vendredi 19 juin 2009 à 20h30
Les travailleuses du sexe
https://paris.demosphere.net/rv/9108
SÉANCE UNIQUE LE VENDREDI 19 JUIN À 20h30
EN PRÉSENCE DU RÉALISATEUR JEAN-MICHEL CARRÉ ET DE Maitresse nikita du collectif les putes, et des représentants du strass (syndicat du travail sexuel)
Jean Michel CARRÉ - documentaire France 2008 1h10mn -
Du 19/06/09 au 19/06/09
On programme les films de Jean Michel Carré à Utopia depuis qu’Utopia existe : Visiblement je vous aime, Galères de femmes, le Système Poutine, Charbons ardents... Il a réalisé plusieurs films sur la prostitution pris sous des angles divers : Les clients des prostituées, Les trottoirs de Paris, Les enfants des prostituées, etc. (tous disponibles en DVD)
Les travailleuses du sexe aborde le thème du côté de celles et ceux qui revendiquent le droit de pouvoir louer librement leur corps ou vendre des services sexuels. Jamais l’économie du sexe n’a été aussi florissante : multiplication des salons de l’érotisme, société d’édition vidéo, développement du marché du sexe sous toutes ses formes. En mars 2003, Nicolas Sarkozy, fait voter une loi dite de « sécurité intérieure » incluant le racolage passif des prostituées. Si la prostitution devient moins visible dans nos rues, elle augmente considérablement sur les réseaux internet et aux périphéries des villes, rendant les prostituées à la merci des proxénètes et des réseaux mafieux. Pourquoi ce que l’on appelle « le plus vieux métier du monde » est-il l’activité la plus stigmatisée dans nos sociétés, même lorsqu’elle est libre et consentie ?
Jean-Michel Carré est allé à la rencontre avec comme toujours sa pudeur et sa distance, de celles et ceux qui loin de tout cliché misérabiliste, font du sexe leur outil de travail. On découvre des hommes et des femmes qui assument leur activité ne prétendant pas nier pour autant les dérives de l’exploitation d’une partie de leurs collègues. On comprend un peu mieux quel rapport entretiennent les témoins avec leur corps mais aussi avec leurs clients, rapport qui entre le cliché purement économique stigmatisant et celui, romantique, du client qui voudrait sauver la ou le prostitué de son milieu, se situe probablement dans des sphères plus ambigües et plus passionnantes.
Il est aussi saisissant de constater combien la situation semble moins hypocrite dans certains pays limitrophes (Belgique, Suisse où vivait la regretttée Grisélidis Réal, la romancière prostituée qui a écrit sur le sujet des choses fulgurantes) qu’en France, où la répression s’accroit, et où on continue à taxer les personnes prostituées (l’administration fiscale semblant peu se soucier de l’origine pour le coup des revenus perçus).