jeudi 4 juin 2009 à 17h30
Plaine commune expulse !
Trois expulsions en cinq jours pour des familles du 93 !
https://paris.demosphere.net/rv/9054
La plupart des Mairies représentées au sein de la « communauté Plaine Commune », dans le 93, sont communistes… Qu’à cela ne tienne, ici comme ailleurs, des familles sont expulsées sans ménagement, et sans véritable solution de relogement dans les communes en question. De « rénovation urbaine » en démolitions de bâtiments, de « modernisation de l’espace » en projets préparatoires au Grand Paris, bien peu de précautions sont prises envers les populations les plus démunies, probablement pas assez intéressantes, électoralement parlant.
Les habitants de l’immeuble du 4 rue Brise Echalas, situé juste en face de la Gare de Saint-Denis, ont pu en faire l’expérience. Tôt ou tard, leur immeuble, cédé par la Mairie de Saint Denis à Plaine Commune, devait être rasé. « Rénovation du quartier de la Gare » oblige. L’immeuble ayant été reconnu insalubre, et certains enfants ayant été hospitalisés pour cause de saturnisme, la dizaine de familles résidentes qui était dans l’attente, depuis presque un an, d’une solution de relogement, a obtenu une réponse : l’expulsion de chez eux, sans aucune véritable solution de relogement, si ce n’est – « tout de même » diront-ils – trois à quinze nuits dans des hôtels aux quatre coins du 93.
Les flics ont débarqué d’une dizaine de cars le matin du mercredi 27 mai dernier pour expulser les 26 habitants et leurs 18 enfants scolarisés dans les écoles du quartier, en jetant poussettes et autres objets par les fenêtres. Le reste des affaires sera emmené dans les camions de Plaine Commune. Refusant les « solutions » proposées par la communauté d’agglomération du 93, les habitants décident de rester ensemble et de se diriger, accompagnées de quelques soutiens, vers le siège de Plaine Commune, afin de réclamer leur droit au logement. Le rendez-vous est donné pour les soutiens : le siège se situe aux abords du Stade de France, « devant la porte E ». Un lieu qui n’est pas sans évoquer les rendez-vous donnés dans les aéroports, contre les expulsions…
S’y déroule une après midi de « négociations » avec les élus et autres fonctionnaires de la machine « Plaine Co ». Que ce soit M. Peu, président de Plaine Commune Habitat, ou M. Braouezec, président de Plaine Commune, représenté par son directeur de Cabinet, chacun y va de sa fermeté : « les solutions ont été proposées ». La nuit arrive, les élus sortent par les portes de derrière. Les derniers fonctionnaires invitent le groupe d’occupants à sortir : « il est hors de question que vous passiez la nuit dans le hall, ce bâtiment n’appartient pas à Plaine Commune, la police viendra vous déloger ». Le tout agrémenté de verbiages, en « total soutien des élus-communistes-qui-font-déjà-beaucoup-pour-les-populations » : « il y a 8000 personnes qui attendent un logement dans Plaine Commune ; les solutions sont déjà mieux que rien ; vous – les soutiens – n’avez qu’à les accueillir chez vous. » Une dizaine d’enfants de 2 à 5 ans jouent autour des personnes qui « négocient » pour ne pas dormir dehors cette nuit-là. Une femme porte son bébé de trois semaines. Trois heures de discussion auront été nécessaires pour avoir la certitude de dormir dans ce hall sans être dérangé par les flics…
Sauf que le lendemain, le jeudi 28 mai, les familles se font de nouveau expulsées. Peu de témoins sont présents, les flics se lâchent. Coup de pied dans les poussettes, arrogance et violence, sur fond probable de racisme… La personne travaillant à l’accueil ce jour-là finira en pleurs, choquée par cette triste réalité qui s’est répandue devant ses yeux. Un homme et une femme, enceinte de six mois, sont menottés et placés en garde à vue. Alors qu’ils étaient six sur elle, selon les témoins, cette dernière se verra accusée de violence, rébellion, et outrage sur quatre représentants de la force publique. L’enfant du monsieur également embarqué, âgé de trois ans, est emmené à la brigade des mineurs du 93. Sa mère passera le récupérer quelques heures plus tard… Sentant l’incompréhension montée au sein de son personnel, Plaine commune se fendra d’un communiqué pour tenter de dégager sa responsabilité, pourtant pleine, dans ce triste événement.
Malgré tout, les familles décident de poursuivent le combat et d’installer un campement de fortune devant le siège de Plaine Commune. Les soutiens, de plus en plus nombreux, saluent l’initiative. Même les fans de Johnny, en concert les trois soirs de ce long week-end au Stade de France, signent la pétition. La banderole « un logement pour tous » surplombe le campement. Malheureusement, les tentes font tâches aux abords du Stade : les familles sont de nouveau délogées, au matin du 29 mai. Matériel confisqué, banderole arrachée, familles repoussées par les flics plusieurs centaines de mètres plus bas, au bord du canal de Saint-Denis.
Une fois une partie du matériel de campement récupéré, elles s’installent cette fois-ci de l’autre côté du canal, à la lisière de la Cité des Franmoisins à Saint-Denis. Après s’être fait expulser trois fois en cinq jours, les familles peuvent enfin se poser pour la fin de ce week-end, et oublier un peu les policiers… Leur combat ne s’est bien entendu pas arrêté là, puisque les familles ont réinstallé des tentes devant le siège de Plaine Commune, le mardi 2 Juin au petit matin. Le bras de fer s’annonce rude, tant Plaine Commune semble prête à tout pour décourager ces personnes qui souhaitent juste vivre dignement, c’est à dire sous un toit. Mais la lutte se construit de manière déterminée...
(Texte rédigé par un soutien des familles en lutte, publié en accord avec celles-ci)
UN RENDEZ-VOUS DE SOUTIEN EST PRÉVU TOUS LES JOURS DE CETTE SEMAINE, DEVANT LE SIEGE DE PLAINE COMMUNE À PARTIR DE 18H.
JEUDI 4 JUIN, apéro gouter pic-nique solidaire à partir de 17h30
SOYONS NOMBREUX À SOUTENIR LEUR LUTTE ET LE DROIT À UN LOGEMENT POUR TOUS !!
Rendez-vous devant le siège de Plaine Commune, situé aux abords du Stade de France, face à la porte E, à côté d’un Décathlon (métro 13, Porte de Paris, ou RER D Stade de France)
Source : message reçu le 3 juin 01h