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vendredi 30 mars 2018 à 13h30

Procès d'un policier - lycée Bergson

violence policière sur plusieurs lycéens

Le 24 mars 2016 ont eu lieu, devant le lycée Bergson et dans les rues adjacentes, des faits de violence policière sur plusieurs lycéens.

Le procès d'un deuxième policier mis en cause aura lieu vendredi 30 mars prochain.

L'audience aura lieu au tribunal de justice de Paris, 10ème/2 correctionnelle à 13h30.

Important: Prévoyez d'arriver suffisamment tôt pour passer les contrôles de sécurité et vous assurer une place assise dans la salle. Il est important que nous soyons nombreux pour ne pas laisser la partie adverse occuper entièrement la salle.

Pour rappel, quelques vidéos diffusées sur Youtube montrant l'intervention des forces de l'ordre devant le lycée.

  • https://www.youtube.com/watch?v=7TF63DSagMw : sur cette vidéo, on voit précisément le policier mis en cause, encapuché, frapper plusieurs victimes.
  • https://www.youtube.com/watch?v=P6nlZLVU81g
  • https://www.youtube.com/watch?v=A2R-VpIXpZA

Etat des procédures 2 ans et demi après :

- 4 élèves avaient été emmenés au commissariat après la charge policière :

l'un, Steven, a été gravement molesté après quoi il a fait 48h de garde à vue, les 3 autres ont été témoins et ont entièrement confirmé son récit et l'ont même complété car il ne se souvenait pas, par exemple, avoir une seconde fois perdu conscience après les coups au commissariat. Ces 3 témoins ont tous déposé à l'IGPN -pour eux-mêmes : insultes racistes, homophobes, menaces sexuelles, menaces de mort, et pour Steven-, et Steven a déposé plainte contre les 3 flics qui l'ont tabassé et a témoigné à l'IGPN.

Résultats :

les 3 élèves témoins ont à leur tour fait l'objet de poursuites pour jet d'armes par destination - des oeufs !- ou pour "destruction de bien public" pour celui qui a donné un coup de pied dans la voiture de flics qui l'a littéralement chargé alors qu'il portait secours à une copine en pleine crise d'asthme.

Celui qui était accusé de jeter des oeufs n'a rien eu et pour cause : un policier lui avait cassé le nez avant de l'amener au commissariat sous l'oeil des caméras, et aucune des procédures concernant un blessé ou un mineur n'avait été respectée (parents pas prévenus, pas de PV d'interpellation, pas de médecin appelé...).

Le policier qui l'a frappé a été condamné à 8 mois avec sursis et des dommages-intérêts mais sans inscription à son casier judiciaire.

L'élève qui a donné un coup dans la voiture (sans la moindre conséquence sur la carrosserie) a écopé d'un rappel à la loi et d'une mise à l'épreuve d'un an. Ecoeuré, il n'a plus aucune foi dans les institutions.

Le troisième a été menacé de la même chose mais les flics ont dû préférer laisser tomber, il n'a plus jamais eu de nouvelles. Il est resté plusieurs mois très marqué (crises de bégaiements, paniques, mouvements nerveux incontrôlables) par la scène de violence contre Steven à laquelle il a entièrement assisté qui l'a terrorisé.

Le 4ème, Steven, a été condamné lui aussi à 3 mois avec sursis, à une mise à l'épreuve de 18 mois et à 1500 euros de dommages intérêts au bénéfice de trois policiers : ceux-ci s'étaient empressés de se faire faire des ITT après l'avoir tabassé, pour se couvrir. L'un avait un ongle retourné, l'autre mal au coude...

La plainte de Steven contre eux a été classée sans suite par le parquet, malgré les témoignages des 3 autres lycéens, malgré les constatations médicales que nous l'avions emmené faire aux urgences médico légales, malgré la vidéo de son arrestation très brutale et les témoignages à l'IGPN du proviseur et d'un prof qui l'ont entendu hurler de douleur et vu recevoir des coups au ventre et s'évanouir alors qu'il était immobilisé par les flics qui l'interpellaient.

Depuis Steven va très mal, il en est à son 2ème long séjour en psychiatrie.

- La seule plainte que nous avons réussi à faire déposer, en dehors de celle de Steven, est celle d'un élève frappé par le policier qui passe en procès le 30 mars prochain. Les autres victimes, nombreuses, ont renoncé car elles ne croyaient pas pouvoir obtenir quoi que ce soit de la justice (c'est notamment le cas du témoin "frappeur de voiture de police") ou bien en ont été dissuadées par leurs parents qui craignaient des représailles.

La tactique policière qui consiste à déposer plainte contre ceux qui témoignent avoir été victimes ou avoir vu des choses est efficace... Autre enseignement, quand il n'y a pas de caméra, comme au sein du commissariat, il n'y a pas de poursuites contre les flics, même s'il y a des témoins.

A faire circuler sans modération !

Lien : https://paris.demosphere.net/rv/61102
Source : message reçu le 25 mars 11h