thème : éducation
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mardi 18 novembre 2008 à 12h30

Projection, conférence, débat

A quand l'utilisation du taser sur l'université de Nanterre?

Amphi E3 - université de Nanterre

Un nouveau fichier EDVIGE à l'université et à l'école!

Sous l'étrange intitulé "veille de l'opinion" le Ministère de l'éducation nationale et celui  de l'enseignement supérieur et de la recherche viennent de lancer un appel d'offre pour surveiller "les sites des syndicats, partis politiques, les mouvements revendicatifs ou alternatifs" ou encore tout l'espace de débat sur internet (Cahier des clauses particulières n°2008/57 du 15 octobre 2008). L'argent public ainsi dépensé doit servir à "repérer les leaders d'opinion, les lanceurs d'alerte et analyser leur potentiel d'influence". Il semblerait que pour l'instant le scandale produit par le fichier Edvige n'ait pas touché "notre" ministère.

Pourtant, sur le fichage, l'éducation nationale en connaît un rayon. Par exemple, dans les “évaluations expérimentales CM2” envoyées dans les écoles en juin 2008 la partie 4 réserve bien des surprises avec des questions comme : "Es tu né en France ?" "Ta mère est née en France ?" "Ton père est né en France ?" "Quelle langue parles-tu à la maison ?" "Qui vit avec toi à la maison ? (ta mère ou une autre femme tenant le rôle de ta mère)".

En primaire, c'est sous couvert de pédagogie adaptée à l'enfant, à l'université c'est sous couvert de sécurité pour le service public. Dans tous les cas ces mesures émanent d'une logique sécuritaire de fond qui traverse les institutions et menace les libertés publiques.

De la fac de mai 68 à la fac flic de 2008

A Nanterre nous connaissons bien ces mesures répressives plus ou moins préventives. Que ce soit la descente de gardes mobiles en novembre 2007 lors du mouvement contre la LRU ou le recours systématique à des agents de sécurité qui usent de bombes lacrymogènes. Des dizaines d'universités ont pris la même voie. C'est un choix politique explicite. Les pouvoirs institutionnels craignent que les universités soient ou deviennent des foyers de contestation.

A Nanterre, Il y a dix ans, le mouvement étudiant avait chassé de l'université des vigiles privés, alors sous contrat avec la direction. Des vigiles privés qui, rappelons le, avaient attaqué une manifestation de soutien aux sans-papiers. Pour mater les luttes étudiantes la direction universitaire et la préfecture de police vont installer en 2000 un CLS (Contrat local de sécurité) qui inclut la vidéosurveillance, l'armement des vigiles et la levée de la franchise universitaire.

Depuis le recours aux vigiles et à la police s'est généralisé, des locaux syndicaux ont été fermés, un étudiant a été jeté en prison en 2004 pour une action contre un dispositif sécuritaire, une militante de l'AGEN, Naïma, a été exclue via le conseil de discipline sur un dossier bidon, des enseignants solidaires des étudiants grévistes ont été menacés et aujourd'hui Marco est poursuivi pour sa participation au mouvement LRU.

Toute la société est bien évidemment contaminée par un arsenal sécuritaire et répressif. De la loi sur la sécurité intérieure votée sous Jospin à la loi sur la récidive de Dati. Pour la galerie médiatique on évoque la lutte antiterroriste ou la délinquance. Pourtant l'objectif des gardes à vue de 96h, des relevés d'ADN, des condamnations de ceux qui luttent contre les centres de rétentions est plus basique. Prévenir, pacifier, empêcher et réprimer les révoltes sociales que ce soit dans les banlieues ou dans de nombreuses usines en grève actuellement et encerclées par la police. La classe dirigeante veut cantonner les révoltes à venir qui nécessairement vont se lever avec les conséquences de la crise générale du capitalisme.

Est-il possible de combattre l'ordre sécuritaire? Est-il possible à Nanterre de combattre le sarkozysme local qui criminalise les luttes étudiantes?

Nous pensons que cela est souhaitable et nécessaire. Mais pour cela il faut sortir du silence, écouter les témoignages, créer un comité de vigilance contre la répression. Il faut faire de la lutte contre la répression une question principale. Comme à Clichy-sous-Bois où pour une fois une ratonnade n'est pas passée inaperçue grâce à une personne qui filmait les agissements de la police, il faut s'organiser et organiser la solidarité.

Oser s'organiser, oser lutter, oser vaincre!

Créons un comité contre la répression sur l’université !

document au format PDF:

Source : http://agen-nanterre.over-blog.com/article-24...
Source: http://agen-nanterre.over-blog.com/
Source: message reçu le 14 novembre 14h

Lien : https://paris.demosphere.net/rv/6983