thème : travail
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vendredi 8 juin 2018 à 12h

Grève aux Catacombes :

les personnels écrivent à Anne Hidalgo pour sortir du conflit

Les grévistes qui présentent des revendications argumentées et chiffrées, demandent à la maire de Paris de « mettre fin au blocage » en intervenant directement auprès de la direction de Paris-Musées

Les personnels des Catacombes de Paris, en grève reconductible depuis maintenant six semaines, soit le plus gros conflit dans l'histoire des musées municipaux de la capitale dont dépends le célèbre ossuaire de la place Denfert-Rochereau, ont décider d'écrire à Anne Hidalgo, la maire de Paris pour que cette dernière fasse des propositions pour sortir de ce trop long conflit. La voici dans son intégralité.

« Madame la maire, Nous, agents des Catacombes en conflit depuis le 3 mai, sollicitons votre intervention directe sur un dossier que l'établissement Paris Musées n'a que trop laissé traîner. Au fil des réunions de négociation nous avons adressé des demandes claires et motivées à Mme Levy et ses collaborateurs. Nous n'avons reçu en retour que dédain et indifférence. Voici quelles sont, en peu de mots, nos demandes.

Nous réclamons le doublement des effectifs sur la base de ce que nous pensons nécessaire de constituer des équipes de vingt agents, permettant de garantir un effectif cible de quatorze personnes. Aujourd'hui nous ne sommes que dix agents par équipe avec un effectif cible officiel de huit, par trop souvent dérogé à la baisse, ou parfois maintenu par l'emploi de vacataires.

Quatorze personnes cela représente : quatre à cinq à l'entrée : gestion des contrôles vigipirates (deux personnes), gestion des flux de visiteurs, litiges, conflits, etc (deux à trois personnes). Les agents pourraient ainsi constituer une équipe d'intervention en cas de besoin (deux personnes se détacheraient de l'entrée pour intervenir soit dehors, soit dans le parcours). Cinq à six à dans le parcours : surveillance de l'ossuaire, ouverture des portes aux groupes, gestion des visiteurs difficiles. Le site se dégrade à vue d'œil (déchets, excréments, dégradations) … nous sommes trop peu pour une surveillance efficace.

Deux à trois à la sortie : les visiteurs sont fouillés (une personne), mais aussi accueillis et conseillés (une personne). En cas de vol d'ossements ou de pierre, avoir au moins deux agents sur place immédiatement est indispensable. Un troisième peut s'ajouter au poste sur les jours d'affluence (régulation de la sortie et des flux dans le bâtiment, très exigu par rapport au nombre de visiteurs). Deux à trois agents au PC de sécurité : un en poste fixe et un à deux en intervention dans le périmètre de sortie.

En voyant nos demandes vous constaterez une chose : nous ne sommes pas fermés à la discussion, puisque nous proposons des postes avec nombre minimal et maximal. La direction, elle, considère que les agents peuvent faire un travail de qualité et que le public est reçu de façon sécuritaire dans les dispositions suivantes : trois agents à l'entrée, trois en bas (pour 200 visiteurs simultanés), un à la sortie, un au PC de sécurité.

Les agents en grève appellent la direction à retrouver un tant soit peu de sérieux ! Comment recevoir deux à trois mille personnes par jour dans de telles dispositions ? Les risques en matière de sécurité des visiteurs comme des agents, mais aussi les risques physiques et psycho-sociaux liés aux cadences infernales atteignent les agents dans leur chair. Souhaitant confronter nos arguments aux experts de Paris Musées, nous avons sollicité une réunion avec notamment l'expert sécurité-sûreté et la conseillère en prévention des risques professionnels. Aucune réponse de la part de Mme Levy ! Comme si elle savait pertinemment que notre point de vue était parfaitement fondé.

Nous constatons que notre interlocutrice a pris le conflit comme une affaire personnelle. Les échanges en aparté témoignent sans nul doute que les équipes dirigeantes du musée et de l'établissement public sont divisées, tant sur le fondement des revendications, que sur la stratégie de pourrissement adoptée, qui se solde en échec au fil des semaines. Nous vous demandons de mettre fin à ce blocage en intervenant directement et fermement afin de permettre à tous d'avancer dans la bonne direction, celle du dialogue sur le fond de l'organisation du travail aux catacombes, celle qui permet de prendre les problèmes à la racine, celle de la résolution du conflit et de la reprise du travail dans de bonnes conditions.

Bien que nous devinions que l'agenda de la Maire de notre ville capitale est densément chargé, nous sollicitons un entretien avec vous dans les plus brefs délais. La grève a déjà trop duré pour l'image de la ville et pour les finances publiques, et vous ne souhaitez certainement pas que l'argent du contribuable soit indéfiniment gaspillé à cause de la gestion déplorable du conflit social par Paris-Musées et de son amateurisme en matière d'organisation du travail. Nous sommes disponibles du mardi au dimanche, à l'heure et au lieu qui vous conviendront. Nous nous présenterons de notre chef, ce jeudi 7 juin à 11h à l'hôtel de Ville afin de vous remettre cette lettre en main propre. Nous organiserons également un rassemblement vendredi 8 juin à midi sur le parvis de l'hôtel de Ville dans l'objectif d'être reçus.

Nous travaillons en parallèle dans le temps qui nous est dégagé par la grève à un document explicatif qui revient plus en détail sur les raisons qui motivent le niveau d'effectif cible que nous demandons, document que n'a pas daigné produire la direction de Paris Musées jusqu'à présent. Nous rappelons également que nous sommes ouverts aux négociations, malgré les accusations de blocage que Mme Levy fait peser sur nous et que nous avons accepté des éléments permettant à notre employeur de dégager des moyens, si et seulement si ceux-ci revenaient au bénéfice du redimensionnement de l'effectif. Dans l'attente de votre réponse, nous vous adressons nos respectueuses salutations. L'équipe des Catacombes en grève ».

Crise aux Catacombes : Anne Hidalgo interpellée par les grévistes

  • Eh, Bruno c'est quoi cette grève qui dure ? On va finir par passer pour des macronistes, là !
  • Comment ça Anne, on a encore changé de stratégie ?

Lien : https://paris.demosphere.net/rv/62961
Source : http://daccgtculture.over-blog.com/2018/06/ca…