thème : répression
Réagir (0)EnvoyeriCalPartager

vendredi 26 janvier 2018 à 14h

Projection débat « L'armée du crime »

Séance exceptionnelle le vendredi 26 janvier à 14h00 à Utopia Pontoise

dans le cadre de la préparation au Concours National de la Résistance et de la Déportation 2018 et de la journée de commémoration de la libération des camps le 27 janvier.

Organisée par la DSDEN95 et l'EDARIDAE ( Entente des Associations de Résistants, Internés et Déportés, d'Amis et d'Enseignants du Val d'Oise)

Séance suivie d'une rencontre avec Madame Frania Eisenbach-Haverland, née polonaise, mise en ghetto à l'âge de 15 ans, puis envoyée vers différents camps nazis dont Auschwitz-Birkenau. Valdoisienne, elle témoigne depuis de nombreuses années dans les établissements scolaires de notre département où elle soutient activement le CNRD.

Séance ouverte à tous (places limitées). Inscription des scolaires sur cette séance (contactez-nous au 01 30 37 75 52)

L'armée du crime

Film de Robert Guediguian - France 2009 2h19mn

avec Simon Abkarian, Virginie Ledoyen, Robinson Stevenin, Jean Pierre Darroussin, Lola Naymark, Ariane Ascaride, Gérard Meylan...
Scénario de Serge Le Péron, Gille Taurand et Robert Guédiguian.

L'occupant allemand avait plaqué leurs visages sombres sur une affiche rouge sang, barrée d'un gros titre : « Des libérateurs ? », ironique, tant il semblait impossible que ces gens-là, ces métèques venus d'ailleurs aient pu avoir pour motivation celles qu'ils revendiquaient : la libération de la France, le respect des « droits de l'homme »… Ils étaient si fiers de leur trouvaille, les Teutons, qu'ils firent placarder sur tous les murs de France la liste de ces noms impossibles à dire et qui leur semblaient parfaitement répulsifs : Manouchian, Boczov, Crzywakz, Wasjbrot, Fingerweig… L'affiche concluait « la libération ! par l'Armée du crime ! », dénonçant ces terroristes immondes, ces criminels par nature…

À contrario, l'occupant a donné une preuve éclatante de son talent pour la propagande : pour toute la Résistance, le groupe Manouchian devint un modèle et depuis, personne ne peut évoquer « l'affiche rouge » sans avoir des frissons d'émotion jusqu'au bout des arpions. La légende a traversé les années, exaltant définitivement l'esprit de résistance d'une bande d'étrangers, communistes, juifs, qui engagèrent leur vie toute entière au service d'un idéal supérieur, de l'intérêt collectif bien compris.

Missak Manouchian, immigré arménien, poète, ouvrier, militant de la FTP-MOI de la région parisienne, amoureux de sa Mélinée, fut désigné en 1943 pour prendre la tête du groupe qui devint l'obsession des « verts de gris » et des collabos. La police française mit le paquet : enquêtes, filatures, chantage, torture… et finirent, à la suite d'une dénonciation, par pincer les principaux leaders.

Si les images sont particulièrement soignées, si la reconstitution est précise et les acteurs impeccables, le film de Guédiguian réussit à faire de ces icônes des humains, pas si différents de nous : tous ceux-là aiment la vie plus fort que tout, travaillent, s'inquiètent, sont amoureux, pensent… Et loin d'être figés dans le marbre de l'histoire, ils semblent tisser un lien évident avec notre présent, tant les valeurs qui les font agir sont encore aujourd'hui relayées par d'autres et le film est un formidable hommage à la vie, à l'amour, à l'espoir, à l'esprit de résistance…

L'ARMÉE DU CRIME

Lien : https://paris.demosphere.net/rv/59399
Source : http://www.cinemas-utopia.org/saintouen/index…