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mardi 3 mars 2020 à 20h

Conférence gesticulée

J'aurais dû m'appeler Aïcha

ou l'identité française en question

Un mois avant ma naissance, la mère de mon père décède. La tradition veut que la première fille née après ce décès hérite du prénom de la défunte. Ma grand-mère s'appelait Aïcha, elle était Algérienne. Pourtant, je m'appelle Nadège.

Trois quart Algérienne, un quart Française. Algérienne de sang, Française de sol. Pas tout à fait Française, pas vraiment Algérienne. Pour les descendants d'Algérien.nes, il y a comme une zone blanche : une histoire coloniale mise sous silence, une guerre faite « d'événements », des représentations racistes et des inégalités qui perdurent. Intégrée par l'école républicaine, bercée par le mythe national, j'ai joué le jeu de l'intégration. En m'assimilant, j'ai refoulé une partie de mon héritage. Je fais aujourd'hui marche arrière en prenant bien soin de ramasser un à un tous les indices et reformer le puzzle de mon histoire, de notre histoire pour mieux la déconstruire.

Alors que les débats identitaires grondent en France et qu'il y a comme une injonction à choisir son camp, comment s'émanciper d'identités qu'on voudrait nous imposer et trouver sa propre voie ?
Nadège N.

Conférence gesticulée?

Mélange de tranches de vie, de savoirs froids, d'anecdotes et d'analyses personnelles, la conférence gesticulée est un format qui se veut simple, radical et percutant. Elle est (presque) toujours le fruit d'une remise en perspective profonde et d'une urgence à dire.

Véritable outils d'émancipation et d'éducation populaire, elle est aussi une affirmation de notre légitimité à nous ré-approprier la parole publique.

Parfois drôle, souvent émouvante, elle nous invite à partager un regard sur la société et à envisager des solutions collectives.

Lien : https://paris.demosphere.net/rv/78875
Source : message reçu le 20 février 13h