mercredi 6 juin 2018 à 19h
Conférence & table-ronde avec Arturo Escobar
« Sentir-penser avec la Terre. »
https://paris.demosphere.net/rv/62908
Le Réseau d'Etudes Décoloniales et Les terrestres ont le plaisir de vous inviter à une rencontre avec l'anthropologue Arturo Escobar (Univ. North Carolina), anthropologue célèbre pour sa critique du "développement"(Encountering development) et de Sentir-penser avec la Terre.
Sa conférence sur son dernier livre Sentir-penser avec la Terre. L'écologie au-delà de l'Occident. (Seuil, 2017), sera suivie d'une table ronde avec
- Claude Bourguignon (Réseau d'Etudes Décoloniales),
- Françoise Vergès (FMSH, chaire Global South(s),
- Roberto Andrade Pérez (Anthropologue, La Minga),
- Irène Bellier (Directrice de Recherches au CNRS-EHESS, Laboratoire d'Anthropologie des Institutions et des Organisations Sociales),
- Anahita Grisoni (sociologue et co-auteure de Résister aux grands projets inutiles et imposés. De Notre Dame des Landes à Bure, 2018),
- Anna Bednik (Collectif aldeah et auteure de Extractivisme. Exploitation industrielle de la nature, 2016, sous réserve),
- Josep Rafanell i Orra (psychothérapeute et auteur de Fragmenter le monde, 2018) et
- Jade Lindgaard (journaliste à Mediapart).
Entrée libre.
Lien : https://paris.demosphere.net/rv/62908
Source : message reçu le 4 juin 17h
Sentir-penser avec la Terre
L'écologie au-delà de l'Occident
Arturo Escobar
Les avancées récentes de l'anthropologie l'ont amplement démontré : la partition nature/culture qui fonde l'ontologie moderne occidentale et qui s'est imposée partout n'est pas la seule façon d'être au monde, encore moins la forme ultime de la civilisation. Un tel dualisme, qui sépare corps et esprit, émotion et raison, sauvage et civilisé, acteur et chercheur, humains et autres qu'humains, nous empêche de nous vivre comme partie du monde et nous conduit à le détruire. Dès lors, le projet émancipateur ne saurait se limiter à « changer le monde ». Il s'agit aujourd'hui de changer de monde.
Des mouvements indigènes du Sud aux "zones à défendre" (ZAD) du Nord, les conflits politiques renvoient à des visions divergentes quant à la composition du monde et aux façons d'en prendre soin. Autrement dit, à un conflit ontologique. Comment, à l'heure de la crise écologique et face à l'échec de la mondialisation, penser cette dimension ontologique de la politique ? Comment engager notre transition, en dialogue avec luttes des peuples non-occidentaux et les cosmologies non-modernes, pour habiter en conscience le plurivers, ce monde des mondes qu'est notre planète ?
Arturo Escobar, d'origine colombienne, est professeur d'anthropologie à l'université de North Carolina aux États-Unis. Il est mondialement connu pour sa critique du développement et d'une domination occidentale responsable de l'appauvrissement des mondes (Encountering development, 1996 ; World Anthropologies, 2006).
Texte adapté avec la collaboration de l'auteur, préfacé et traduit par Roberto Andrade Pérez, Anne-Laure Bonvalot, Ella Bordai, Claude Bourguignon et Philippe Colin (collectif l'Atelier La Minga), avec l'appui du Réseau d'études décoloniales.
Postface par Anna Bednik, membre du collectif ALDEAH (Alternatives au développement extractiviste et anthropocentré) et auteure de Extractivisme. Exploitation industrielle de la nature (Le Passager clandestin, 2016).