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mercredi 6 mai 2009 à 20h30

Good Morning England - Cinéma Utopia Saint-Ouen l'Aumône et Pontoise

La séance du mercredi 6 mai à 20h30 à l’Utopia Saint-Ouen

sera suivie d’un débat autour du thème : « Que sont nos radios libres devenues ? »

avec Jean-François Gallotte, comédien et réalisateur, alias David Grossexe

ancien animateur de Carbone 14, radio devenue libre en 81 puis interdite sous Mitterrand,

Jacques Soncin, historien des radios libres, président de CORALI, association pour la coopération des radios libres et porte parole du comité de soutien à Radio Gazelle à Marseille

ainsi que des représentants de radios indépendantes du 95.

GOOD MORNING ENGLAND

(The Boat that rocked) Écrit et realise par Richard CURTIS - GB 2008 2h15mn VOSTF - avec Philip Seymour Hoffman, Bill Nighy, Rhys Ifans, Nick Frost, Gemma Arterton, Emma Thompson, Kenneth Branagh...

Du 06/05/09 au 25/05/09

GOOD MORNING ENGLAND

La liberté, le rock’n roll, le sexe et un peu de substances illicites pour pimenter le tout : que demander de plus à la vie et au cinéma ? Ça tombe bien : dans Good Morning England, comédie trépidante de Richard Curtis, il y a tout ça. L’action se situe dans l’Angleterre du milieu des années 60, quand la BBC se faisait fort d’ignorer le triomphe des Beatles et du rock’n roll, la radio nationale diffusant au grand maximum 40 minutes de rock et de pop par jour ! La vie de l’Angleterre des pourtant swinging sixties ressemblait aux rues de Londres dans les premières saisons de « Chapeau Melon et Bottes de Cuir » : vides et trop calmes pour être honnêtes. Car dès que les enfants ou les adolescents avaient quitté le repas familial mortifère au rythme lancinant des musiques ringardes de la BBC, ils se refugiaient dans leur chambrette et allumaient en cachette leur petit poste de radio et là whaou ! déboulaient dans leurs oreilles tout excitées les meilleurs sons des Kinks, des Rolling Stones, d’Otis Redding et de tous ces artistes merveilleux capables de faire entrer en transe des millions de Grands Bretons. Ce son interdit venait de radios pirates, très souvent installées sur des bateaux au large de la Mer du Nord.

Good Morning England est l’histoire de l’un de ces rafiots, où des DJ’s firent danser la trop sage Albion et brisèrent les murs de la sagesse britannique. Car ces animateurs mystérieux, formant une joyeuse communauté de barberousses du rock’n roll, diffusaient non seulement une musique encore considérée comme diabolique par une grande partie des Anglais, mais promouvaient une vie différente où alcool, liberté sexuelle, langage peu châtié et usage des drogues faisaient assez bon ménage. A la tête des pirates, Richard Curtis a placé Le Comte, alias Philip Seymour Hoffman, acteur caméléon génial qu’on ne présente plus. On dirait que Seymour Hoffman a causé dans le poste toute sa vie et il renvoie les animateurs radio contemporains au rang de tristes sires, alignant au micro les pires allusions sexuelles, qui surexcitaient les auditeur(trice)s adolescent(e)s. La vie sur ce bateau de patachons est vue à travers l’œil d’un tout jeune homme, puceau dans tous les sens du terme mais beau comme un dieu, qui embarque par surprise, envoyé auprès de son oncle par sa mère et qui va faire l’apprentissage de la vie plus vite qu’il ne le pensait. Il découvrira toute une galerie de personnages détonants : Simon le débile, Dave le grassouillet lubrique, Gavin le tombeur ténébreux, Quentin le propriétaire dandy, esthète et toxicomane, Felicity la cuisinière lesbienne, seule femme à bord en dehors d’un jour hebdomadaire où tout le monde invite des filles et où chaque coursive devient un baisodrome.

Good Morning England est un film franchement hilarant, tendre et surtout libre et sans prétentions, comme on aimerait en voir plus souvent. Mais c’est aussi un film d’aventures à suspense puisque, face à la joyeuse équipe, les autorités représentées par Kenneth Branagh, formidable en fonctionnaire nazillon (Richard Curtis lui a vraiment donné la coiffure et les mimiques pathétiques du Führer) vont s’employer à faire en sorte que le bateau pirate cesse d’émettre. Et c’est enfin (surtout ?) un film musical, un vrai bonheur pour les fans des standards des années 60 aussi bien dans le rock pur et dur que dans le psychédélique. Et au moment où quelques rares radios réellement indépendantes tentent de résister face au rouleau compresseur des robinets à pubs et musiques formatées (NRJ, Skyrock, etc.), Good Morning England a l’avantage de nous rappeler ce que furent les vraies radios libres (respect à Lafesse, Robert LeHaineux, David Grossexe qui furent les héros de Carbone 14 dans les années 80).

Source : http://www.cinemas-utopia.org/saintouen/index...

Lien : https://paris.demosphere.net/rv/8694