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vendredi 12 décembre 2008 à 16h30

Sit-In créatif devant le Centre Pompidou

Nous ne payerons pas votre crise!

Pour faire face à l‘actuelle crise de ce système social bio-capitaliste, partout en Europe, les gouvernements nationaux ont choisi de financer, de nouveau, et par milliards d‘euros publiques, les mêmes protagonistes de cette crise : les banques et leurs spéculateurs « créatifs », les grandes entreprises et leurs managers tout autant « créatifs » ; bref tous ceux qui ont, de façon « créative », mis en place ce monde du travail précaire, intermittent, atypique ; en d’autres mots, hyper-exploité. Dans ce contexte, les gouvernements cherchent à inclure le monde de l‘éducation dans cette crise systémique, de l’école primaire jusqu‘à l’université.

Ils détruisent consciencieusement l‘éducation publique, élément constitutif de toute société, en augmentant la privatisation sauvage des biens publiques, et tentent de s’accaparer toute forme de culture et de formation.

Heureusement il existe une partie de la société qui ne croit pas en cette énième et pathétique tentative de sauver un système qui, au bord de la faillite, et depuis des années, s’affaisse dans ses contradictions. Au boulot, dans les universités ou dans la rue, une nécessité s’affirme : il faut un changement venant d’en bas, et qui corresponde à nos besoins réels.

En Italie, depuis deux mois, le monde de l‘éducation est en révolte, et les facs construisent, jour après jour, une autre réforme du système universitaire ; le 12 décembre un raz-de-marée, l’onda anormale, va emporter le monde du travail dans son ensemble.

En Espagne, on ne compte plus le nombre de facs occupées, mobilisées contre le processus de Bologne. En Grèce, la police répond au mouvement étudiant par la violence, en tirant et tuant froidement Alexandros, un jeune de 15 ans.

Une Europe entière est en train de se réunir dans la même direction : une opposition nette et totale à la rentabilisation des biens communs en tant que stratégie « inévitable » de stabilisation de la crise.

La vague européenne, sujet politique en devenir, et n’appartenant à aucun parti politique, a lancé pour le 12 décembre une mobilisation généralisée qui conteste les politiques gouvernementales atour de l‘éducation (en France, l’autonomie des universités – LRU – et les nouveaux modes de recrutement des enseignants). Toutes ces politiques ont une matrice commune qui est le processus de Bologne, et ses ajustements : un processus qui, par le biais d‘une harmonisation des systèmes scolaires supérieurs, cherche à transformer le savoir en des biens quantifiables en crédits européens (ECTS) et, surtout, utilisables dans une équation économique coûts/profits. Ici, à Paris, la vague est composée d’étudiants, de chercheurs, de professeurs, italiens et français, qui veulent casser cette équation, en s‘opposant à l’entrée de l’actionnariat privé dans l‘université et ses conseils d’administration, et qui refusent la rentabilisation de la recherche et le contrôle qui en dérive.

Nous croyons à un savoir libre et indépendant, qui lise de façon critique et consciente le présent pour en créer d’autres, qui soient POSSIBLES et NÉCÉSSAIRES. C‘est pour cette raison que nous appelons à un rassemblement, le 12 décembre, qui puisse réunir le monde de l‘éducation et tou-te-s celles-ceux qui, comme nous, pensent qu’il est urgent d’agir, maintenant, en profitant de LEUR crise (là c‘est notre tour !) pour repenser et changer cette société dans sa totalité.

Tou-te-s ensemble, nous pouvons arriver à proposer d’autres pratiques de formation si l’on se donne le temps d‘une concertation entre celles-ceux qui vivent et traversent l‘université chaque jour et celles-ceux qui, traversant d’autres lieux, sont elles-eux aussi producteurs de connaissance et de richesse.

Nous avons besoins de tou-te-s : des précaires qui, depuis des années, ont sur leurs épaules le poids quotidien de ne pas être reconnus dans leurs droits sociaux ; des travailleur-e-s à temps indéterminés qui peuvent dès demain perdre (ou ont déjà perdu) leur boulot parce que les coupes salariales sont le « seul » moyen de maintenir le système ; des sans-papiers qui dans ce climat de rafles ont peur de mener leurs enfants à l‘école.

Pour déborder tou-te-s ensemble

Vague Européenne http://vague.3forum.biz/

VENDREDI 12 DECEMBRE 2008
Centre Pompidou
16.30

Source : http://www.nogelminiparis.fr/?p=117
Source: message reçu le 10 décembre 11h
Source : message reçu sur la liste CIP-IdF le 10 décembre 00h

Lien : https://paris.demosphere.net/rv/7248