger seul revient plus cher (prix du gaz et des denrées au détail) et demande beaucoup de temps, ce qui est quasi impossible pour des travailleurs à horaires compliqués (nettoyage, restauration...), à longs temps de transport et ayant souvent besoin d'avoir une gamelle prête pour le lendemain. Cuisiner et manger seul quand on vit sans sa famille en travailleur « isolé », c'est la tristesse et la solitude, personne ne peut vivre comme ça.
Cuisiner collectivement et manger en groupe dans des espaces aménagés à cet effet est la seule solution.
C'est pourquoi, les résidents, dans de nombreux foyers, ont imaginé cette solution originale des cuisines collectives. A Clisson, ils aménagent deux petites cuisines d'étage en cuisines collectives. Elles sont petites et mal commodes, ils réclament une grande cuisine collective de RCH qu'on leur refuse constamment.

50 ans plus tard, les pouvoirs publics décident qu'ils doivent subvenir seuls à tous leurs besoins.
Aujourd'hui, avec la crise du logement, les pouvoirs publics ont besoin de loger de nombreuses personnes « isolées » sans ressources stables. Alors ils ont imaginé un fourre-tout de la misère sociale qu'ils appellent « résidence sociale ». Partir des besoins des gens ? Certainement pas. Ce qu'ils veulent, c'est la mobilité des résidents (deux ans maximum) et la « mixité sociale » (tous les « publics » ensemble dans de même bâtiment). Alors on construit des collections de studettes avec une plaque électrique sur un frigo et une salle d'eau de 2 m", le tout sans espaces collectifs. Finies les pratiques solidaires, chacun doit subvenir seul à tous ses besoins ! Finis les cuisines collectives, les salles de prière, les salles de réunions, les espaces de convivialité, chacun doit vivre dans sa studette !

C'est dans ce contexte qu'il faut comprendre la nouvelle politique de fermeture des espaces collectifs. Bien sûr il y avait des choses à améliorer, des travaux à faire, des nouvelles règles à trouver ...

Mais à Clisson, il s'agit de répression et c'est une première. Suite à un contrôle des services de la Préfecture de police de Paris en 2007, les délégués ferment les deux cuisines collectives pour qu'elles puissent être remises aux normes. Le foyer devant être réhabilité en 2014 (peut-être !), le gestionnaire Aftam refuse toute négociation permettant de trouver une solution adaptée aux lieux et à la réglementation. Personne ne bouge, ni le propriétaire, ni le gestionnaire, ni la Ville de Paris. Les travaux ne sont pas programmés. Au bout de plusieurs mois, les résidents sont fatigués de tous les efforts et déplacements supplémentaires qu'ils doivent faire pour manger. En assemblée générale, ils demandent aux délégués de rouvrir une des deux cuisines, ce qui est fait fin mars 2008.
Aujourd'hui, le président du comité de résidents reçoit une « citation à prévenu ». Le 22 septembre, il sera jugé en correctionnelle pour « s'être abstenu d'exécuter les mesures ordonnées par le Préfet de Police de PARIS ... en l'espèce, la fermeture de la cuisine collective ...jusqu'à la réalisation de travaux de mise en conformité ».
C'est une première, un délégué traîné en correctionnelle alors qu'il n'a cessé de réclamer les dits travaux de mise en conformité.

Il faut que les pouvoirs publics changent leur politique en direction des foyers de travailleurs immigrés.
Il faut qu'ils partent des besoins et des voeux des résidents pour réhabiliter les foyers.
Dans chaque foyer, il faut un espace aménagé pour cuisiner et manger collectivement.

Réseau de soutien aux foyers du 13ème arrondissement, Comité de résidents du foyer Clisson, Coordination des foyers du 13ème, Coordination des foyers Aftam, Copaf ......

Contact. Copaf 06 87 61 29 77 / Harouna 06 03 72 41 70

Source : liste de diffusion zpajol, reçu le 16 septembre 11h

Lien : https://paris.demosphere.net/rv/9539