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mardi 18 février 2020 à 18h30

2 parties : 1 2

Débat autour du livre « A quoi sert la philantropie »

de Didier Minot

Quelle place occupe la philanthropie dans la stratégie du capitalisme ?
Quelle alternative ?

Résumé

Ce livre a pour but de faire connaître la réalité de la philanthropie, mal connue en France, et de questionner sur son rôle réel. Alors que l'irresponsable course au profit conduit à la montée du chaos climatique, à la destruction de la démocratie et au risque de dictatures et d'apartheids instaurés au nom de l'urgence écologique, les tenants du système présentent ces évolutions comme inéluctables, mais affirment que la responsabilité des riches, à travers la philanthropie, va permettre de résoudre les problèmes.

Partant d'une perspective historique, le livre souligne que la place de la philanthropie est inversement proportionnelle à celle de l'action publique. La philanthropie dominante, directement liée aux entreprises et aux banques, en constitue l'instrument politique et la justification et parfois l'avant-garde. Les grandes fondations liées aux capitalistes du net et de la finance contribuent activement à la promotion de l'idéologie managériale et à la fuite en avant vers le « meilleur des mondes » qui tend à constituer un nouveau totalitarisme.

Fort de ce constat, le livre réaffirme la nécessité d'une action publique de grande envergure, et la nécessité des mobilisations citoyennes sociales et écologiques pour construire un monde plus solidaire.

Lien : https://paris.demosphere.net/rv/76137
Source : message reçu le 20 décembre 08h


À quoi sert la philanthropie ?

Richesse privée, action publique ou mobilisation citoyenne

Didier Minot

Les riches ont depuis toujours légitimé leur situation en faisant preuve de générosité. Mais l'invention de la philanthropie, au XVIIIe siècle, s'accompagne de l'émergence d'une pensée tournée vers l'essor de l'économie privée, le progrès par la science et la domination politique de la bourgeoisie. Au XIXe et au XXe siècle, chaque fois que les grandes fortunes se sont multipliées sans frein, la philanthropie s'est développée dans un double mouvement de justification des inégalités et de traitement privé de la question sociale.

Didier Minot s'interroge sur les dangers de la toute-puissance du philanthro-capitalisme. Il réaffirme, dans un contexte de crise sociale et environnementale, la nécessité de l'action publique et de la prise en compte des mobilisations climatiques et sociales. Il décrit l'action des fondations alternatives qui, malgré des moyens limités, apportent un appui déterminant à ces forces émergentes et contribuent ainsi à la construction d'une alternative globale.

Biographie de l'auteur

Didier Minot, ingénieur agronome de formation, travaille depuis quarante-cinq ans sur les démarches participatives, à travers le développement agricole, puis l'aménagement du territoire, le développement local et la mise en réseau des associations citoyennes. Il a été chargé de mission à la Datar, directeur du Cridel puis de l'École des territoires, et, pendant dix ans, président et animateur du RECit, qui s'est constitué en 2002 à Porto Alegre en lien avec l'expérience de Paulo Freire. Il a participé jusqu'en 2018 à l'animation du collectif des associations citoyennes, qu'il avait créé en 2010, pour défendre une conception désintéressée et porteuse de transformation sociale des petites et moyennes associations. Il a créé en janvier 2019 le Collectif « Changer de cap », qui apporte un appui aux mobilisations sociales et écologiques afin d'organiser la convergence et de promouvoir une justice sociale, climatique et démocratique. Il a par ailleurs créé en 2012 la Fondation Monde solidaire, à partir d'un héritage familial, avec l'objectif de soutenir des actions fortement démultiplicatrices et porteuses d'émancipation. Cette fondation est destinée à consommer son capital d'ici 2020.

Les réflexions de ce livre sont en grande partie issues de ces multiples expériences administratives et militantes, de sa participation au monde des fondations depuis 2012 et de la réflexion collective des différents réseaux citoyens auxquels il a participé. Ce livre constitue également un hommage aux multiples héros anonymes qu'il a rencontrés tout au long de son parcours et qui font tenir la société.

Source : http://www.eclm.fr/ouvrage-406.html