thème : travail
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samedi 29 novembre 2008 à 16h30

Discussion avec René BERTHIER « A propos de l'Alliance syndicaliste »

(Ed. No Pasaran)

L'Alliance syndicaliste s'est constituée au lendemain des grèves de mai 68 lorsque nombre de syndicalistes libertaires ont fait le constat de l'échec du mouvement libertaire à s'organiser efficacement lors des grèves. L'initiative vient donc du mouvement libertaire lui-même, et plus particulièrement de la partie syndicaliste du mouvement. Au début, tous ne se définissaient d'ailleurs pas comme anarcho-syndicalistes, certains étaient tout simplement des anarchistes qui avaient une activité syndicale. Au début, dans les réunion de constitution du groupe, il y avait d'ailleurs des militants de la Fédération anarchiste, notamment parmi les plus anciens et les plus en vue (des militants « historiques », dirait-on), de Paris et de Bordeaux, et qui étaient pour l'essentiel de FO.

René Berthier revient dans ce texte sur l'expérience de l'Alliance syndicaliste entre les années soixante-dix et quatre vingt-dix en la replaçant dans l'histoire du syndicalisme révolutionnaire et de l'anarchosyndicalisme.

Avec le développement de la CNT et de SUD au cours de ces dernières années, René Berthier s'interroge sur les possibilités pour l'anarchosyndicalisme de se développer. « La première remarque qu'on puisse faire est : cela dépend des anarcho-syndicalistes eux-mêmes. Il est certain que la réapparition significative de ce mouvement sur le terrain de la lutte des classes ne pourra pas se faire en reprenant mécaniquement les problèmes tels qu'ils se posaient il y a cinquante ans, ni en copiant les méthodes et les formes organisationnelles d'alors. Surtout, il faut se garder de toute attitude apologétique visant à justifier tout sous prétexte de présenter une image idyllique du mouvement. »

Quatre éléments sont essentiels pour que s'affirme dans les luttes et les mouvements sociaux le courant anarchosyndicaliste et syndicaliste révolutionnaire :

« - Le premier point qu'il me paraît important de souligner est que la lutte sur le terrain idéologique me paraît aujourd'hui plus que nécessaire.

- Le second point est qu'il faut préparer les militants et les travailleurs aux différentes techniques de manipulation des groupes afin qu'ils soient capables de contrer les tentatives de prise de contrôle de leurs structures par de prétendue « avant-gardes » ;

- Le troisième point est que le travail de coordination ne pourrait plus se limiter aux organisations syndicales mais devrait s'étendre à toutes les instances du « mouvement social » qui se sont constituées en dehors du syndicalisme et des partis politiques.

- Le dernier point est la nécessite d'étendre des relations au plan international, pour des raisons évidentes liées à la mondialisation, avec toutes les organisations proches par leurs objectifs et leurs pratiques. »

Source : message reçu le 23 octobre 17h

Lien : https://paris.demosphere.net/rv/6781