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vendredi 30 mars 2018 à 16h

Manifestation devant le CRA du Mesnil Amelot

organisée par La Chapelle debout et la Coordination des sans papiers 75

Aujourd'hui, on enferme pour reléguer. On frappe pour faire peur. On maintient en rétention pour invisibiliser. Et on déporte quand on fait trop de bruit. Ce sont là les fonctions du Centre de Rétention, que nous avons pu observer depuis plusieurs années maintenant. Ces dernières semaines, après la multiplication des tentatives de suicide, des retenus se sont organisés pour faire sortir de l'ombre des barreaux la violence qui s'exerce au quotidien sur eux. Courrier au Contrôleur Générale des Lieux de Privation de Liberté, écriture de textes… Une manifestation a déjà été organisée le 15 mars en soutien à celles et ceux qui sont enfermé.e.s et qui résistent. Mais les retenus en révolte ont rencontré d'un côté le silence du mur médiatique et politique qui a durablement été installé face à eux, et d'un autre la répression de la flicaille qui fait la loi dans ces prisons.

Ainsi:

  • A., qui avait déjà fait une tentative de suicide lors d'un embarquement pour Alger, a été ligoté au petit matin pour être déporté,
  • O., qui s'est fait tabasser par une batterie de poulets, est en détention provisoire en attendant sa comparution pour violence sur agent,
  • N., qui était venu au parloir nous rencontrer, a été mis dans l'avion une semaine après, dans le plus grand silence,
  • G. raconte que certains jours il ne mange pas parce qu'il y a des médicaments dans la nourriture,

De ceux qui s'organisaient, il n'en reste qu'un. Tous les autres ont été déportés de force, et on ne sait dans quelles conditions car aujourd'hui ils sont loin. Dans une telle situation, on renoue les liens, on se réorganise, on ne lâche pas l'affaire. Car face au déchaînement de violence, il n'y a d'autre solution que de résister, de la rendre publique, la dénoncer et de tout faire, avec pour horizon la fermeture des CRA.

Ainsi, à l'heure où se discute la loi « asile et immigration », et qu'une courte fenêtre permet de parler de ces réalités, il est urgent de dénoncer publiquement la rétention comme un rouage du racisme d'Etat qui s'abat sur les sans-papiers. Au moment où des retenus s'organisent pour résister aux violences qui leur sont faites, il devient urgent de les soutenir. Leur rendre visite mais surtout se rassembler et organiser un parloir sauvage devant le CRA comme nous l'avions fait le 15 mars. Comme en détention, la résistance en rétention ne peut exister que si elle trouve un relai dehors.

Soyons ce relai en nous retrouvant le 30 mars à 16h devant le CRA du Mesnil Amelot.

Nous revendiquons:

  • La régulation de tous les SP
  • Le respect du droit d'asile
  • La liberté de circulation et d'installation
  • La fermeture des Centres de Rétention Administrative

Collectifsanticra.wordpress.com

Lien : https://paris.demosphere.net/rv/61175
Source : message reçu le 29 mars 09h