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samedi 30 mars 2019 à 17h

Club politique Bastille

Le Club Politique Bastille se réunit le samedi 30 mars 2019 en fin d'Acte 20 des Gilets Jaunes donc à 17h à l'EDMP

Tout le monde est invité : Gilets Jaunes, Noirs, Rouges, Verts, Bleus, etc...

NB : L'ensemble du Journal des Gilets Jaunes écrit par Michel est disponible aux adresses suivantes :

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C'est évidemment une situation passionnante. Depuis Novembre, les Gilets Jaunes multiplient les coups de boutoirs ; Président, gouvernement sont déstabilisés. La crise menace le régime comme un feu qu'il ne parvient à éteindre. Ainsi, il fait appel à… l'armée et immédiatement déclarations qui disent le contraire… Le régime est aux abois.
Il y a eu, dans le passé, d'exécrables rapports entre le Sénat et les sommets mais, c'est la première fois depuis 1958 que les retraités de la plus confortable maison de retraite de la République attaque le Président de la République visant directement ses trois principaux collaborateurs. Or, le secrétaire général du Château est la pièce centrale du dispositif politique de l'exécutif. Le bras droit du patron. Tilt !... Le pouvoir bégaye, panique.
Malgré un matraquage politique, médiatique insensé, malgré la répression policière malgré les violences des "Black Bloc" (*), des groupuscules fascistes et des quelques partisans de « l'insurrection », près de 50% de l'opinion publique soutient toujours les GJ ! C'est énorme. Les Versaillais ne savent plus que faire. Et, parmi policiers et militaires, les énergies faiblissent, les questions fusent. Donc Macron décapite la Préfecture de Police ! Depuis son témoignage dans l'affaire Benalla devant la commission d'enquête du Sénat, le Préfet s'y attendait. En décidant de limiter l'emploi de l'arme de guerre LBO, en changeant les munitions, il a creusé sa tombe.
Sans exagérer, le régime vacille.

Macron ne sait que dire après le Grand Débat. Donc, il continue à parler. Une jactance permanente. Il s'est donc trouvé 65 « intellectuels » pour participer à un « débat » parfaitement organisé : 2 minutes par intervenant et 4 heures (!) pour Macron ! Zola, Victor Hugo, Sartre sont formels : ces intellectuels sont des étrons.

Versaillais, les Versaillais vitupèrent mais ne peuvent tirer, fusiller. Les Gilets Jaunes sont toujours là, contre Macron et… les dirigeants syndicaux.
Le 19 Mars, il y a eu une nouvelle journée d'inaction. Permanents, délégués en tout genre, quelques milliers y ont participé. À l'exception des enseignants du primaire, les salariés étaient absents. Les salariés ont raison. Cette journée « d'action », une de plus, est une tentative désespérée de soutenir Macron, de combattre les Gilets Jaunes. L'éditorialiste du « Figaro » ne s'y trompe pas, soulignant ce nouvel échec s'inquiétant de l'impuissance des syndicats. Le mouvement ouvrier que ces appareils dominaient n'est plus, avec une conséquence : les organisations politiques qui « interviennent » en leur sein connaissent la même agonie… Il y a là un rapport dialectique mortifère.

Ce que le mouvement des Gilets Jaunes nous dit c'est que toute mobilisation sérieuse doit viser le pouvoir - Macron démission. Le compromis est impossible. Et ceux qui prétendent se substituer au combat anti-libéral réel au nom d'une prétendue « insurrection » sont dans l'erreur. Lorsqu'il y a des insurgés en masse, c'est qu'il y a révolution. Nous n'y sommes pas.

La révolution, si révolution il doit y avoir, est une chose trop sérieuse pour être confondue avec des violences ultra minoritaires et impuissantes politiquement…
Malgré tout, le pouvoir vacille.
C'est déjà arrivé. Seulement cette fois, le pouvoir est sans allié politique, parti ni relai dans l'appareil d'État. Les Institutions le protègent encore mais le Roi est nu. Scandant Macron démission ! : les Gilets Jaunes disent l'essentiel.

Peut-être sommes nous à la veille d'une situation prérévolutionnaire. La manifestation massive spontanée des jeunes pour le climat contre le néo-libéralisme qui menace l'avenir de la planète est peut-être un signe. La jeunesse n'a pas rejoint les Gilets Jaunes, mais voilà qu'elle ouvre un nouveau front.
Le combat des Gilets Jaunes est enraciné dans le pays. C'est impressionnant.

Manque encore les salariés alors que les plans sociaux se multiplient et pleuvent les coups. Le dire c'est faire preuve de lucidité.

De l'autre côté de la Méditerranée, la jeunesse a entraîné ouvriers, fonctionnaires, paysans, retraités, chômeurs, petite bourgeoisie, le peuple. Et la police se solidarise. Tous les vendredis, les cortèges sont plus nombreux. Des millions. Cette mobilisation a un trait commun avec la France : ils se sont mobilisés spontanément, expulsant les partis, tous les partis au service de Bouteflika, dont le Parti des travailleurs… Les Mouvements sérieux sont implacables.
À Paris comme à Alger, impossible de prévoir l'avenir. Macron « renvoie » tous ses projets de « réformes » après les européennes. Il peut être battu aux élections. Pour l'heure, les sondages sont bidons. Nous n'avons jamais connu une telle situation. Chaque jour apporte son lot de nouvelles. Michel suit l'événement.
Je souhaite que sa chronique soit éditée. C'est un travail qui honore son auteur et dans une certaine mesure, le Club Politique.

Ce serait bien que les adhérents du Club donnent leur sentiment. Passionnante est la situation.

25/03/2019

(*) Cf. : https://lundi.am/Qui-sont-les-Black-Blocs

Lien : https://paris.demosphere.net/rv/68969
Source : http://clubpolitiquebastille.org/spip.php?art…