mercredi 2 juillet 2008 à 13h
Action de solidarité avec Juan, Isa et les tous les prisonniers
https://paris.demosphere.net/rv/6188
Action de solidarité avec Isa, Juan (incarcérés dans le cadre de l'instruction antiterroriste menée autour de la "mouvance anarcho-autonome francilienne") et plus largement avec tous les prisonniers.
RV mercredi 2 juillet 2008 à 13 h 00 dans le square face à la sortie du métro La Chapelle (Paris).
Précision : il ne s'agit pas d'un rassemblement sur le square... mais bien d'une action qui va se faire ailleurs. Soyez donc à l'heure (car déplacement...).
Plus d'infos : pour ceux pas encore au courant de ces affaires, ils peuvent prendre connaissance de l'historique complet sur:
http://infokiosques.net/mauvaises_intentions
Source : liste de diffusion Resistons Ensemble, reçu le 26 juin
Source : http://nantes.indymedia.org/article/14548
Source : http://grenoble.indymedia.org/index.php?page=...
Appel a une action de solidarité avec Isa*, Juan* et tous les autres,
"Terroristes! Terroristes!" crient politiciens, magistrats et consorts…
Début 2008, Ivan, Bruno, Damien, Farid* et Isa*, impliqués notamment dans des luttes de mal-logés, contre les expulsions et contre toute forme d'enfermement, sont poursuivis par des magistrats de la section anti-terroriste. Quatre ont fait cinq mois de préventive. Aujourd'hui, trois d’entre eux sont sortis sous contrôle judiciaire. Isa est toujours enfermée à la prison de Lille- Séquedin. Le 20 juin, Juan* est à son tour incarcéré à Fresnes sous le coup de la même procédure anti-terroriste.
Cette répression est alimentée par les médias relayant le discours de l'Etat : ils leur attribuent un projet terroriste et l'appartenance à une "mouvance anarcho-autonome". Cette appellation policière est utilisée pour désigner, encadrer et punir ce qui dépasse le cadre des luttes institutionnelles, notamment à l’occasion du mouvement anti-cpe, de l’entre-deux tours présidentiel, des luttes contre les établissements pénitentiaires pour mineurs, les centres de rétention…
Le 13 juin, une note du Ministère de la Justice formalise cette méthode policière et politique. Elle demande à tous les magistrats d’informerle parquet antiterroriste des procédures judiciaires concernant certaines formes d'oppositions dans les luttes sociales. Ceci afin de laisser toute latitude au pouvoir pour décider si ces affaires basculent ou non dans le terrorisme. L'Etat s'est toujours donné les moyens de réprimer les luttes. Ainsi, outil en vogue, la catégorie de terroriste permet d'utiliser tous les moyens de l'Etat pour réprimer (garde à vue allongée, perquisition facilitée, peines lourdes, incarcération préventive), pour casser les luttes et isoler des pratiques afin de créer la division au sein des mouvements sociaux.
Un ensemble de pratiques est clairement visé par cette note: les manifestations de solidarité devant les lieux d'enfermement et les tribunaux, les actes de sabotages, les tags, la volonté d'en découdre avec la police. Ces pratiques se sont qu'un élément inscrit au sein des mouvements sociaux et de la conflictualité diffuse. Mais désigner un ennemi intérieur est une méthode bien connue pour maintenir l'ordre établi basé sur l'exploitation. Tout pouvoir stigmatise ce qui le menace dans une définition monstrueuse : le communisme pendant la guerre froide, les sorcières au Moyen Age, le terrorisme à l’ère du capitalisme. Aujourd'hui les catégories se multiplient, bandes organisées, grévistes preneurs d'otage ect… L’Etat peine à contenir une situation explosive.
Un exemple criant de cette logique de division. Suite à l'incendie du centre de rétention (CRA) de Vincennes, le 22 juin, la police désigne des "meneurs" parmi les sans-papiers en lutte dans le centre pour les accuser "d'incendie volontaire". La machine judiciaire isole deux personnes: deux coupables, pratique pour nier un mécontentement incontrôlable. En effet, peu avant l'incendie, les retenus ont fait une manifestation pour protester contre leur situation mise en exergue par le décès de l'un d'entre eux. Dans ce contexte et avec la mobilisation de 70 personnes au moment de la garde à vue des accusés, ceux-ci sont libérés. Cependant une instruction est ouverte. Comme les flics le soir de l'incendie, l'UMP, parti politique au pouvoir renvoie la responsabilité à des "agents provocateurs": RESF et ceux qui manifestent devant les prisons pour étrangers. Encore une fois, le contexte explosif est balayé. Des retenus ont refusé leur enfermement et leur expulsion. Brûler sa prison n'est pas un acte de désespoir, bien au contraire c'est un acte de résistance. Ceci est une démonstration que la répression ne peut empêcher la lutte.
MERCREDI 2 JUILLET, Tous au RENDEZ-VOUS pour une action de solidarité. 13h au square L.Marillac à la sortie du métro la chapelle.
Continuons la solidarité active!
La répression ne cassera pas les luttes!
SOLIDARITE AVEC JUAN*, ISA* ET TOUS LES PRISONNIERS !
Pour plus d'information sur l'outil antiterroriste et "la mouvance anarcho-autonome": http://infokiosques.net/mauvaises_intentions
* surnoms.
Liens:: http://infokiosques.net/mauvaises_intentions
Source : liste de diffusion Resistons Ensemble, reçu le 30 jun 22:02
Nouvelles de l’instruction anti-terroriste. Juin 2008
Ivan, Bruno et Farid libérés sous contrôle judiciaire, Isa et Juan en prison
Depuis janvier 2008, une affaire concernant (pour l’instant) six personnes est ouverte sous juridiction anti-terroriste. Ivan, Bruno et Damien ont été interpellés le 19 janvier en se rendant à la manifestation devant le (feu…) centre de rétention de Vincennes avec un fumigène à base de chlorate de soude. Quatre jours plus tard, Isa et Farid sont arrêtés par les douanes à Vierzon en possession de chlorate de soude, de plans de la prison pour mineurs de Porcheville et de manuels de sabotages. L’ADN d’Isa, prélevé pendant cette garde-à-vue correspondrait avec celui retrouvé sur des engins incendiaires sous une voiture de police en mai 2007 à Paris. Courant avril, les deux affaires sont jointes dans une même instruction anti-terroriste.
Le 20 juin, le frère d’Isa, Juan, est arrêté à son tour et directement incarcéré à la prison de Fresnes, au motif que son ADN aurait également été identifié dans l’affaire de mai 2007.
Aujourd’hui, Isa et Juan sont incarcérés. Les quatre autres sont sous contrôle judiciaire.
Tous sont mis en examen pour "association de malfaiteurs en lien avec une entreprise terroriste", soit, comme le disent les flics, pour appartenance à la "mouvance anarcho-autonome francilienne".
Suite aux arrestations de janvier, quatre personnes ont été incarcérées. Ivan, Bruno et Farid sont sortis de prison en juin après quatre mois de préventive contre l’avis du juge d’instruction anti-terroriste, après un recours auprès de la chambre de l’instruction concernant le renouvellement de mandat de dépôt. Tous trois sont sous contrôle judiciaire strict. Eloignement pour certains de la ville où ils vivent, obligation d’informer la police des déplacements en dehors du département de résidence, pointage au commissariat ou à la gendarmerie toutes les semaines, obligation de chercher du travail, de se rendre au SPIP (Service pénitentiaire d’insertion et de probation, ce sont des flics de la réinsertion). Ce ne sont que des exemples d’injonctions qui s’ajoutent à la pression constante de la surveillance policière. Le contrôle judiciaire est une des mesures utilisée par la justice pour maintenir sous son contrôle la personne "mise en liberté" ; telle une forme d’enfermement où la prison reste suspendue au dessus des têtes pour tout écart au contrôle judiciaire. Du pointage à la police à l’injonction de réinsertion, les personnes sous contrôle judiciaire sont tenues sous pression et à disposition de la justice. Dans cette affaire, l’instruction est toujours en cours, c’est-à-dire que l’enquête continue et qu’aucune date de procès n’a encore été fixée.
En outre, Juan vient d’être incarcéré à la prison de Fresnes et cela fait cinq mois qu’Isa est en prison. Elle est en détention préventive avec un mandat de dépôt criminel et un statut de DPS (Détenu particulièrement surveillé). D’abord incarcérée à la maison d’arrêt pour femmes de Fleury-Mérogis, elle a été transférée en mars à la prison de Lille-Sequedin, prison "moderne" où la détention est particulièrement disciplinaire. Aujourd’hui, elle se bat pour pouvoir être en région parisienne, pour faciliter les visites de ses proches ainsi que pouvoir mieux préparer sa défense. En effet, les extractions pour les auditions sont souvent pénibles pour les détenus, plus encore lorsqu’il faut partir aux aurores et faire plusieurs heures de routes, ballotté dans un fourgon cellulaire avant d’être entendu par le juge. Les transferts d’une prison à l’autre sont justifiés par l’Administration pénitentiaire pour des raisons d’ordre et de sécurité, en réalité ce sont des sanctions disciplinaires qui ont pour objectif de casser les prisonniers. Généralement, les détenus perdent une partie de leurs affaires personnelles, sont éloignés de leurs proches et de leurs avocats et le transfert dans une autre prison rompt aussi les amitiés et les solidarités qui ont pu se tisser entre détenus.
Dans ces affaires, Police et Justice désignent une organisation terroriste, appelée "mouvance anarcho-autonome francilienne" qui se rassemblerait derrière le mot d’ordre de la "haine de l’Etat bourgeois et de ses appareils" et se manifesterait principalement dans la lutte contre les prisons et les centres de rétention. Un cadre judiciaire se construit ainsi pour faire d’une personne qui participe à des luttes anti-carcérales, contre le capitalisme et son monde, un membre potentiel de cette organisation terroriste, et donc la possibilité d’être mis en examen pour association de malfaiteurs. L’Etat écrase toutes celles et ceux qui se révoltent contre ce système fondé sur l’exploitation, la coercition, la domination. Il faut punir, à coup d’amendes, de sursis, et de prison, celles et ceux qui sortent des cadres étroits de la contestation institutionnelle, et celles et ceux qui s’opposent, se révoltent contre les conditions de vie et de survie qui sont imposés.
"Nous ne nous considérons pas comme des "victimes de la répression".
Il n’y a pas de juste répression, de juste enfermement. Il y a la répression et sa fonction de gestion, son rôle de maintien de l’ordre des choses : le pouvoir des possédants face aux dépossédés" (Extrait de la lettre d’Ivan et Bruno depuis Fresnes et Villepinte, avril 2008).
A bas tous les enfermements. Solidarité avec tous les prisonniers.
Liberté pour Isa, Juan et tous les autres.