samedi 10 octobre 2009 à 16h
Les Guerres Sans Paix
https://paris.demosphere.net/rv/9377
Dans le cadre de l'exposition "Jours Intranquilles" de Bruno Boudjelal
Modérateur : José Garçon, journaliste
Participants :
- Salima Ghezali, ex-directrice de l’hebdomadaire La Nation, prix Sakharov des Droits de l’Homme
- Chawki Amari, écrivainjournaliste
- Mustapha Bouchaichi, président de la Ligue algérienne des Droits de l’Homme et
- Lahouari Addi, sociologue.
La plupart des conflits contemporains entrent dans la catégorie des « guerres contre le terrorisme ».
Pourtant, rien de commun entre la guerre d’Irak, le conflit tchétchène, la Somalie, le Congo ou l’Algérie. Et pourtant. Chacun de ces conflits, outre la violence extrême qui les caractérise, offre le spectacle d’une grande opacité, d’un lien étroit entre groupes armés et grand banditisme et de sociétés déstructurées en profondeur. Si, chacune de ces guerres a comme origine un problème politique global, très vite les frontières s’estompent. Le conflit éclate en une multitude de sous-conflits qui brouillent les lignes de démarcations originelles. Les alliances se font et se défont au gré d’un agenda qui évolue au rythme de la guerre. Comme si la guerre devenait elle-même le grand maître du jeu. Politiques, ethniques, religieuses, économiques, criminelles, les considérations s’enchevêtrent et deviennent plus difficiles à analyser.
Conflit emblématique des années 90, l’Algérie est passée d’une sale guerre qui a fait 200.000 morts et des dizaines de milliers de disparus à une «paix» bien curieuse où terrorisme, état d’urgence, grand banditisme et crise sociale et politique de grande ampleur cohabitent avec prospérité financière de l’Etat et une saignée migratoire sans précédent au sein d’une population durement frappée par le chômage, la pauvreté et l’absence totale de toute perspective. La fin officielle de cette guerre n’a mis fin ni au terrorisme ni à l’état d’urgence. Mais le pays a changé en profondeur. Premier de ces changements : la fin de la sécurité. La société aussi a changé, ne se reconnaissant plus elle même, à la recherche de nouvelles normes là où les valeurs et les solidarités anciennes ont volé en éclats. Un monde nouveau est en train de sortir de ces guerres. Un monde où la vieille démarcation entre guerre et paix n’a plus cours. L’Algérie en est sans doute l’un des exemples les plus terribles.
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