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jeudi 9 octobre 2008 à 20h

Conférence-débat - La finance contre l'humanité

animée par Dominique Plihon, professeur d'économie financière à l'Université Paris XIII
à la librairie Résistances,

entrée libre

Il est urgent de rompre avec l'emprise de la finance

  La crise financière qui secoue les bourses de la planète agit comme un révélateur de la folie du système économique actuel.

Depuis que la crise immobilière des subprimes a éclaté aux Etats-Unis, il y a plus d’un an, puis a atteint les principales banques et autres fonds de placement, beaucoup se sont demandé comment contenir la crise financière qui en découle. Aujourd’hui, les nouvelles faillites de Lehman Brothers et de Merril Lynch montrent, s’il était besoin, que cette question est dépassée. Pour tenter d'éviter l’effet domino de faillites bancaires en cascade, la Réserve fédérale et toutes les banques centrales jettent des centaines de milliards de dollars et d’euros dans les circuits financiers. Cela ne suffit pas à enrayer la crise, et le Trésor américain joue son joker en promettant de racheter tous les titres financiers pourris figurant au bilan des banques.

Après la privatisation des profits, la socialisation des pertes : le comble de l’absurde est atteint. Et le retour des crises ne sera pas empêché par ce type d'intervention, car il ne vise qu’à redonner aux marchés financiers l’oxygène qu’ils utilisent pour mieux siphonner l’économie réelle : toujours plus d’argent pour les actionnaires, pris aux citoyens, d’abord en tant que travailleurs, puis comme contribuables. Autre répercussion de la crise financière : les gérants des fonds spéculatifs ont réorienté leurs placements vers de nouvelles valeurs refuges comme les matières premières. Le prix des céréales a ainsi explosé, contribuant à la crise alimentaire.

Crises mexicaine (1995), asiatique (1997), russe (1998), argentine (2001), crise de la nouvelle économie (2000), crise des subprimes (2007) se sont succédé, une bulle chassant l’autre.

La question est donc comment empêcher le retour des crises et non pas comment contenir une crise qui a déjà répandu ses méfaits ?

En effet, la promesse d’enrichissement perpétuel des détenteurs de patrimoine financier est fondée sur la détérioration de la condition salariale : chômage, précarité, déconnexion des salaires par rapport à la productivité du travail, augmentation de la durée du travail, laminage de l’assurancemaladie et des retraites vouées à être confiées à la Bourse.

Il est nécessaire de rompre radicalement avec l’emprise de la finance. Pour cela il faut :

  • restreindre drastiquement la circulation des capitaux,
  • interdire la titrisation
  • procéder à une remise entre les mains de la puissance publique des principaux pôles du secteur bancaire et financier, à commencer par les banques centrales.

C’est parfaitement possible si l’on taxe toutes les transactions financières et si l’on écrête les revenus financiers par une fiscalité très progressive. Il est par ailleurs indispensable de mettre un terme aux réformes structurelles du marché du travail qui vise à faire du travailleur la variable d'ajustement première de ce système.

L’heure n’est plus à corriger les « excès » du capitalisme, comme le disent tous ceux qui, hier, nous promettaient un monde merveilleux. Le temps est venu d’enlever le pouvoir aux financiers agissant pour le compte des détenteurs de capital.

D'après le point de vue publié dans Le Monde du 16 septembre 2008, par Jacques Cossart, Jean-Marie Harribey et Dominique Plihon, économistes et membres du conseil scientifique d’Attac.

Pour signer la pétition « spéculation et crise : ça suffit ! » : www.stop-finance.org

Ne pas jeter sur la voie publique

http://www.local.attac.org/parisnw/

Source : message reçu des organisateurs le 24 septembre 23h
Source : http://www.local.attac.org/parisnw/
Source : http://www.librairie-resistances.com/spip.php...

Lien : https://paris.demosphere.net/rv/6520