thème : international
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mardi 1er octobre 2019 à 19h

Retour sur 10 ans de crise grecque

Un évènement pluridisciplinaire sur la crise grecque
à l'occasion des dix ans de son éclatement (2009/2019)

Enoikiazetai. Depuis octobre 2009, c'est certainement le mot le plus courant en Grèce. Il signifie « à louer » ou « à céder ». Il s'affiche sur les vitrines et les portes d'innombrables magasins, boutiques et centres commerciaux. Locaux vides, établissements fermés, lieux à l'abandon, tous rendent visible ce terme qui finit par devenir si courant qu'il s'imprègne dans l'esprit du voyageur pour ne plus le quitter. Dix ans tout juste après l'éclatement de la crise grecque, cet événement pluridisciplinaire mêlant photographies, table ronde et documentaire, souhaite commémorer ce triste anniversaire en tentant de répondre à cette question : que s'est-il passé en Grèce en dix ans ?

  • Une table ronde sur la crise grecque
    Avec Sophia Mappa, Pierre Khalfa, Michel Volkovitch : mardi 1er octobre à 19h
  • La projection de Aube dorée : une affaire personnelle
    suivie d'une rencontre avec Angélique Kourounis : mardi 8 octobre à 19h30
    Modérateur : Cédric Mal du Blog Documentaire
  • La librairie La lucarne des écrivains proposera un ensemble de livres sur la Grèce contemporaine lors des deux soirées.
  • Photographies de Benjamin Genissel
    Du 1er au 12 octobre 2019

La table ronde

Mardi 1 er octobre - 19h

Causes et conséquences de la crise grecque (2009-2019)

Il est difficile de trancher dans un débat qui a déjà agité le monde politique et économique en Europe. Peut-on désigner les responsables de la crise grecque ? Les coupables sont-ils en Grèce ou ailleurs ? Est-ce dû aux différents gouvernements grecs qui se sont succédés depuis des décennies ? Serait-ce dans la nature du peuple hellénique de ne pas être économiquement et fiscalement efficace ou obéissant ? Est-ce à cause des mesures d'austérité imposées par les grandes structures créancières que sont le FMI, la BCE et l'UE?

Ou sont-ce les conséquences d'une finance internationale devenue impitoyable envers les économies qui ne rentrent pas dans leur cadre préférentiel ?

Et puis désormais : la Grèce va-t-elle vraiment mieux ?

Voici quelques-unes des questions auxquelles tenteront de répondre les invités de cette table ronde.

  • Sophia Mappa
    Ancienne directrice du Forum de Delphes, elle est psychanalyste et consultante internationale. Elle mène des travaux sur les relations internationales. Elle a notamment publié deux articles sur la crise grecque dans la revue Le Débat : «Pourquoi l'Europe ne comprend pas la crise grecque » (2012) et « Grèce : le choc et l'éveil » (2015). Son dernier ouvrage s'intitule Le changement social : la cité grecque interpelle les politiques occidentales (Harmattan, 2018)
  • Pierre Khalfa
    Ancien membre du Conseil économique, social et environnemental au titre du syndicat Solidaires, il est actuellement membre du Conseil scientifique d'Attac, membre de la fondation Copernic et intervient régulièrement dans Médiapart, l'Humanité et Regards. Il est notamment l'auteur d'un article dans le Monde daté du 28 juin 2018 : « La Grèce et les Diafoirus de l'Union européenne ».
  • Michel Volkovitch
    Auteur, traducteur de grec, collaborateur à la revue TransLittérature, ancien éditeur des Cahiers grecs et actuellement coéditeur aux éditions du Miel des anges. Il a notamment traduit les romans de Petros Markaris, polars ancrés dans la crise grecque

Grèce : dix ans de crise

Après huit ans de tutelle financière, Athènes a recouvré son autonomie.

Mais il n'y a pas grand monde pour croire que la Grèce pourra tenir des objectifs qui la condamnent, de fait, à une austérité prolongée

Le Monde, le 30 août 2018

Automne 2009 : l'éclatement de la crise.

Le premier ministre grec élu le 4 octobre de cette année-là, Georges Papandreou, découvre l'état réel des finances publiques. Alors que le gouvernement précédent affichait un déficit « officiel » à 6 % du PIB, il révèle quinze jours plus tard que ces chiffres étaient tronqués et que le déficit atteint en réalité 12,7 %. Cette révélation est une déflagration. Les agences de notation baissent la note du pays, les investisseurs perdent confiance, les taux d'intérêt des emprunts s'élèvent. Papandreou propose un premier plan dit « de sauvetage » : les mesures de rigueur qui l'accompagnent marquent de fait le début d'une austérité économique qui va aller en s'intensifiant. En vain, puisqu'en mai 2010, le gouvernement grec demande au FMI, à l'Union européenne et à la BCE de lui accorder des prêts exceptionnels.

C'est le départ de la spirale infernale qui va avoir de graves conséquences sociales.

Entre ces deux années,

c'est le gel de l'investissement public : pêle-mêle, les impôts des classes moyennes enflent, les retraites baissent, le salaire minimum est diminué, les règles de licenciement sont assouplies, le chômage augmente, la pauvreté s'aggrave, certaines conventions collectives sont rompues, des biens publics vendus, des entreprises nationales privatisées, des secteurs entiers dérégulés, le taux de suicide s'accroit, l'exode des jeunes (20-35 ans) vers l'étranger s'accentue, des maladies autrefois éradiquées refont leur apparition et le taux de natalité s'atténue.

À côté de toutes ces incidences négatives, d'autres réformes tentent d'améliorer la situation : transparence de la dépense publique, lutte contre la corruption et l'évasion fiscale, instauration d'un meilleur fonctionnement étatique, établissement d'un cadastre national, taxation des biens de l'Église.

Automne 2019 : la crise est-elle finie ?

Un premier ministre vient d'être élu, c'est le retour de la droite conservatrice et libérale au pouvoir. C'est aussi la première année depuis dix ans que le gouvernement à la tête du pays peut proposer souverainement son premier budget public, sans réelle tutelle financière.

Pourtant, l'économie grecque reste toujours aussi fragile, aussi peu productive et demeure sous contrôle des instances de la Troïka :

Union européenne, BCE et FMI. Et tous les méfaits sociaux qu'a subit le peuple grec en dix années sont encore bien concrets.

2019 est donc une année charnière. C'est aussi une date symbole. 10 ans, c'est une décennie, un chiffre rond.

C'est l'occasion de faire le point, d'établir une sorte de bilan rétrospectif de cette crise majeure.


L'exposition photographique:

Enoikiazetai Grèce, pays à louer, à céder

Du 1 er au 12 octobre

Des silhouettes fantomatiques, des corps allongés, des infirmes, des barreaux qui séparent les gens de la rue ou de leurs proches, des figures solitaires, des regards inquiets, des étreintes amoureuses qui ressemblent à des gestes de consolation : voilà quelques exemples de scènes captées spontanément dans différentes villes grecques en 2015, 2016 et 2018. Ces différentes scènes ont été mises en avant pour montrer les effets de la crise. Le choix du noir et blanc a été effectué pour diffuser visuellement cette atmosphère anxieuse, troublée, parfois absurdement crispée. Le fait d'avoir augmenté le bruit, le grain, dans les photographies vise le même dessein.

Ces photographies sont accompagnées d'un collage d'une multitude d'images contenant le mot Enoikiazetai (voir dernière page de ce dossier).

Sous réserve : un livre photographique contenant la totalité de la série Enoikiazetai (plus de 50 photographies), ainsi que deux textes signés de Benjamin Genissel et Sophia Mappa, sera en vente.

Une partie de cette série a été mise en ligne sur le facebook de la revue Camera.

Photographe : Benjamin Genissel

Nombre total de photographies : 13

Taille des tirages : 40 x 60 cm (et une mosaïque 80 x 120 cm)

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Lien : https://paris.demosphere.net/rv/73064
Source : message reçu le 21 septembre 20h