vendredi 15 mai 2009 à 18h
Les Montrougiens exigent le retour de Mohamed Allouche
https://paris.demosphere.net/rv/8740
RESF (Réseau éducation sans frontières) fait circuler actuellement une pétition pour exiger le retour de Mohamed Allouche.
Par ailleurs, des rassemblements de soutien se tiendront au kiosque devant la mairie de Montrouge tous les vendredi de 18h à 20h à partir du vendredi 15 mai.
La Section locale de la Ligue des droits de l'Homme s'associe à ces initiatives pour permettre à Nadia et à Noufel de retrouver leur mari et père.
Mohamed Allouche a été expulsé ce 7 mai. Il est marié depuis deux ans avec Nadia, française, et il a reconnu depuis trois ans le fils de Nadia, Noufel, 10 ans, en CM2 à l'école Rabelais de Montrouge. Il est donc le père de Noufel dont il suit attentivement la scolarité. Entre 20 et 30 personnes (parents, élus et militants RESF et associatifs) s'étaient rassemblées devant le Centre de Rétention Administrative de Palaiseau, ce 7 mai, à 5h, pour essayer d'éviter cette expulsion, en espérant ralentir le convoi qui devait l'emmener à Roissy pour prendre un avion pour la Tunisie à 8h40. Sans succès car voyant les appels de soutien des élus et citoyens affluer, la préfecture s'était méfiée et avait avancé à 3h du matin son départ du Centre de Rétention.
Noufel a fait toute sa scolarité à Rabelais, depuis la maternelle, il est donc bien connu des parents et enseignants. En réaction, les équipes enseignantes n'ont pas fait cours ce 7 mai matin, tout en accueillant bien sûr les enfants dans la cour.
La situation est d'autant plus difficile pour Nadia et son fils Noufel qu'elle est sourde et n'a qu'un emploi à mi-temps. Les communications doivent donc passer par Noufel, qui n'a que 10 ans et est très perturbé par l'expulsion de son père. Privés du soutien affectif de leur père et mari, ils vont aussi être confrontés à des problèmes financiers, puisque Mohamed vient de perdre de fait l'emploi de pizzaiolo en CDI qu'il occupait. Mohamed est très inquiet pour eux.
MOHAMED, PERE D’UN ECOLIER FRANÇAIS DE 11 ANS,
MARI D’UNE FRANÇAISE SOURDE ET MUETTE, EXPULSÉ VERS LA TUNISIE
Rassemblement tous les vendredis de 18h à 20h autour du kiosque devant la mairie de Montrouge
Mohamed s’est marié avec Nadia, une jeune française en 2007. Sympathique, souriante, elle vit presque comme tout le monde, conduit sa voiture mais est sourde et muette. Mohamed a reconnu son fils Naoufel dont il est devenu le papa, l’accompagnant à l’école, s’occupant de lui, en particulier dans ce que sa maman a du mal à faire. Mohamed travaille dans une pizzeria, Nadia à mi-temps dans une maison de retraite de Montrouge. Depuis peu le couple a un vrai logement, que Mohamed a entrepris de refaire en commençant par la chambre de Naoufel.
Normalement, Mohamed, parent d’un enfant français, conjoint d’une Française et soutien d’une Française handicapée aurait dû avoir des papiers. Trois fois plutôt qu’une. Mais c’était compter sans le délire des ministres de l’Identité nationale Hortefeux puis Besson qui, pour atteindre leurs objectifs chiffrés de fous organisent des rafles, vérifient l’âge osseux des enfants, épient ce qui se passe entre les couples, etc.
Le ministre du Trou de serrure fait donc ouvrir une enquête. Bâclée de toute évidence : pas d’audition du couple, « enquête » de voisinage limitée à un témoin, erreur de date de naissance. Du travail de gribouille. Mais c’est assez pourque la préfecture des Hauts-de-Seine décide que ce couple n’est pas un couple ! Mohamed est privé de papiers !
Le 15 avril, leur vie bascule. Mohamed se rend au travail, il est contrôlé au métro Chatillon-Montrouge. Le préfet des Hauts de Seine décide son expulsion. Il est enfermé dans une prison administrative pour étrangers, à Palaiseau. La mobilisation des enseignants de l’école de Naoufel, des parents d’élèves, des copains de Naoufel même, des voisins, des commerçants, des assistantes sociales qui signent des pétitions, téléphonent en préfecture, écrivent, les 20 montrougiens (dont des élus) qui se retrouvent à 9h du matin, en plein week-end du 1er mai au tribunal d’Evry pour soutenir Mohamed ? Le préfet des Hauts-de-Seine s’assoit dessus, il obéit aux ordres du ministre du Trou de serrure Besson.
Le 6 mai, on apprend que Mohamed doit être expulsé le lendemain par l’avion de 8h40. Entre 20 et 30 personnes dont des élus de Montrouge et de Malakoff se retrouvent à 5h du matin avec une équipe de France 2 devant la prison administrative de Palaiseau pour essayer de ralentir l’expulsion. Trop tard, Mohamed Allouche était parti pour Roissy à 3h30 du matin.
A 8h30 devant l’école Rabelais à Montrouge où une banderole est déployée et des tracts sont distribués, c’est la consternation. Les enfants rassemblés autour de Naoufel qui témoigne devant la caméra sont choqués. Des parents pleurent. Les directrices décident de rassembler les enfants pour leur parler et les aider à surmonter le traumatisme. Mohamed témoigne au téléphone jusqu’au moment où il est monté dans l’avion. La presse commençant à parler de l’affaire, la préfecture des Hauts de Seine fait circuler des rumeurs, les unes odieuses (Mohamed serait un délinquant international qui s’en prendrait aux femmes en difficulté…, les autres imbéciles : « il travaille dans une pizzéria sans autorisation »). Méprisable.
Ainsi, pour le moment, le ministre de la Chasse à l’enfant et son serviteur, le préfet des Hauts-de-Seine triomphent : Naoufel a perdu le père qu’il croyait avoir trouvé, Nadia se retrouve sans mari et devant les pires difficultés et Mohamed se désespère à Bizerte.
Le ministre de la Rafle et du drapeau n’a pourtant pas encore définitivement gagné. Le soir même de l’expulsion, une centaine de parents d’élèves de l’école Rabelais et des Montrougiens se retrouvaient pour envisager la suite et exiger le retour immédiat de Mohamed.
En plus des actions qui seront conduites, un rassemblement se tiendra tous les vendredis de 18h à 20h autour du kiosque devant la mairie de Montrouge, jusqu’au retour de Mohamed Allouche.
Lire la Lettre ouverte adressée au préfet des Hauts de Seine