mardi 28 mai 2019 à 18h30
Rassemblement « Pañuelazo pour l'IVG en Argentine »
https://paris.demosphere.net/rv/70812
Qu'il soit légal ou non, l'avortement est une réalité dans le monde et l'Amérique latine est une des régions où les législations sur les droits sexuels et reproductifs sont les plus meurtrières. La plupart des pays interdisent l'avortement ou ne le permettent que dans certaines conditions qui ne sont pas toujours respectées par la justice, les professionnel.le.s de santé ou le système politique.
Le risque d'une grossesse non désirée est aggravé par le manque d'accès à l'éducation sexuelle et à la contraception et l'impossibilité d'avorter de façon légale oblige à le pratiquer dans des conditions qui mettent nos vies en péril. En effet, l'avortement est la troisième cause de mortalité maternelle chez les femmes et il reste un privilège de classe puisque les personnes issues de secteurs populaires qui n'ont pas accès aux réseaux de soutien et information ni les moyens économiques sont contraintes d'avorter dans des conditions précaires et insalubres, en utilisant des méthodes pouvant entraîner leur mort.
En Argentine, la loi sur l'IVG date de 1921 et ne permet l'avortement qu'en cas de viol ou de risque pour la vie ou la santé de la femme. Bien que le projet de loi visant à le légaliser ait été rejeté par le Sénat le 9 août dernier (après avoir été approuvé par le parlement le 14 juin dernier), la lutte pour le droit à décider a acquis, grâce aux mouvements féministes, une force internationale et intergénérationnelle imparable qui réclame également la séparation de l'Église et de l'État.
Ce 28 mai 2019, la Campagne Nationale pour le Droit à l'Avortement présentera le projet de loi au Parlement National pour la 8ème fois depuis 2007. Il est soutenu par les mobilisations massives des femmes et des adolescentes qui depuis plus d'un an déjà teignent en vert les lycées, les rues et les lieux de travail et battent le pavé à chaque manifestation.
Cette présentation a lieu dans le contexte de la campagne électorale en vue de l'élection présidentielle d'octobre, ce qui oblige tou.te.s les candidat.e.s à répondre de façon claire sur l'avortement. Si les classes dirigeantes et politiques nient l'accès à ce droit fondamental, nous ne les attendrons pas pour continuer de nous battre. Nous ne pouvons plus accepter cette situation de mépris sur nos vies.
Des groupes conservateurs au sein des systèmes de santé et d'éducation, de l'Église et d'autres institutions ont aggravé l'obstruction à l'IVG dans les cas où celle-ci est légale à l'heure actuelle. Cette tentative de recul sur nos droits se manifeste dans plusieurs pays comme en France, où des médecins font valoir de leur « clause de conscience » pour ne pas pratiquer d'IVG ; en Espagne, où la droite remet en question cet acquis ; aux USA, où l'État de l'Alabama a voté une loi interdisant toute interruption de grossesse sous peine d'emprisonnement et l'État de Texas a proposé un projet de loi susceptible de rendre l'avortement passible de peine de mort; ou encore au Mexique où un projet de loi pénalisant l'avortement par des peines carcérales a été passé cette année.
Malgré cette poussée conservatrice, 2018 s'est révélé historique tant nous nous sommes levées ensemble pour réclamer ce droit de décider de nos corps. En Irlande, le « oui » à la légalisation de l'IVG l'a emporté ; en Corée de Sud, la loi interdisant l'avortement a été flexibilisée ; au Mexique, les femmes ont obtenu récemment que l'avortement soit autorisé en cas de risque pour la santé de la femme (et pas seulement vital). Toutes ces avancées, même si elles ne sont pas encore suffisantes, sont le fruit de la lutte permanente des femmes du monde entier qui se mobilisent et haussent leurs voix pour lutter contre ce système qui les opprime, les précarise, les exploite, les discrimine, les soumet et les tue.
Nous ne voulons plus avoir à choisir entre une maternité non désirée ou le danger d'un avortement clandestin. Nous refusons l'injonction à la maternité et au confinement à la sphère domestique nourris par l'idéologie dominante. Nos corps et nos vies nous appartiennent ainsi que le droit de décider !
Nous soutenons de toutes nos forces la lutte des femmes argentines pour la légalisation de l'avortement, et toutes celles et ceux qui réclament le même droit en Amérique latine et dans le monde.
Educación sexual para decidir, anticonceptivos para no abortar, aborto legal para no morir!
Lien : https://paris.demosphere.net/rv/70812
Source : https://www.facebook.com/events/4731700567566…
Source : message reçu le 23 mai 16h