mercredi 1er juillet 2009 à 9h
Répression contre des antifascistes à Paris
https://paris.demosphere.net/rv/9201
Le premier juillet, à 9h, devant la 2e chambre du tribunal correctionnel de Paris, trois antifascistes parisiens passeront devant la justice, soupçonnées d'avoir participé en mai 2008 à des actions antifascistes contre un meeting du groupuscule néofasciste les Identitaires.
Les faits incriminés (des graffitis...) ne peuvent en rien expliquer l'acharnement policier et judiciaire dont ils sont victimes : perquisitions, gardes à vue prolongées, écoutes téléphoniques... L'importance des moyens policiers déployés (mobilisation d'une dizaine de fonctionnaires pendant 4 mois, technologies de repérage des téléphones portables et d'Internet, relevés d'empreintes ADN...) montre que l'essentiel est ailleurs, comme dans la répression qui s'est abattue sur certains individus mobilisés aux côtés des sans- papiers : recueillir de l'information sur les milieux politisés, donc dangereux du point de vue policier, et intimider les individus engagés pour un changement social radical.
Cette vague de répression s'inscrit dans une politique globale, à l'oeuvre dans tous les pays de l'Union européenne, aux Etats-Unis ou en Russie. Une politique de longue haleine à laquelle la droite comme la gauche françaises ont contribué ; une politique sécuritaire, où la moindre différence, sexuelle, culturelle, sociale ou politique, peut devenir a priori suspecte. Les lois sécuritaires qui donnent toujours plus de pouvoir aux forces de répression, l'assimilation absurde de toute lutte sociale à un terrorisme fantasmé qui sert de prétexte au renforcement d'un véritable terrorisme d'Etat, mais aussi les différentes mesures qui accroissent le pouvoir du patronat au détriment de travailleurs précarisés, toutes ces mesures ont le même but : insécuriser la population pour mieux sécuriser l'ordre social capitaliste et étatique.
Ce procès nous rappelle que l'antifascisme est une lutte qui se mène sur deux fronts : contre les mouvements d'extrême droite et néofascistes, mais aussi contre l'Etat qui ne s'est jamais privé d'instrumentaliser le fascisme ou d'emprunter ses techniques pour assurer la stabilité de l'ordre social. Il nous rappelle que l'Etat de droit est, aujourd'hui comme toujours, subordonné à la raison d'Etat, que les promesses du libéralisme valent moins que les intérêts du capitalisme ou la stabilité de l'ordre social et étatique, que la police l'emporte encore et toujours sur la justice.
Ni prison, ni répression n'arrêteront nos rébellions ! Autonomie pour toutes et tous !
Le mercredi 1er juillet à 9h,
en soutien avec les antifascistes criminalisés,
Toutes et tous à la 2e chambre du tribunal correctionnel de Paris !
Scalp-Reflex Paris
Source : http://solidarite.samizdat.net/article250.html
Source : liste de diffusion infozone, reçu le 17 juin 10h
Source : http://scalp-reflex.over-blog.com/article-327...
Militer n'est pas un crime
Paru dans Franc-Tireur Juillet 2009
À l’heure où le gouvernement se transforme en critique de mode en interdisant et sanctionnant le port de la cagoule pendant les manifestations, on doit vraiment se demander s’il est encore possible de militer dans la France sarkozyste.
La presse regorge au quotidien d’exemples de l’arbitraire du pouvoir en ce qui concerne non seulement
le « citoyen lambda » mais encore plus l’ensemble des militants politiques, syndicaux, associatifs, etc. Il semblerait bien qu’aujourd’hui ce qui relève du simple droit d’expression, de l’exercice de droits politiques et syndicaux est fortement battu en brèche par les obstacles qui y sont mis d’une manière ou d’une autre.
Il n’est qu’à voir l’augmentation « faramineuse » du nombre de gardes à vue sur l’ensemble du territoire (cf page 3) pour comprendre qu’il s’agit non seulement d’un mouvement de grande ampleur mais surtout qu’il concerne (et peut concerner) tout un chacun, et qu’il s’agit d’un mode de sanction et de limitation des droits qui va bien au delà des cercles militants : faire une blague par sms à propos de la SNCF peut directement conduire à quelques heures de cellule... véridique malheureusement et à des interrogatoires où se révèle l’arbitraire policier.
Mais ce qui frappe surtout à chaque fois, c’est la disproportion entre les faits reprochés et leurs conséquences policières et judiciaires : la dernière « affaire » suivie par le SRA en est un bon exemple. Traîner devant la justice des militants antifascistes qui se sont opposés à la tenue d’un meeting des Identitaires après leur avoir fait subir plusieurs dizaines d’heures de garde à vue et leur reprocher d’avoir « réalisé des inscriptions n’ayant entraîné qu’un dommage léger » frôlerait le ridicule... si cela ne s’inscrivait pas dans ce contexte de répression des militants, contexte que l’on connaît depuis plusieurs années.
Le SRA rappelle que face à l’acharnement policier et judiciaire, les militants ont des droits et qu’ils doivent (pouvoir) continuer à les exercer ; aussi, il appelle largement à venir soutenir les militants antifascistes inculpés qui passeront devant la 10ème chambre le 1er juillet à 9h au palais de justice de Paris.