jeudi 6 novembre 2008 à 18h30
"Black Feminism", atelier lecture féministe et projection vidéo
https://paris.demosphere.net/rv/6870
Atelier lecture féministe et projection vidéo
Nous poursuivons cette année le cycle de lecture féministe. Pour cette première séance de l’atelier, nous lirons ensemble des extraits choisis de Black feminism - Anthologie du féminisme africain-américain, 1975-2000 présentée par Elsa Dorlin - que nous croiserons avec Black Panthers d’ Agnès Varda, documentaire de 28minutes tourné au cours des manifestations autour du procès Huey Newton, leader des activistes noirs du Black Panther Party.
Lire, regarder, discuter et grignoter se marient bien, alors apporter de quoi...
« Toutes les femmes sont blanches, tous les Noirs sont hommes, mais nous sommes quelque unes à être courageuses. »
« L’histoire du féminisme africain-américain est indissociablement marquée par l’histoire de l’esclavage nord américain, dont la spécificité est le développement d’un système plantocratique d’envergure sur le sol même des Etats-Unis d’Amérique, à la différences des Etats esclavagistes européens modernes (France, Grande-Bretagne, Espagne, Danemark, Hollande). Cette différence seule pourrait expliquer en partie pourquoi le féminisme Noir s’est principalement développé aux Etats-Unis et non en Europe, sauf que...le cas de la Grande-Bretagne témoigne de l’émergence d’un féminisme Noir en Europe, comparablement héritier de l’expérience de l’esclavage. Toutefois, la caractéristique du féminisme Noir aux 2tat-uNis tient à la généalogie me^me des mobilisations féministes au XIXe siècle : généalogie inextricablement liée aux mouvements abolitionnistes. »
« L’analyse classique de la domination de genre définit le sexisme comme le seul rapport de pouvoir transversal à toutes les femmes, quelles que soient leur classe, leur sexualité, leur couleur, leur religion, etc., en faisant de la lutte contre le sexisme une lutte prioritaire relativement aux autres rapports de domination. Le sexisme est alors posé comme un dénominateur commun qui assure les conditions de possibilité d’une identité politique partagée. C’est donc cette expérience commune du sexisme qui permet la constitution et la cohérence du sujet politique du féminisme lui-même. - « Nous les femmes »-, menacé de désintégration si on en venait à différencier à outrance les femmes selon les multiples rapports de pouvoir qu’elles subissent. Or si toutes les femmes font bien l’expérience du sexisme, malgré cette commensurabilité de l’expérience, il n’y a pas pour autant d’expérience « identique » du sexisme, tant les autres rapports de pouvoir qui informent le sexisme modifient ses modalités concrètes d’effectuation et partant du vécu des femmes. Aux Etats-Unis, par exemple les femmes africaines-américaines ont historiquement été victimes de stérilisations forcées ou abusives, alors que les femmes blanches subissaient des grossesses à répétition non désirées et étaient acculées aux avortement clandestins. »
« Le féminisme Noir a été un électrochoc dans la pensée féministe tout au long des années 80 : ainsi nombres d’intellectuelles blanches, ont été non seulement contraintes de repenser ce qui jusqu’ici semblait évident (ce « Nous » de « Nous, les femmes »), mais aussi, et plus fondamentalement, de se décentrer de leur position dominante, et partant de leur référence par définition « neutre », en élucidant la position depuis laquelle elles ont pris ou prennent la parole, comme les silences que leurs paroles ont recouverts. »
Black Feminism Revolution ! La révolution du féminisme Noir !, Elsa Dorlin, Black Feminism.
Source : http://www.cip-idf.org/article.php3?id_articl...
Source : http://www.cip-idf.org/