thèmes : sexisme, répression   2e le plus vu incomplet
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jeudi 20 février 2020 à 13h30

Date et heure à confirmer.
(vérifiez l'événement Facebook)

Rassemblement contre la serophobie policière

et en soutient à l'étudiant qui sera jugé ce jours

Appel à Rassemblement contre la Sérophobie Policière, jeudi 20 février devant le Tribunal de Paris. [M13: Porte de Clichy / Tram T3b Porte de Clichy-Tribunal de Paris]

[Le procès risque d'être reporté à la demande de son avocate en grève - nous vous tenons informé.e.s]

[Pour toute prise de parole veuillez nous contacter]

Le samedi 18 janvier 2020, lors d'une manifestation dans le secteur de la gare de l'est à Paris, un manifestant a été violemment frappé par la police puis arrêté avant d'être mis en garde à vue.

Lors de sa GAV, le jeune homme a pu voir un médecin qui lui a prescrit 4 jours d'ITT suite aux violences qu'il a subies. Il souffrait d'une plaie ouverte au niveau du crâne qui a nécessité des points de suture et de plusieurs hématomes.

Le lundi 20, trois policiers, dont le membre de la BRAV que l'on voit s'acharner sur lui dans une vidéo qui tourne sur les réseaux sociaux ont porté plainte contre lui pour "violences volontaires".

Stanislas Gaudon, porte parole du syndicat de police "Alliance", justifie la violence de cette interpellation par le fait que le jeune étudiant ait craché du sang au visage du policier à deux reprises en affirmant "j'ai le SIDA, tu vas crever", en utilisant dans ses interventions le mot de Jean-Marie Le Pen "sidaïque". En plus d'être de la désinformation (car l'accusé nie être porteur du VIH et avoir dit ces paroles), cette justification alimente profondément la serophobie (le policier en question affirme avoir été mis sous trithérapie) en perpétuant de fausses idées sur le sujet du VIH/sida, et en stigmatisant les personnes porteuses du virus.

Cela fait deux fois en moins de 7 mois qu'un policier accuse une personne de vouloir lui transmettre le VIH. Ces cas révèlent non seulement la sérophobie policière, mais surtout la sérophobie institutionnelle. Faut-il rappeler qu'encore aujourd'hui, les personnes séropositives sont victimes de discriminations au quotidien : Discriminations au logement, discriminations aux soins, discriminations dans leurs vies personnelles et professionnelles, ect... Il n'y a pas si longtemps, jusqu'au 1er janvier 2018, il était encore autorisé de refuser de toucher les mort.e.s du VIH/sida, les défunt.e.s étaient donc privé.e.s de soins de conservation pendant plus de trente ans.

De plus, il semble primordial de rappeler que sida et VIH ne sont pas la même chose. Lorsque l'on parle du virus, c'est le VIH (Virus de l'Immunodéficience Humaine). Le sida (Syndrome d'ImmunoDéficience Acquise) étant la maladie que les personnes porteuses du VIH peuvent développer si elles n'ont pas accès à un traitement.
Le VIH va diminuer petit à petit les défenses immunitaires et le stade sida survient lorsque les défenses immunitaires de la personne infectée basculent sous un certain seuil (la période entre la contamination et l'apparition du sida si lae patient.e n'est pas traité.e peut donc être de nombreuses années).

Par ailleurs, les traitements permettent aujourd'hui d'inhiber suffisamment la réplication du virus, et de rendre en quelques mois la charge virale indétectable sans l'éliminer totalement, mais rendant alors le VIH non transmissible. I=I → Indétectable = Intransmissible. Il est donc est important de savoir qu'en France, plus de 90% des personnes seropositives dépistées ont accès rapidement à un traitement.

Nous soulignons également que contrairement à ce qui a été relayé par les média, ce crachat de sang à la figure du policier n'aurait pas pu le contaminer, peu importe le statut sérologique du jeune homme. Le virus meurt en quelques secondes à l'air libre et le policier n'avait pas de plaie béante sur le visage.

En conclusion, l'institution policière et les média véhiculent encore une fois des idées fausses, dangereuses et profondément stigmatisantes sur le VIH qui entretiennent la méconnaissance autour du VIH/SIDA et alimentent la discrimination des personnes séropositives.

Alors NON. Non, les personnes séropositives ne sont pas des virus ambulants pouvant contaminer quiconque les toucherait ou rentrerait en contact avec elles, non ce ne sont pas des criminelles, non le VIH/sida n'est pas « la nouvelle arme de l'extrême gauche » comme cela a pu être lu dans les média, et non, le statut sérologique de l'accusé ne peut en aucun cas excuser la violence policière qu'il a subie.

Nous vous invitons à soutenir ce jeune manifestant qui sera jugé le Jeudi 20 Février à (heure à venir) au tribunal de grande instance de Paris, et à dénoncer la sérophobie institutionnelle et perpétuée par les média en nous rassemblant le jour même à partir de 13h30 sur le parvis du TGI pour exprimer notre soutien et notre colère. Nous espérons vous voir nombreu.x.ses, à jeudi !!

Lien : https://paris.demosphere.net/rv/78800
Source : https://facebook.com/events/s/appel-a-rassemb…
Source : message reçu le 18 février 20h