jeudi 29 novembre 2018 à 18h
Précarité, frais d'inscription en hausse: Tous en gilet jaune ?
https://paris.demosphere.net/rv/65774
Après la mise en place de la sélection l'an dernier, malgré une forte résistance des étudiants, le gouvernement et les universités continuent d'attaquer les jeunes. Alors que le coût de la vie augmente, les bourses stagnent tandis que les lycéens des quartiers populaires sont petit à petit évincés de l'Université.
Pour avancer vers une université de plus en plus sélective, le gouvernement a récemment annoncé que les frais d'inscriptions pour les étudiants étrangers non européens allait drastiquement augmenter à 2 770€ pour les licences et 3 770€ pour les masters et doctorats. L'objectif: construire des facs d'élites compétitives, réservées aux étudiants fortunés du monde entier. Encore une fois, ce sont les étudiants les plus précaires qui seront touchés, et notamment ceux issus de l'Afrique francophone, qui viennent étudier en France dans des conditions déjà difficiles. Ce projet du gouvernement n'est rien d'autre qu'une « préférence nationale ».
Le combat contre cette mesure injuste est le combat de tous les étudiants, car cette hausse des frais d'inscription pour les étudiants étrangers est vouée à se généraliser. La Cour des Comptes vient en effet de proposer une augmentation des frais d'inscriptions à près de 1000 euros pour les masters, les rendant inaccessible à tous les enfants des classes populaires, dont la majorité doit déjà se salarier pour payer leurs études. L'an dernier, sous couvert de fin du régime de sécurité sociale étudiant, le gouvernement avait déjà augmenté de 100€ les frais d'inscriptions avec la CVEC.
Qu'il s'attaque aux étudiants étrangers ou aux étudiants français, la politique du gouvernement vise ainsi à rendre l'Université plus sélective, avec la complicité des directions des facs. Ainsi à Paris 1, la sélection s'applique petit à petit dans tous les UFR : en Droit, alors que la sélection en M1 ne devait pas s'appliquer pour l'instant, la présidence a décidé brutalement de la mettre en place, menaçant l'avenir de centaines de L3 en Droit.
Pourtant, si le gouvernement continue d'attaquer, la révolte gronde déjà : le mouvement des gilets jaunes, lancé d'abord contre les augmentations des prix des carburants, montre qu'une partie grandissante de la population n'en peut plus du monde made in Macron. Massif, très radical, cette mobilisation exprime une colère légitime contre le gouvernement et la précarité et prend des formes hétérogènes. A côté de rassemblements dirigés par l'extrême droite, avec des actions islamophobes et anti-migrants, avec un fort accent réactionnaire, d'autres rassemblaient des centaines de milliers de précaires, dont les revendications légitimes contre la vie chère et les bas-salaires ne peuvent être passées sous silence au prétexte de la présence de l'extrême droite.
Pour les étudiants, un tel mouvement pose de nombreuses questions. Les étudiants sont en effet loin d'être protégés de cette précarité : 50 % d'entre nous sont salariés, et seuls 25 % ont droit à avoir des bourses, parfois pour des montants ridicules. Mais alors: les étudiants doivent ils rejoindre les gilets jaunes ? Comment?Autour de quelles revendications ? Une chose est sûr, contre une université de plus en plus élitistes et contre une misère qui touche des milliers d'entre nous, nous devrons nous mobiliser contre Macron et son monde.
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