thèmes : écologie, travail
Réagir (0)EnvoyeriCalPartager

jeudi 19 décembre 2019 à 17h

Les écolos soutiennent les grévistes

Venez nous rejoindre pour constituer une caisse de grève au profit des bases syndicales de grévistes qui sont en lutte depuis 2 semaines pour défendre nos retraites et qui portent ce mouvement social qui doit dépasser le simple retrait de la réforme des retraites.

Les écolos doivent s'engager pleinement pour gagner cette lutte et engager un combat plus large contre des réformes qui rognent toujours plus nos acquis sociaux et qui induisent les désastres écologiques que nous connaissons par l'extension du monde du travail.

Nous allons donc vendre des boissons à prix libre (dont du vin chaud) et faire tourner des caisses dans tout le quartier pour soutenir la lutte ! Besoin de vous pour former le plus d'équipes possible !

RDV devant la FNAC de Saint Lazare à 17H00

Il y aura une table et des banderoles comme point de départ. Et des groupes seront formés pour ratisser le quartier.

Ramenez votre Gilets Jaunes (ou autre) et n'hésitez pas à prendre un thermos de thé et quelque chose à manger pour compléter le prix libre.

Cette initiative est un premier pas pour engager une démarche écologiste de plus long terme avec des bases syndicales combatives. Et pour construire des alliances et des luttes à la hauteur du désastre en cours.

Vous pouvez également participer en contribuant à la cagnotte en ligne : www.lepotsolidaire.fr/pot/4o75jo2u

Ci-dessous, un premier texte d'analyse pour réfléchir à ces questions...

Des écologistes à la retraite: pourquoi se mobiliser pour la retraite est écolo ?

La grève contre la réforme des retraites ne correspond pas à ce qu'on appelle généralement une lutte écologiste. Pourtant, nous, écologistes, sommes sur les piquets de grève, nous soutenons les mobilisations des cheminot·e·s, des gilets jaunes, des enseignant·e·s, des personnels soignant·e·s et de toutes celles et ceux qui luttent contre la réforme. Pourquoi les écologistes soutiennent-ils la grève ?

La première raison concerne l'allongement de l'âge de départ en retraite. Un tel allongement, prévu notamment par le dispositif du bonus-malus qui incite à un départ à « l'âge-pivot » de 64 ans, conduira à une augmentation du temps de travail. Travailler deux ans de plus (au minimum) c'est produire davantage de marchandises, qu'elles soient matérielles ou « immatérielles ». L'allongement de l'âge de départ à la retraite conduit donc nécessairement à une augmentation massive de la durée globale du travail. Or, tout travail salarié suppose une extraction de matières premières nécessaires à la production des marchandises et une certaine quantité d'énergies, principalement fossiles, nécessaire à la réalisation du travail (de l'essence pour se déplacer, de l'électricité pour faire fonctionner des systèmes informatiques, etc.). L'équation est donc simple : toute augmentation du temps de travail global aboutit nécessairement à une augmentation de la quantité de ressources biophysiques extraites et à une augmentation de la quantité de CO2 émise. À l'heure de la catastrophe écologique, provoquée à la fois par la déprédation des ressources et la pollution industrielle des milieux, toute politique de transition énergétique doit viser une réduction du temps de travail. Nous, écologistes, exigeons donc le retrait de la réforme et la diminution de l'âge de départ à la retraite.

La deuxième raison est d'ordre sanitaire. L'écologie pense les relations entre les organismes et leurs milieux. Or, nul·le n'ignore que les conditions du travail contemporain sont pathogènes. Elles ruinent la santé des travailleur·ses en provoquant des maladies professionnelles, elles affaiblissent les organismes, elles usent les corps. La pénibilité est un doux euphémisme pour la souffrance au travail dans le capitalisme tardif. La santé n'est garantie qu'à condition que les corps évoluent dans des milieux sains et dans des conditions environnementales décentes. Or, ces conditions ne sont pas réunies. La réforme en augmentant le temps de travail va conduire à exposer plus longuement encore les individus aux facteurs pathogènes qui les menacent. Nous, écologistes, exigeons donc le retrait de la réforme et l'abolition de toutes les formes de travail qui ne garantissent pas la santé des producteur·e·s dans des environnements salubres.

La troisième raison est liée à la structure du nouveau système de retraite. En apparence, le passage à un système par point ne vise pas à introduire de la capitalisation mais seulement à équilibrer les dépenses (les pensions) avec les recettes (les cotisations). Cela implique de calculer la pension en divisant la somme des cotisations de carrières par l'espérance de vie à la retraite. La cotisation est convertie en point, elle-même reconvertie en rente viagère au moment du départ en retraite. Selon ce modèle, plus l'espérance de vie s'accroit, plus la rente est modeste. Plus l'espérance de vie diminue, plus la rente augmente. Ou encore, plus on reporte son départ en retraite, plus sa retraite augmente ; plus on anticipe son départ, plus la rente diminue. Pour pouvoir équilibrer les dépenses et les recettes du système, il faudrait donc choisir entre le montant de sa retraite et l'âge de départ. Aussi il est évident que si la réforme maintient le système par répartition, elle l'affaiblit de telle sorte que celles et ceux qui en auront les moyens épargneront un capital retraite auprès de « fonds de pensions à la française », selon les termes du gouvernement. Ceci a deux conséquences auxquels nous, écologistes, nous nous opposons.

La première est de confier à des marchés financiers responsables des crises économiques et incapables d'assurer une quelconque forme de transition énergétique (les marchés à polluer en sont un parfait exemple), la responsabilité de la protection sociale et le maintien d'un niveau de vie décent à l'âge de la retraite. On sait que les marchés financiers cherchent à obtenir des retours sur investissement rapides et qu'ils se moquent de leurs conséquences sociales et environnementales. Augmenter la capitalisation c'est augmenter l'emprise de marché financier déprédateur pour l'environnement.

La seconde conséquence est d'amorcer un mouvement de grande ampleur de retraite par capitalisation qui limite l'étendue de la répartition. Or quel est le principe de la répartition ? C'est un système de financement des pensions des retraité·e·s actuel·le·s par les cotisations des travailleurs actifs qui acquièrent grâce aux cotisations qu'ils versent des droits qui leur permettront de bénéficier de pensions retraites financés par les travailleurs du futur. C'est donc un système fondé sur la solidarité intergénérationnelle, là où la capitalisation est fondée sur l'épargne individuelle et le placement du capital retraite sur des marchés financiers. Au-delà des risques sociaux et environnementaux inhérents à la financiarisation, la répartition correspond au type de relation que les écologistes entendent développer : une solidarité fondée sur la responsabilité envers les générations futures. Les écologistes refusent de déléguer l'avenir à ceux qui sont responsables de la destruction du monde. Pour cette raison, nous, écologistes, exigeons le retrait de la réforme et nous appelons à développer les solidarités collectives entre générations et entre espèces. Nous soutenons la grève et nous multiplierons les actions de blocage contre une économie qui exploitent tous les organismes et détruit tous les écosystèmes.

Lien : https://paris.demosphere.net/rv/76061
Source : message reçu le 18 décembre 17h