thème : répression
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lundi 12 février 2018 à 19h

Conférence inaugurale

« Contre l'état d'urgence permanent »

Semaine contre l'état d'urgence

Dans le cadre de la semaine contre l'état d'urgence (12-16 février), nous vous invitons à la conférence inaugurale "Contre l'état d'urgence permanent".

Les attentats du 13 novembre ont relancé la machine sécuritaire "à la française", provoquant un déferlement médiatique et politique sans précédent et entraînant la militarisation de la police, le renforcement et l'extension du plan Vigipirate, ainsi que l'instauration de l'état d'urgence dès le 14 novembre. L'état d'urgence est avant tout un dispositif légal créé par la loi du 3 avril 1955 pour répondre à l'insurrection algérienne, permettant au gouvernement français d'établir un état d'exception. Ce régime restreint les libertés d'expression, de réunion et de circulation tout en conférant à l'exécutif des pouvoirs exceptionnels, lui permettant d'outre-passer les contre-pouvoirs judiciaires pour mener des perquisitions, assigner à résidence, interdire de séjour dans des territoires, et prohiber des rassemblements et manifestations.

Instauré de nouveau en 1984 en Nouvelle-Calédonie en réponse au mouvement indépendantiste kanak puis en 2005 dans vingt communes et en Ile-de-France contre les révoltes des banlieues, l'état d'urgence n'a cessé d'évoluer dans divers cadres coloniaux. Comme le dit Sylvie Thénault (historienne), la loi de 1955 a été choisie non pas « en dépit de son origine coloniale » mais « précisément en raison de cette origine, pour adresser aux Français qui considèrent la lutte contre l'insécurité comme l'un des chantiers majeurs du présent un message de fermeté. ». L'état d'urgence est autant une loi de répression politique qu'une loi coloniale.

Le 1er novembre 2017, le gouvernement Macron fait rentrer l'état d'urgence dans le droit commun, établissant de fait un état d'urgence permanent. S'ajoutent à ce régime d'exception des dizaines de lois sécuritaires et un discours médiatique amalgamant terrorisme, sécurité et crise migratoire. Comme le théorise Giorgio Agamben, cet état d'exception serait « un point de déséquilibre (…), à l'intersection entre le juridique et le politique ». Pris dans un climat eurosceptique, entre réformes néolibérales et vagues xénophobes, l'Etat opte donc pour le tout-sécuritaire, justifiant le passage à un régime extra-juridique grâce à l'argument de force majeure qu'est « la sécurité », avec toutes les conséquences que cela entraine pour les populations les plus vulnérables.

Pour questionner cet état d'urgence permanent et discuter de solutions à l'impasse sécuritaire, nous aurons le plaisir d'accueillir :

  • Sylvie Thénault, CNRS, historienne spécialiste de la guerre d'Algérie et de l'état d'urgence ;
  • Florian Borg, ex-président du Syndicat des avocats de France ;
  • Nicolas Krameyer, Amnesty international, responsable du programme Libertés ;
  • Lila Charef, Collectif contre l'islamophobie en France (CCIF) - à confirmer

Retrouvons-nous le lundi 12 février à 19h en Amphithéâtre Caquot (28 rue des Saints-Pères) pour cette conférence inaugurale à la semaine contre l'état d'urgence.

L'inscription est ouverte aux externes dans les limites des places disponibles. Contactez-nous pour vous inscrire sur la page facebook où à contexre-letatex-durgencexe@riseupex.net.

Nous organisons également une garderie pour les enfants, n'hésitez pas à nous le dire si besoin s'en fait.

Lien : https://paris.demosphere.net/rv/59965
Source : https://www.facebook.com/events/1552663184595…
Source : message reçu le 6 février 09h