thème : écologie
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vendredi 6 juin 2008 à 13h30

2 parties : 1 2

Cancers d'enfants à Vincennes :
Le procès d’une association lanceurs d’alerte sanitaire.

L’association de riverains Collectif Vigilance Franklin, créée lors du recensement de 6 cas de cancers d’enfants sur l’ex-site industriel Kodak à Vincennes, est assignée en justice par le Maire de sa commune.

Véronique Lapides, en tant que présidente de l’association Collectif Vigilance Franklin (CVF), doit comparaître vendredi 6 juin, à 13h30, devant le tribunal correctionnel de Créteil. L'association est ainsi assignée en justice pour diffamation par le Maire de Vincennes, pour avoir cosigné en 2006 un tract mettant en cause la Préfecture et la Mairie pour leurs refus de prendre leurs responsabilités quant à la nécessaire dépollution de l’ancien site industriel Kodak à Vincennes. La présidente de l’association sera défendue par Maître Jean-Paul Teissonniere.

Sur ce site, où ont été construits école, habitations et bureaux, les études et les surveillances de cette pollution se succèdent depuis 2001, sans pouvoir garantir la non dangerosité du site. Pour autant, aucune mesure n'a été prise pour en assurer la dépollution. « Si, lors de la vente du site Kodak, un diagnostic des sols et des eaux avait été fait, il est fort peu probable que les autorités aient laissé construire une école maternelle, des habitations et des bureaux sur cet emplacement. A Sevran, Kodak procède actuellement à la dépollution de sa friche industrielle en collaboration étroite avec les autorités territoriales et les associations de riverains. Pourquoi une telle action n’a-t-elle pas été entreprise à Vincennes ? » s'interroge Véronique Lapides.

Henri Pezerat, toxicologue, depuis le début aux côtés du CVF, a suspecté très tôt, une pollution due à la friche industrielle. Les différentes études menées par Kodak ont, dès 2001, confirmé l'existence d'une pollution importante de la nappe phréatique, notamment par des composés volatils, cancérogènes ou toxiques (chlorure de vinyle, benzène, trichloréthylène…).

L'action du Collectif Vigilance Franklin, association compétente et épaulée par des scientifiques et par la Fondation Sciences Citoyennes, a permis d’alerter :

- Sur le caractère incontrôlable de la remontée de cette nappe phréatique polluée par des substances cancérogènes et toxiques, en fonction de la fréquence des pluies .

- Sur le fait que des transferts gazeux de cette nappe vers les lieux de vie ne sont pas maitrisables dans les zones construites.

- Sur le fait qu’il est impossible d’exclure que les personnes qui habitent, travaillent, vont à l’école sur cette zone ne seront pas exposées à des polluants cancérogènes à plus ou moins long terme.

- Sur la nécessaire dépollution du site.

Au delà du cas de Vincennes, c'est toute la question de la gestion du passé industriel et de la manière de se prémunir de son impact possible sur la santé des riverains qui se pose. Frédéric Ogé (chercheur au CNRS et concepteur de la méthode d’inventaire des sites potentiellement pollués) dans le livre « Sites pollués en France » enquête sur un scandale sanitaire, édition Librio 2004 notait : « Le constat est sévère : la France compte 300 000 sites potentiellement pollués. Combien d’écoles, de foyers, de lieux publics sont encore construits sur des sites contaminés ?»

Par ailleurs, un des engagements du Grenelle de l'environnement est la mise en place d'une loi destinée à protéger les lanceurs d'alerte, qui font trop souvent l'objet de représailles, et à assurer le traitement de ces alertes après un processus d'expertise contradictoire et transparent.

document au format PDF:

Contacts

Véronique Lapides, CVF, Tél : 06 87 07 60 61 http://collectifvigilancefranklin.blogspot.com

Maître Jean-PaulTeissonniere, Tél : 01 44 32 08 20

Tribunal correctionnel de Créteil, rue Pasteur Vallery Radot, chambre n°11

Henri Pezerat, Directeur de recherche honoraire au CNRS, Tél : 01 48 76 49 07

André Cicolella, chercheur et expert de l'Alliance au sein du Grenelle, Tél : 06 21 81 70 34

Fondation Sciences citoyennes http://sciencescitoyennes.org/spip.php?article1659

Source : message reçu le 3 jun 11:24


LA FONDATION SCIENCES CITOYENNES SOUTIENT VÉRONIQUE LAPIDES ET DEMANDE UNE LOI POUR PROTÉGER LES LANCEURS D’ALERTE

À l’occasion d’un nouveau procès en diffamation contre un lanceur d’alerte, la Fondation Sciences Citoyennes réaffirme la nécessité d’une loi protégeant scientifiques et citoyens de représailles, conformément aux engagements du Grenelle de l’Environnement. Une telle loi devrait également permettre le traitement des alertes sanitaires ou environnementales selon un processus d’expertise contradictoire, pluraliste et transparent.

Suite au recensement en 2001 de plusieurs cas de cancers d’enfants de moins de 6 ans, le Collectif Vigilance Franklin, association de riverains et de parents d’élèves, réclame la dépollution d’un ancien site industriel Kodak à Vincennes sur lequel ont été construits une école, des logements et des bureaux.

Pourtant, le 6 juin 2008 à 13h30, suite à la plainte en diffamation du maire de Vincennes, Véronique Lapides, présidente de l’association, doit comparaître devant le Tribunal correctionnel de Créteil, le Collectif Vigilance Franklin ayant cosigné un tract mettant en cause la préfecture et la mairie pour leurs refus de prendre leurs responsabilités quant à la nécessaire dépollution du site.

La Fondation Sciences Citoyennes apporte son soutien à Véronique Lapides et au Collectif Vigilance Franklin en rappelant que les études menées par l’industriel Kodak ont montré une pollution des sols et de la nappe phréatique et que les études épidémiologiques menées sur la période 1995-2001 attestent d’un excès de cas de cancers de l’enfant de moins de 6 ans.

André Cicolella, membre fondateur de la Fondation Sciences Citoyennes, rappelle à ce sujet que « le cancer de l’enfant progresse régulièrement en Europe de 1% par an » et que « toute alerte comme celle lancée par Véronique Lapides et les parents d’élèves de l’école Franklin Roosevelt peut permettre de comprendre l’origine de cette situation dramatique et d’en réduire les effets. C’est pour cela qu’il faut une loi qui protège tous les lanceurs d’alerte, qu’ils soient scientifiques ou citoyens ».

Plus largement, la Fondation Sciences Citoyennes rappelle au gouvernement les engagements pris dans la loi de programmation Grenelle I présentée par Jean-Louis Borloo en mai dernier à savoir : « l’expertise publique en matière d’environnement et de développement durable, ainsi que l’alerte environnementale seront réorganisées dans un cadre national pluraliste et multidisciplinaire, dont la gouvernance impliquera toutes les parties prenantes au Grenelle de l’Environnement » ; « les règles relatives aux agences d’expertise prévoiront une possibilité de saisine par les associations agréées. La création d’une fonction de médiation des conflits sur l’expertise et l’alerte environnementale, ainsi que celle d’un garant de la transparence et de la déontologie des expertises seront étudiées ».

« Après les procès récents d’Étienne Cendrier (pollution électromagnétique) et de Pierre Meneton (excès de sel dans l’alimentation), après les désagréments rencontrés par le biologiste Christian Vélot pour ses prises de position contre les OGM, une protection des lanceurs d’alerte apparaît plus que jamais urgente », déclare Jacques Testart, président de la Fondation Sciences Citoyennes.

COMMUNIQUÉ DE PRESSE
Paris, 3 juin 2008

Fondation Sciences Citoyennes
29 rue des Cascades, 75020 Paris – http://sciencescitoyennes.org – tél. 09 54 06 54 09

Contacts
Véronique Lapides – cvfcontact@gmail.com – tél. 06 87 07 60 61
André Cicolella – Andre.Cicolella@ineris.fr – tél. 06 21 81 70 34
Fabien Piasecki – fabien.piasecki@sciencescitoyennes.org – tél. 06 63 08 58 14

Source : http://sciencescitoyennes.org/spip.php?articl...

Lien : https://paris.demosphere.net/rv/5968