samedi 16 juin 2018 à 15h30
Rassemblement contre la criminalisation judiciaire et
policière à l'encontre du peuple nation Mapuche du Chili
https://paris.demosphere.net/rv/63132
Face au jugement des comuneros mapuche, José Sergio Tralcal Coche, Luis Sergio Tralcal Quidel et José Peralino Huinca, nous, soutiens autonomes, collectifs, mouvements et organisations politiques, déclarons que :
1.- Dans le contexte de la lutte du Peuple Nation Mapuche pour la récupération de leurs terres ancestrales et contre le dépouillement illégal exercé par les entreprises forestières et propriétaires terriens, nous manifestions notre plus profond rejet de la persécution exercée contre ces dirigeants mapuche. En particulier à cause du verdict du « Tribunal Oral en lo Penal » de Temuco qui, en inversant inexplicablement le verdict d'acquittement de 11 Mapuche inculpé.e.s dans l'affaire Lucksinger-Mackay, condamne finalement Jose Tralcal, Luis Tralcal et Jose Peralino, à l'aide de l'infâme loi antiterroriste.
2.- Ce verdict condamnatoire, privé de toute argumentation consistante, s'empare de la position des propriétaires latifundistes et des entreprises forestières, en tournant le dos à la critique des organismes internationaux comme l'ONU et la Cour Interaméricaine des Droits Humains, et accède ainsi à la demande des gouvernements de Bachelet et de Piñera en poursuivant et condamnant les inculpés de délit terroriste, en appliquant cette loi obscure qui criminalise et condamne sans procès en bonne et due forme, celles et ceux qui sont persécuté.e.s par les agents judiciaires et la police, dans un contexte d'implantation de fausses preuves, de témoins protégé.e.s et d'absence de garanties de droits minimaux pour l'élucidation de faits attribués aux comuneros mapuche.
3.- Il est clair, dans ce jugement, que les gouvernements, le Parquet, le tribunal et les polices n'ont fait aucun effort pour établir la vérité des faits, et encore moins pour rendre justice, utilisant ce procès pour persécuter, intimider et soumettre des personnalités et autorités reconnues du Peuple Mapuche, comme c'est le cas des comuneros José Tralcal Coche et Luis Tralcal Quidel, des référents historiques de lutte et d'organisation des communautés mapuche, qui ont été de manière réitérée soumis à des procès et ont toujours été acquittés.
4.- Nous sommes convaincu.e.s que le Parquet n'a pas donné toute l'information concrète pour prouver la participation des dirigeants mapuche dans les faits et que pour obtenir cette sentence il y a eu des montages, la manipulation de preuves, des avocat.e.s de la défense harcelé.e.s, une campagne de criminalisation menée à travers leurs médias et, comme si tout cela n'était pas suffisant, il y a deux juges du tribunal où s'est tenu le procès qui concourent à des postes qui sont désignés par le gouvernement.
5.- Ce verdict répond exclusivement à des motivations politiques contre des dirigeants qui ont fait face à l'industrie forestière, et ne se base que sur un faux témoignage signé sous la torture et qui, loin d'établir vérité et justice, constitue une véritable déclaration de guerre à toute expression de résistance et de dissidence dans le Wallmapu (territoire Mapuche) ; l'application de la loi antiterroriste est propre à un état de guerre où l'accusé est traité comme un ennemi, étant jugé et soumis à cause de cette loi. Par ailleurs, nous devons insister sur le fait que des organismes internationaux tels que l'ONU et la Cour Interaméricaine des Droits Humains ont rappelé qu'il n'y pas de terrorisme dans ce territoire, élément fondamental au moment de décider le verdict et l'illégitimité de l'application de cette loi. C'est pour cela que nous réaffirmons notre position de dérogation de la Loi antiterroriste.
6.- Nous appelons toutes les organisations sociales et politiques qui nous rejoignent à faire attention aux événements à venir et à se solidariser avec les sœurs et frères mapuche dans leur juste lutte pour la récupération de leurs terres et pour l'éclaircissement des faits dans lesquels ils/elles sont injustement impliqué.e.s, pour qu'on arrête d'inculper celles et ceux qui veulent juste vivre en paix aux côtés de leurs communautés et familles.
Co-signataires :
Frente Amplio Chile, Terre et liberté Wallmapu, Colectivo Abya Yala, Ana Miranda
Eurodeputée BNG Galice, GROUPE VERTS-ALE, Parlement Européen, Nuevo Concepto Latino, Asociación RUKA, Compañía de Teatro Vórtice, Christiane Passevant (Chroniques rebelles de Radio Libertaire), Comité de solidarité avec les Indiens des Amériques - CSIA-Nitassinan
Lien : https://paris.demosphere.net/rv/63132
Source : message reçu le 15 juin 16h