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vendredi 14 novembre 2008 à 19h

Rencontre débat avec Maurice Rajsfus autour de 4 livres

L'EDMP invite

Dans une adresse aux Français du 5 juin 1976, le ministre d'Etat - de l'Intérieur, Michel Poniatowski écrivait...

« Madame, Monsieur,
C'est le devoir de la police de vous protéger.
Elle s'y applique et de nombreux voyous ont été, grâce à son action, arrêtés, déférés à la justice... »

... Il y dispensait aussi des conseils:
« LORSQUE VOUS ETES A VOTRE DOMICILE, ENFERMEZ-VOUS ! LORSQUE VOUS ETES DANS LA RUE, SOYEZ PRUDENT !... » et bien d'autres, tout autant avisés, pour conclure : « VIVEZ TRANQUILLES, et n'hésitez jamais à aller voir les policiers pour leur demander conseil, aide et protection. »
Discours sécuritaire, démagogique... apeurer pour faire taire les critiques.
Trente ans ans plus tard, le discours officiel est de la même veine... en pire, tandis que, partout dans le pays, rafles, chasse aux sans papiers, chasse à l'enfant, poursuites pénales pour « outrages et rebellion », criminalisation des citoyens défenseurs des droits fondamentaux, extension de fichiers liberticides... ne cessent de croître.

Il faut qualifier cette politique : xénophobie d'Etat, indigne.

Ecrivain, historien, Maurice Rajsfus* - co-fondateur et président de l'Observatoire des libertés publiques qui publie Que fait la police ? Bulletin d'information anti-autoritaire**- est l'auteur de nombreux livres sur la question de la police - d'hier et d'aujourd'hui - et le rôle des forces répressives en France.

* Entretien avec Maurice Rajsfus
Réflexions sur la police française http://raforum.info/article.php3?id_article=4279

** http://quefaitlapolice.samizdat.net/

Un repas fraternel suivra le débat.
INDISPENSABLE : s'inscrire en téléphonant au 01 44 68 04 18

EDMP 8 impasse Crozatier 75012 Paris - métro Reuilly-Diderot/ Faidherbe-Chaligny


4 livres:

1. Portrait physique et mental du policier ordinaire

Au risque de passer pour des débiles profonds,
faisons un rêve.
Et si le policier protégeait
le faible contre le fort, le pauvre contre le riche,
l'exploité contre l'exploiteur, les militants des Droits de l'Homme contre les tenants du pouvoir fort ? Comment réagirait le monde policier si on lui expliquait que la démocratie est bien plus menacée par ces forces de l'ordre trop nombreuses
que par la "racaille" que Nicolas Sarkozy prévoyait d'envoyer en prison dès l'âge de dix ans ?
De telles fictions ne peuvent que faire rire ceux qui ont la lourde tâche de nous surveiller au quotidien pour nous indiquer inlassablement le droit chemin.
Celui que nous n'aurions jamais dû quitter...
Et pourtant, il reste toujours des insoumis qui refusent certaines formes d'autorité, avec cette certitude chevillée au corps que la société peut vivre paisiblement sans police.
Peut-être n'est-ce là qu'une utopie, mais comment vivre sans utopie ?

http://quefaitlapolice.samizdat.net/?p=24

2. Les mercenaires de la République

L'ouvrage de Maurice Rajsfus a pour qualité essentielle de dresser à partir de ses activités quotidiennes, le portrait-type du policier français.
Pour faire respecter "l'ordre ", ce dernier se doit avant tout d'être craint. Donc, d'être violent et d'employer un langage vulgaire. Son cousin germain, le gendarme mobile, a sa propre méthode pour faire peur à ses cibles potentielles : il se déguise en " Robocop ". Véritable " Père Fouettard " de l'ère moderne, pauvre vestige du fantasme d'un guerrier viril et dégagé de tout sentiment humain, il n'existe que pour punir.
Bien à l'aise dans leur rôle répressif, les policiers et leurs aides ont dans le collimateur tous les individus qui croient à la liberté d'expression et à elle de circuler librement, bref d'exister. Et malheureusement, dans beaucoup d'autres cas, le simple droit de survivre, pour les exclus que sont les sans-papiers, les SDF, les chômeurs et autres précaires. Face à ces "agents du désordre ", les policiers ne respectent qu'un seul principe, le leur : celui du plus fort.
Le policier n'a pas d'amis. Pour lui, le civil est " forcément" suspect, aurait pu écrire Marguerite Duras.

http://www.decitre.fr/livres/Les-mercenaires-de-la- Republique.aspx/ 9782915514124

3. Candide n'est pas mort!

Pour le Candide de Voltaire, tout devait aller pour le mieux dans le meilleur des mondes possibles, comme le lui enseignait le professeur Pangloss. C'était au temps des Lumières et tous les rêves pouvaient paraître raisonnables. Est-il possible de jouer les naïfs, deux cent cinquante ans plus tard, s'interroge Maurice Rajsfus? En ces temps de retour à la barbarie politique et économique, il est difficile de l'envisager. Pourtant, il suffit d'un seul Candide pour gripper les mécansimes d'une machine qui ne cesse de s'emballer.

http://www.decitre.fr/livres/Candide-n-est-pas-mort.aspx/9782749112886

4. 17 rue Dieu

À l'approche de ses quatre-vingts ans, un rejeton d'immigrés juifs polonais tente d'analyser la nature profonde de la terre d'exil choisie par ses parents.
C'est une vision sans concession d'un pays où les acquis de la Révolution française et des luttes populaires des XIXe et XXe siècles ont été peu à peu renvoyés aux oubliettes de l'histoire. _ En ligne de mire les grandes institutions que sont l'Eglise, l'armée et la police - généralement forces de régression sociale. En fond de décor, une population dont de trop nombreux éléments sont
plus xénophobes - et parfois racistes - que chaleureux._ Au fil des pages, il rappelle que son père et sa mère ont disparu, dans un silence coupable, lors de la tourmente raciale au temps de l'occupation allemande et du régime de Vichy.
Reste l'espérance d'une société différente. Pourtant, le désappointement est également présent, tant d'années après la Libération, car la promesse d'un monde meilleur s'éloigne dans le même temps que les forces dites de progrès s'avèrent, elles aussi, destructrices de l'espérance qu'elles pouvaient porter. Subsiste, heureusement, l'indispensable colère qui permet de ne rien oublier, tout en posant des jalons pour l'avenir.__

Extrait du livre : Prélude Tu n'habites plus à l'adresse indiquée Tu ne m'avais jamais écrit.
Bien sûr, il est vrai que nous avons été rarement séparés pour de longues périodes. Jusqu'au 16 juillet 1942, en tout cas. Une certitude, je ne possède aucune trace d'un quelconque courrier qui nous aurait été adressé, lorsque nous partions en colonie de vacances, avec ma soeur.
C'est plutôt ma mère qui écrivait. _La seule lettre destinée à tes enfants est datée du 27 juillet 1942.
C'est un minuscule morceau de papier, glissé par les interstices des lattes de bois d'un wagon de marchandises,
sur lequel sont écrits, d'une main rendue tremblante par les chaos du train, ces quelques mots tragiques : «Nous partons vers l'Allemagne», avec l'adresse au dos.
Ce haillon de papier mettra plusieurs mois à nous parvenir car le nom de la ville était peu lisible.
Finalement, après une longue recherche au rebut des PTT, ce qui pouvait se lire comme Vilou s'était avéré être Vincennes, grâce à des postiers scrupuleux.
C'est ainsi que cette sinistre missive est enfin arrivée à destination. Comment oublier le passant qui a ramassé ce message pour le confier à un bureau de poste ?
Geste généreux, peut-être même résistant, en tout cas convivial. En un temps où chacun paraissait se désintéresser du sort de l'autre, il était malgré tout possible que des braves gens puissent se manifester sans qu'un fonctionnaire leur demande, à la vue de ce courrier insolite :
«De quoi vous mêlez-vous ?

http://www.lechoixdeslibraires.com/livre-59866-17-rue-dieu.htm

Source : liste réseau des bahuts, reçu le 25 octobre 03h
Source : liste de diffusion zpajol, reçu le 25 octobre 03h

Lien : https://paris.demosphere.net/rv/6797