thème : international
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vendredi 4 octobre 2019 à 18h

Cycle René Vautier

Organisé par La clef revival

  • 18h ➡️ J'ai 8 ans de René Vautier, Yann Lemasson et Olga Varen (1961, 8min)
    A propos de … L'autre détail - de René Vautier (1985, 50 min)
  • 20h ➡️ La folle de Toujane de René Vautier (1973, 150 min)

Anti colonialiste, dénonciateur des premieres heures de la France-afrique, soutien des grévistes. René Vautier est connu pour son engagement militant et pour son regard pointu sur les grandes causes du 20ème siècle.

Que ce soit avec Yann Lemasson et Olga Varen dans « J'ai 8 ans » ou ils racontent la guerre d'Algérie à travers des dessins d'enfants ou dans « A propos de l'autre… Le détail » ou il décrit les tortures subies par des nombreux protagonistes à partir de témoignages Vautier cherche toujours à placer le spectateur dans une position de témoin tout autant qu'analyste de la situation.

Connu pour son travail documentaire, il n'hésitera pas à se mettre à la fiction pour mélanger les sujets qui lui tienne à coeur comme dans « La folle de Toujane » ou il nous fait partager les destins croisés de deux amants bretons face à l'horreur de la guerre et l'absurdité de la colonisation.

« La Folle de Toujane », l'une des rares fictions de René Vautier, est un film imparfait. Trop long, il est aussi brouillon, assez "foutraque". Pourtant, c'est aussi ce qui fait son charme. Dans ce film, le cinéaste évoque ses diverses expériences. Si l'on accepte certaines maladresses formelles, on se laisse prendre par son récit, par les situations qu'il dépeint, par l'engagement qu'il manifeste une fois encore. "On ne combat bien que là où l'on connaît", dit à peu près le protagoniste à la fin de l'histoire. Vautier le montre : en nous faisant sentir qu'il sait de quoi il parle, il rend la pertinence de son propos d'autant plus évidente.

Le film, narré en off par Julien Guiomar (jouant le rôle d'un ancien instituteur), s'ouvre sur une histoire solaire, sensuelle, entre deux camarades et amants, Gwen et Roger (Gilles Servat), anciens élèves du narrateur. Ca se passe dans leur Bretagne natale, d'où elle est partie pour Paris, où Roger demeure encore, dans la ferme de ses parents agriculteurs. Gwen est déterminée à vivre en ville pour faire carrière, Roger, lui, choisit plutôt mollement la profession d'instituteur. Lorsqu'il se fait muter en Tunisie, le chemin des amants se sépare. Progressivement, leurs tendances respectives s'inversent. Alors que Gwen, au départ, affirmait sa volonté d'aller de l'avant, nous la voyons, dans des scènes courtes qui scandent le récit, s'enfoncer dans une vie terne de minable présentatrice radio et de femme entretenue - représentant par-là l'image décriée par les bretons de ceux qui sont partis en ville. Roger, d'abord plutôt passif, se met à prendre conscience, de l'inepsie de la colonisation, des horreurs de la guerre, de la nécessité de résister.

Marion Pasquier - Le Maghreb des films

Lien : https://paris.demosphere.net/rv/73397
Source : https://www.facebook.com/events/4333824106401