thème : international
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jeudi 11 avril 2019 à 20h30

2 parties : 1 2

Projection débat « Dans un jardin je suis entré »

Projection suivie d'une rencontre avec le journaliste et essayiste Dominique Vidal, collaborateur au Monde Diplomatique auteur de Antisionisme = antisémitisme ? Réponse à Emmanuel Macron » ( Editions Libertalia ) autour de la thématique de la criminalisation de l'antisionisme et de son amalgame fait par certains médias et les membres du gouvernement avec l'antisémitisme.

Dans un jardin je suis entré

Documentaire d'Avi Mograbi - Israël 2012 1h37mn VOSTF

À l'origine du dernier film d'Avi Mograbi, l'histoire de Marcel, un cousin de son père, originaire de Beyrouth. En 1948 (à la création de l'Etat d'Israël), Marcel part pour Tel-Aviv, revient à Beyrouth, repart, revient… Elevé dans un Moyen-Orient où on pouvait voyager entre Alexandrie, Beyrouth, Damas et Tel-Aviv, il ne se résigne pas à choisir une ville ou une autre. La guerre des Six Jours, en 1967, mettra fin à ses hésitations : impossible pour les juifs de rester au Liban, Marcel s'installe définitivement en Israël. De lui, il n'est pas explicitement question dans Dans un jardin je suis entré, mais son ombre plane sur chaque scène.

Comme dans tous les documentaires du cinéaste israélien, il est ici question du « conflit ». Sauf que cette fois, Mograbi n'est pas parti « d'un antagonisme ou d'une colère, mais d'un désir que ça change ». Ce film est peut-être le plus personnel, ce qui est sûr, c'est qu'il parle de ses racines familiales en Syrie et au Liban. Avec son ami Ali al-Azhari, Arabe israélien qu'il connaît depuis trente ans et qui est son professeur d'arabe, il rêve devant nous d'un Moyen-Orient où Juifs et Arabes vivraient en harmonie. Tous deux parlent, beaucoup. La caméra les filme dans la cuisine de Mograbi, dans le salon d'Ali, en voiture dans les rues de Tel-Aviv ou sur les routes de Galilée. Avi et Ali échangent histoires et documents familiaux. Parmi leurs découvertes, un Indicateur Gédéon, annuaire professionnel du Moyen-Orient qui mêle des noms juifs et arabes. Un prospectus en arabe, hébreu et français - « Occasion exceptionnelle véritable pour 15 jours seulement » - de la mercerie tenue par MM. Toufic et Mograbi au 72 de la rue Herzl à Tel-Aviv en 1930. Un agenda de Damas, 1936 (avec les calendriers musulman, juif et chrétien) : « C'est un cadeau, un lien nostalgique avec le pays disparu de tes ancêtres. Et des miens », dit Ali. Regardant une photo de l'arrière-grand-père d'Avi, tarbouche sur le crâne et moustache, comme il se doit à Damas en 1920, il remarque : « Il était plus arabe que moi, dans ses habits, ses goûts, ses espoirs, sa musique et ses rêves. Sa religion était juive et sa culture arabe. »

Dans un jardin je suis entré évoque aussi une femme libanaise dont Mograbi est tombé amoureux, ce n'est pas anecdotique. Lors d'une rencontre à Paris, il dit : « La non-séparation entre Juifs et Arabes, c'est le monde où cette histoire d'amour prend place ». Scandant le documentaire, des passages en super 8, tournés récemment à Beyrouth, dans le quartier de l'hippodrome, où la famille Mograbi vivait avant l'émigration en Palestine. Sur ces images, une voix de femme parle en français avec un bel accent libanais. « Habibi, chéri, ça fait près d'un mois que tu es parti… » Ces lettres passionnées à un homme vivant au loin sont aussi une vibrante déclaration d'amour à la beauté et à la douceur de Beyrouth.
Depuis que Mograbi tourne des documentaires (c'est le douzième depuis 1989), jamais, et de loin, il n'a autant été question d'amour. Et, même si lui nie avoir eu cette intention, le spectateur ressent, magnifiquement incarnée par la superbe voix de la femme qui écrit, une nostalgie déchirante. Dans sa dernière lettre : « Les Palestiniens ont été expulsés d'une géographie, de leur pays. Nous, les Juifs arabes, nous avons été déracinés du temps, nous ne pourrons jamais revenir. »

Natalie Levisalles, Libération

DANS UN JARDIN JE SUIS ENTRÉ

Lien : https://paris.demosphere.net/rv/69217
Source : http://www.cinemas-utopia.org/saintouen/index…


Présentation par Dominique Vidal

Antisionisme = antisémitisme ?

Réponse à Emmanuel Macron.

Dominique Vidal présente Antisionisme = antisémitisme ? Réponse à Emmanuel Macron. Au cinéma Utopia.

Le 16 juillet 2017, Emmanuel Macron s'apprête à terminer son discours lors de la commémoration du 75e anniversaire de la rafle du Vél' d'hiv'. Et soudain, se tournant vers Benyamin Netanyahou, qu'il a appelé « cher Bibi », il lance : « Nous ne céderons rien à l'antisionisme, car il est la forme réinventée de l'antisémitisme. »
Jamais un chef de l'État n'avait commis une telle erreur historique doublée d'une telle faute politique. Voilà ce que ce livre entend démontrer, sur un mode non polémique et pédagogique en traitant successivement de l'histoire du sionisme, de la diversité de l'antisionisme, de l'antisémitisme hier et aujourd'hui, enfin de la politique proche-orientale de la France.

Dominique Vidal

Journaliste et historien, auteur de nombreux livres dont Le Ventre est encore fécond (Libertalia, 2012), Dominique Vidal exprime ici son opinion, mais s'efforce surtout de donner les éléments d'information permettant à tout un chacun de se faire la sienne.

http://www.editionslibertalia.com/local/cache-vignettes/L210xH346/arton1272-835ab.jpg?1513694370

Source : http://www.editionslibertalia.com/catalogue/p…
Source : http://www.editionslibertalia.com/rendez-vous…