vendredi 23 janvier 2009 à 13h
https://paris.demosphere.net/rv/7485
Attention: le procès de Bobigny est reporté en raison... de la surcharge des chambres.
Source : plusieurs messages reçus le 23 janvier (CIP-Idf, etc.).
Procès des inculpés du 4 juin au TGI de Bobigny
Communiqué de Montreuil Face aux expulsions
Vendredi 23 Janvier, à partir de 13h
au TGI de Bobigny, M°Bobigny/Pablo Picasso
Le 4 Juin 2008, à Montreuil, trois sans-papiers se faisaient arrêter devant le commissariat après une charge de flic. Comme dans bien des cas, la police a justifié ses arrestations au hasard en les accusant de “violences sur agent”.
Être nombreux à leur procès, c’est montrer qu’il s’agissait juste d’une opération d’intimidation policière, c’est aussi affirmer que nous voulons que cessent les accusations d’outrage, violence et rébellion qui ne se fondent, la plupart du temps, que sur la parole de la police.
Contact : mont reuilfac eauxexpu lsions@y ahoo.fr
Procès du "4 juin" le 23 janvier !
Après plusieurs reports, le procès du "4 juin" ( c'est-à-dire des inculpés de la manif du 4 juin à Montreuil), est fixé :
Soyons nombreux le vendredi 23 janvier pour le procès des inculpés
à 13h au tribunal de Bobigny, m° Bobigny Pablo Picasso
« Les contrôles d'identité ont régulièrement lieu dans les stations de métro, aussi bien tôt le matin lorsqu'on part travailler, qu'en fin d'après-midi lorsqu'on revient au foyer. Petit à petit, les contrôles se sont multipliés autour du foyer et plus récemment, près de la cabine téléphonique où nous allons téléphoner lorsque nous souhaitons avoir plus d'intimité – il y a le téléphone au foyer mais nous ne pouvons pas nous isoler des autres habitants. Le 4 juin, vers 17h, il y a eu deux contrôles, l'un d'eux a été effectué sur une personne qui était dans la cabine téléphonique. Ces deux personnes ont été conduites au commissariat de Montreuil. Nous avons alors décidé d'aller manifester devant le commissariat afin de faire libérer nos camarades. (...) Alors que nous étions rassemblés devant, des policiers sont sortis et ont commencé à nous pousser contre le mur, à nous frapper et à utiliser des gaz lacrymogènes.. »
Un habitant du foyer Rochebrune
Quand Montreuil s'embras(s)e
Le 4 juin, avant, pendant et après
Cela faisait plus d'un mois qu'avaient lieu chaque mercredi, à l'initiative d'habitants de Montreuil se réunissant en Assemblées pour « s'organiser contre les expulsions », des manifs autour des foyers de travailleurs immigrés dans les quartiers de Montreuil. Rochebrune, Bara, Centenaire, Grands-Pêchers, ces moments étaient l'occasion pour des habitants des foyers et des voisins de crier leur refus des arrestations de sans-papiers qui venaient les toucher à l'entrée même de chez eux. L'ambiance était joyeuse, mais déterminée, on gueulait des slogans : "Arrêt des rafles de sans-papiers, policiers hors de nos quartiers", on brandissait des panneaux : "Avec ou sans papiers, la rue est notre territoire", on tapait sur des casseroles pour se faire entendre de tout le monde, briser le silence de ces arrestations.
Arrêt des rafles de sans-papiers, policiers hors de nos quartiers
Le mercredi 4 juin, moins d'une heure avant le départ de la manifestation prévue dans le quartier du foyer Rochebrune, un sans-papier est arrêté à proximité du foyer. La manifestation se rend devant le commissariat et bloque la rue avec une banderole « Liberté de circulation ». Très rapidement, plusieurs dizaines de flics sortent du commissariat, chargent, tapent sur tout ce qui bouge et arrêtent huit manifestants – dont trois sont sans-papiers. Ils sont placés en garde-à-vue.
Loin de se disperser, le rassemblement devant le commissariat ne cesse de grossir pour exiger la libération de tous les arrêtés, les rues alentour sont bloquées, des feux de poubelles allumés et entretenus pendant des heures. Les flics chargent à plusieurs reprises et arrêtent un manifestant qui filmait les attaques policières. Il est placé en garde-à-vue pour violence sur agent et sera libéré le lendemain matin - jugé le 12 novembre, il écopera de 1000 euros d'amendes.
Vers 1h du matin, les manifestants « avec-papiers » arrêtés pendant la première charge pour "violence en réunion" et "attroupement armé" (des casseroles, en l'occurrence) sont libérés ; seuls les trois sans-papiers sont inculpés dpour ces soi-disant violences, et pour séjour irrégulier. Ils sont gardés à vue deux jours, puis libérés en attente de leur procès qui aura lieu le 28 novembre.
Après le 4 juin, les arrestations pour séjour irrégulier dans Montreuil diminuent sensiblement. Moins d'appels sur le numéro d'urgence, moins de pression dans les rues selon des habitants des foyers. Le 22 juin l'incendie et la destruction du CRA de Vincennes sonnent l'accalmie temporaire des arrestations de sans papiers en Ile-de-France, au moins pendant l'été. Partiellement reconstruit le centre de rétention de Vincennes est prêt à reprendre sa fonction carcérale le lundi 10 novembre. Le lendemain, à la suite d'un rassemblement devant le centre de rétention, une manifestation bloque la circulation de l'A4 pendant une demi-heure aux cris de "liberté pour les inculpés de Vincennes", "solidarité avec les sans-papiers", "destruction des centres de rétention".
À Montreuil, les arrestations ont repris : le 29 octobre, contrôle de flics aidés des agents de la RATP dans les bus à la mairie ; le 13 novembre, sous la conduite des gendarmes, contrôles d'identité à la croix de Chavaux.
Avec ou sans papiers, la rue est notre territoire
Après le 4 juin, pourquoi les flics n'ont-ils pas poursuivi en justice les manifestants en « situation régulière » ? Pour dissuader les sans-papiers qui protestent directement contre la politique de rafle ? Pour diviser ceux qui protestent ? A travers l'organisation de manifestations régulières – dans les quartiers des foyers comme devant le commissariat –, de réunions dans les foyers de travailleurs immigrés et la mise en place d'un numéro d'urgence, l' « Assemblée contre les expulsions » a créé une visibilité des rafles aux yeux de plus en plus d'habitants de Montreuil, des liens entre des personnes (avec ou sans papiers) voulant lutter directement contre les rafles, ainsi qu' une tension régulière dans la rue contre les arrestations. Et c'est sans doute non seulement avec cette tension dans la rue mais aussi avec ces solidarités quotidiennes que les flics ont voulu en finir; en frappant dans le tas et en chargeant juridiquement les seuls sans-papiers.
Le 4 juin, ils ont voulu dissuader les sans-papiers de se réapproprier la rue,
ils ont voulu briser les solidarités.
Nous continuerons à nous opposer aux rafles, à nous rassembler,
à tisser les liens qui permettent d'enrayer la machine à expulser.