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samedi 4 mai 2019 à 12h

Après-midi de soutien au « Vaisseau »

Lieu occupé, menacé d'expulsion

Cher équipage,

Là, c'est grave.

Après avoir été très proche d'une issue souple et positive, aujourd'hui, notre dernière option c'est nous-même...

Seul un acte de présence massif nous permettra de faire valoir l'association comme il se doit, de continuer à avancer et ne pas nous faire expulser, sans aucune discussion ni considération.

Soyons nombreux ce samedi 4 mai de 12h à 22h pour montrer à ce monde l'importance de l'existence de lieux comme Le Vaisseau.

Invitez toutes les personnes intéressées possibles : gilets jaunes, journalistes, élus, conseil galactique...

Ce sera l'occasion pour tous de se rencontrer, se rendre compte de combien nous sommes à vouloir soutenir et prendre part à ce genre de dynamiques et révéler l'énormité de l'oeuvre à laquelle nous participons.

Bien sur, il s'agira là d'un moment convivial comme à notre habitude, avec une pétition (en PJ) à signer sur place et des discussions sur l'avenir en plus.

Ce jour-là est aussi programmé le festival "chanvres libres" avec des débats, concerts, dj set, one man show et des repas.

Voici un rappel de la situation pour ceux qui n'ont pas pu suivre.

Bien que nous ayons certainement tous un côté pirate, le Vaisseau s'est toujours efforcé de respecter certains codes.

C'est un squat, certes... mais c'est suite à un accord oral avec le gérant du lieu que la vie associative s'est développée sur place. Nous sommes une association enregistrée au journal officiel et qui a pris le temps de se créer avec l'implication réelle de ses adhérents du quartier et d'ailleurs. Le Vaisseau est un projet qui a toujours eu une perspective d'ailleurs, une vision indépendante des murs qui l'abritent.

Le dialogue est déjà engagé avec les institutions, notamment la mairie de Montreuil, pour discuter d'un nouvel espace. Nous avons fait comprendre notre volonté de pérenniser l'activité autre part et demandé un délai raisonnable pour pouvoir le faire auprès des propriétaires et autorités compétentes.

Apparemment, pour les différentes autorités, il est prioritaire qu'une poignée de millionnaires continue à s'enrichir le plus vite possible, alors qu'une association engageant plus de 250 adhérents et plus 800 abonnés sur les réseaux, au bout de six mois, avec des propositions sociales et culturelles au quotidien, qui permet à tous les citoyens, aux artistes et associations, de se rencontrer, d'échanger, découvrir, participer, proposer... ça n'a aucune valeur, ça ne mérite aucun délai, aucun dialogue.

Je suis sensé remettre les clés du lieu lundi 6 mai, un point c'est tout.

Nous comptons sur ce samedi pour changer ça.

Pour expliquer pourquoi la mobilisation arrive si tardivement, laissez moi vous raconter une histoire vieille d'une semaine.

Le dimanche 21 avril 2019, nous avons visité des grands locaux vides occupés par des gens dans le besoin qui y vivaient depuis plus d'une semaine.

Ils avaient respecté les codes qui faisaient de ce lieu leur domicile aux yeux de la loi et nous ont contactés pour les aider à officialiser leur présence et nous ont invités à installer l'association.

Ce fut un très bel événement, nous étions nombreux et la police est passé faire son constat vers 20h. Nous avons expliqué à la police qu'ils avaient toutes les preuves nécessaires et que nous étions quasiment tous témoins de leur présence depuis une semaine. Les policiers sont repartis, la soirée à continué gentiment sur place jusqu'à 22h, puis les adhérents ont quitté les lieux, laissant les occupants s'endormir rassurés.

A 1h30 du matin, une quinzaine de policier débarque, avec le propriétaire qui assurait que les occupants étaient là depuis moins de 48h, ce qui était complètement faux mais autorisait théoriquement la police à les expulser sur-le-champ.

Sans leur laisser le temps de présenter leurs preuves, les gardiens de la paix ont cassé la vitre et ont traîné tout le monde dehors de force, y compris un enfant de 9 ans.

Le plus étrange dans cette histoire, ce n'est pas le courage des policiers qui reviennent dans la nuit, une fois que tous les adhérents sont partis, ou encore le fait qu'ils n'embarquent personne au commissariat comme si tout ça n'avait pas existé après toute cette violence... c'est plutôt comment les codes et la loi, elle-même, s'évaporent, laissant gagner ceux qui détiennent le pouvoir et la force.

Des gens qui ont des droits se sont fait traiter comme s'il n'en était rien et peu importe qu'il y ait 40 témoins et une association pour le constater directement, de toute façon, la police maîtrise l'orientation de la procédure et peut agir comme bon lui semble.

Voila où on en est.

Bruno

06 20 49 15 45

Lien : https://paris.demosphere.net/rv/69994
Source : message reçu le 29 avril 19h