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jeudi 8 octobre 2009 à 18h30

Un livre, un auteur :
La République impériale: politique et racisme d'Etat

Olivier Le Cour Grandmaison

Au tournant du XIXe siècle, les républicains favorables aux conquêtes coloniales ont réussi là où tous leurs prédécesseurs avaient échoué. Qu'on en juge : entre 1871 et 1913, les possessions d'outre-mer sont passées de moins d'un million de kilomètres carrés à treize millions. Quant aux « indigènes » désormais placés sous l'autorité de la métropole, leur nombre a progressé de sept à plus de quarante-huit millions pour atteindre soixante-dix millions en 1938. Extraordinaire expansion géographique et démographique. Elle est sans précédent dans l'histoire du pays qui, devenu la seconde puissance impériale du monde juste derrière la Grande-Bretagne, est confronté à des tâches nouvelles et complexes. Comment diriger un domaine colonial aussi vaste ? Quelles orientations mettre en oeuvre dans les territoires de la « Plus Grande France » ? Comment forger au plus vite les instruments politiques, juridiques - le droit colonial par exemple - et scientifiques indispensables à la réussite des missions de la métropole ? L'objet du présent ouvrage est d'analyser les conséquences multiples de cette construction impériale accélérée sur le pays, ses institutions, la vie politique, l'enseignement supérieur et secondaire, les sciences humaines, qui voient se développer en leur sein des sciences dites coloniales consacrées par la création d'une Académie ad hoc, et la littérature, enfin, mobilisée à des fins de propagande notamment. De là le surgissement d'une véritable République impériale dotée de nombreuses structures publiques et privées qui, désormais, vivent par et pour l'empire. Pour rendre compte de ce processus complexe et multiforme qui affecte l'Etat et la société civile, nous avons forgé le concept d'impérialisation et eu recours à une approche dédisciplinarisée qui fait appel à de nombreux textes philosophiques, politiques, juridiques et littéraires

La République impériale : politique et racisme d’État s’inscrit dans la continuité de Coloniser. Exterminer : sur la guerre et l'État colonial

Outre cette réflexion sur la « construction impériale française et ses conséquences », l’auteur s’intéresse au « mouvement d'importation en métropole de quelques mesures arrêtées initialement pour les seules colonies puis appliquées en France même ». Il citera, à ce titre, le cas notamment de dispositions discriminatoires et racistes relatives à l'organisation des hôpitaux. Dans cet entretien à KALILA, Olivier Le Cour Grandmaison nous explique cet intérêt en précisant : « De très nombreux thèmes et questions demeuraient inexplorés, c’est pourquoi il m’a semblé nécessaire de prolonger ce premier ouvrage par un deuxième qui sera lui-même complété par un troisième : l’ensemble étant destiné à former une sorte de triptyque, ce qui n’était pas prévu initialement mais qui me semble s’imposer maintenant. »

OLIVIER LE COUR GRANDMAISON

Historien spécialiste des questions de citoyenneté sous la Révolution française et des questions qui ont trait à l'histoire coloniale. Publications:

Les citoyennetés en Révolution (1789-1794), Paris, PUF, 1992.

Les Constitutions françaises, Paris, La Découverte, 1996.

Haine(s): Philosophie et politique, avant propos d'Etienne Balibar, Paris, PUF, 2002.

Coloniser, exterminer: Sur la guerre et l'Etat colonial, Paris, Fayard, 2005 traduit en Arabe en 2007.

La République impériale: politique et racisme d'Etat, Paris, Fayard, 2009 (traduction en Arabe à venir).

Plus d'infos ici

CENTRE CULTUREL ALGÉRIEN 171, RUE DE LA CROIX-NIVERT 75015 PARIS

Source : http://www.telephonearabe.net/mainout/debat_d...

Lien : https://paris.demosphere.net/rv/9468