mardi 3 mars 2009 à 19h
Rencontre mensuelle du GMP
Groupe Multiprofessionnel des Prisons
https://paris.demosphere.net/rv/7979
La prochaine réunion du GMP aura lieu le Mardi 3 mars 2009
Début 19 h - 22h30 fin
Maison des sciences de l’homme 52-54 Bd Raspail 75006 Paris (En face de l’Hôtel Lutétia ; Métro Sèvres Babylone et Saint Placide)
Première partie : Échange-discussion des informations depuis le mois dernier,
Deuxième partie :
Avec Jacques Lesage de la Haye
"De la punition à la sanction et de la sanction à la réparation"
(Le jour où s’ouvre au sénat l’examen de la loi pénitentiaire)
Jacques Lesage de la Haye. Beaucoup connaissent, sa longue expérience de prisonnier, ses travaux et écrits sur la sexualité et ses privations, les psychothérapies, ses enseignements à Paris 8, son engagement politique libertaire. Avec lui, nous allons réfléchir sur ce que pourrait être une autre culture de la justice pénale où de la sanction et la réparation prendraient le relai de la punition sans issue.
Il est très significatif que ce thème, « de la punition à la sanction et de la sanction à la réparation » vienne le jour où commence le débat parlementaire sur la loi pénitentiaire. A diverses reprises, elle a été évoquée au GMP. Nous en avons avec beaucoup d’autres souligné les faiblesses et les timidités conceptuelles mais aussi souligné certaines avancées positives.
Cependant, cette loi parce qu’elle s’appellera « pénitentiaire », est perçue par les acteurs et l’opinion comme ne concernant que l’instrument « prison ». Or, parce qu’elle est un événement important et nouveau, cette loi par son intitulé même participe au renforcement du modèle « prison » comme représentation quasi exclusive de la punition, le temps de prison restant le mètre étalon, la valeur monétaire de référence de la sévérité de la peine. Inspirée par l’émotion légitime suscitée par les constats d’inconfort, de surpopulation, de mauvais état de santé notamment psychique des détenus, cette loi veut « améliorer l’hôtellerie », améliorer les prises en charges, tout cela est très bien. Elle aura aussi un effet démocratique indéniable en préparant la réduction des excès réglementaires dans le fonctionnement de l’administration et des établissements qui en générait pour partie l’inégalité des régimes et les arbitraires.
Sur le fond cependant, nous aurions voulu et voudrions qu’elle aide plus notre société à avancer vers des conceptions et une culture nouvelle des réponses aux infractions pénales, réponses plus justes et plus réparatrices. Malheureusement cette loi qui aurait pu essayer de préparer l’avenir, dans l’étroitesse de sa conception a évité cette question majeure de notre société. La sanction juste est celle qui est acceptée et vécue comme telle par toutes les parties. Celle qui semble juste pour le délinquant, pour la victime et pour la société. Pour que la sanction paraisse juste elle ne peut évidemment pas être faite seulement de punition parfois mal traitante infligée au fautif, elle doit déboucher aussi sur le sentiment partagé qu’il y a eu réparation réelle et en tous cas symbolique : Réparation non seulement pour les victimes, mais aussi réparation de ce qui cause la délinquance des délinquants mais aussi réparation de la société. Pour cette dernière, en effet elle souffre aussi de la blessure de son image et de la faute collective que représentent les crimes et la délinquance des personnes qui la constituent. Ceci d’autant plus que nous savons tous dans les sociétés modernes à quel point il y a corrélation entre les dysfonctionnements et les injustice de la société et une part considérable des actes de délinquance. Il y avait possibilité historique de rupture, cette possibilité n’a pas été saisie par le pouvoir.
La discussion avec Jacques Lesage de la Haye nous aidera à avancer.
En ligne sur le (site du sénat – agenda – 3 mars Loi pénitentiaire), vous pouvez trouver le texte de la commission des lois qui est la base sur laquelle s’appuieront les travaux de l’assemblée, les propositions d’amendements. Après le passage au sénat le texte ira ensuite à l’assemblée nationale à une date non encore fixée. (Rapports 143 – 202 – 201) http://www.senat.fr/dossierleg/pjl07-495.html
Pour le GMP, Antoine Lazarus
Comme d’habitude, toutes les personnes intéressées sont invitées.
Merci de bien vouloir diffuser cette invitation, autour de vous, notamment à ceux et celles qui n’ont pas d’adresse électronique et que nous ne pouvons pas joindre
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