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samedi 13 janvier 2018 à 16h

Le Salon OASIS - Jérusalem ! Jérusalem!

16h > 18h30

Art contemporain Littérature Revue

Le salon-librairie L'OASIS est le rendez-vous artistique, littéraire et philosophique de la Colonie. Confié à la Tropicool Company de Jonathan Chauveau-Friggiati, L'OASIS mettra à l'honneur et en vente tous les samedi de nouvelles publications entre art contemporain, littérature post-coloniale et philosophie tropicool.

En réponse aux récentes déclarations de Donald Trump sur le statut de Jerusalem, le Salon OASIS de La Colonie propose à la vente une sélection d'ouvrages tous édités par La Fabrique traitant des problématiques israélienne et palestiniennes d'hier et d'aujourd'hui. Des discussions et des lectures seront organisées à cette occasion.

Un événement organisé par The Tropicool Company

Lectures

  • "Gaza "(articles pour Haaretz, 2006-2009) de Gideon Levy.
  • Notes sur l'occupation : Naplouse, Kalkilyia, Hébron de Eric Hazan.
  • Le Nouveau philosémitisme européen et le « camp de la paix » israélien de Yithak Laor.
  • Un État commun entre le Jourdain et la mer de Eric Hazan, Eyal Sivan
  • Programmer le désastre : la politique israélienne à l'oeuvre de Michel Warschawski
  • À travers les murs. L'architecture de la nouvelle guerre urbaine de Eyal Weizman de Julien Salingue.
  • Israël, Palestine, l'égalité ou rien de Edward Said

Resumes

"Gaza "(articles pour Haaretz, 2006-2009) de Gideon Levy.

Un avion qui lance une roquette dans une rue noire de monde, un bébé atteint au cerveau par des éclats de missile, un avocat qui propose d'« étrangler » Gaza, un père qui identifie la moitié du corps de son fils grâce à ses chaussettes, des rues entières « mises à nu » par les bulldozers Caterpillar… semaine après semaine, jour après jour quand les événements se précipitent, Gideon Levy décrit les horreurs infligées par l'armée et l'aviation israéliennes à la population de Gaza. Et en même temps, il tend un miroir aux lecteurs de Haaretz : il leur montre leur « effarante indifférence », il leur explique que les dirigeants de l'opération « Plomb durci » risquent de se retrouver un jour devant un tribunal à La Haye, il leur assène que « le sang des enfants tués à Gaza est sur nos mains et non sur celles du Hamas, et nous ne pourrons jamais échapper à cette responsabilité. »


« J'aime Gaza », écrit Gideon Levy dans sa préface pour les lecteurs français. Les articles ici réunis sont à la fois un plaidoyer et un réquisitoire, et aussi une raison de se réconcilier avec le journalisme.

Gideon Levy

Gideon Levy est journaliste à Haaretz, le quotidien de référence en Israël.

"Notes sur l'occupation : Naplouse, Kalkilyia, Hébron » de Eric Hazan.

À l'approche du 40e anniversaire de l'occupation militaire de la Palestine, les informations sur la vie quotidienne et politique en Cisjordanie sont toujours aussi rares et parcellaires. Eric Hazan a choisi de passer un mois dans la région, en particulier pour tenter de comprendre pourquoi un peuple plutôt laïque a porté au pouvoir un parti religieux. Et aussi pour essayer de saisir l'état d'esprit actuel (confrontation Fatah/Hamas, espoirs en ce qu'on appelle « l'opinion internationale »).
Les trois villes choisies se trouvent dans trois situations différentes : Naplouse, dans une vallée dominée au nord et au sud par des hauteurs occupées par l'armée israélienne, encadrée par les camps de Balata et d'Askar, soumise presque chaque jour à des incursions des jeeps et chars. Kalkilyia, petite ville complètement entourée par le mur, qui ne communique avec la Cisjordanie que par une porte gardée par l'armée. Hébron, où une colonie israélienne de 400 habitants, installée en plein centre et protégée par l'armée, parvient à rendre la vie impossible à toute une ville.
Le livre se présentera sous la forme de notes discontinues (entretiens, scènes de rue, réflexions…). On trouvera en contrepoint quelques « informations » tirées de la presse parisienne de la même période.

Eric Hazan

Eric Hazan est éditeur, gérant et fondateur des éditions La fabrique, et écrivain. Derniers ouvrages parus : La dynamique de la révolte (2015) et Une traversée de Paris (2016).

Programmer le désastre : la politique israélienne à l'oeuvre de Michel Warschawski

Le Hamas a-t-il commis un coup d'État à Gaza ? Est-ce bien le Hezbollah qui a lancé la guerre du Liban de 2006 ? Abou Mazen est-il un dirigeant responsable ou, comme le dit un chauffeur de taxi palestinien, « celui qui dilapide l'héritage d'Arafat et vend nos droits légitimes pour une demi-portion de falafel »? Qui sont les Anarchistes contre le mur ? Pourquoi le Mouvement de la paix israélien s'est-il désintégré? Comment Avraham Burg, fleuron de l'establishment ashkénaze, en est-il arrivé à écrire qu'« Israël est une société effrayante»? Et comment l'État hébreu est-il passé du bon vieux colonialisme plus ou moins collectiviste à un capitalisme mafieux ? Ces questions, Michel Warschawski, qui milite depuis toujours pour une paix véritable en Israël-Palestine, les pose et y répond.

Un livre indispensable pour tous ceux qui cherchent à comprendre ce qui se passe entre le Jourdain et la mer et se sentent médiatiquement bafoués.

Michel Warschawski

Michel Warschawski, né en 1949 à Strasbourg dans une famille juive orthodoxe, est depuis l'âge de 18 ans un militant israélien pour la paix et contre l'occupation. Il a participé en 1982 à la fondation de Yesh Gvoul, mouvement des réservistes qui refusaient de servir dans la guerre du Liban. Il a été emprisonné trois fois pour cette raison. En 1984, il a fondé l'Alternative Information Center (AIC) qu'il a dirigé jusqu'en 1999 et qui lutte contre la désinformation en Israël sur la question palestienne. Il a été condamné à 30 mois de prison en 1989 pour "soutien d'organisations palestiniennes illégales". Il a été libéré au bout de 8 mois. Il a récemment publié Le Défi binational(Textuel, 2001) et Sur la frontière (Stock, 2002).

Le Nouveau philosémitisme européen et le « camp de la paix » israélien de Yithak Laor.

La relation est étroite entre ceux qui s'autoproclament «camp de la paix» en Israël et leurs homologues de la gauche européenne. Ce livre éclaire sans indulgence cette relation, particulièrement marquée dans le domaine littéraire. Il analyse la réception en Europe des ouvrages d'Amos Oz, A.B. Yehoshua ou David Grossman, il explore la manière dont ces auteurs sont chez nous travestis en hommes de paix, et les raisons de l'enthousiasme de la critique. Il montre que les intellectuels israéliens - ashkénazes pour la plupart, laïques et travaillistes - sont perçus par leurs pendants européens comme faisant partie «des nôtres», à condition qu'ils restent là-bas, en Orient. Et que, symétriquement, ces mêmes intellectuels ont pour principal souci d'appartenir - ou de paraître appartenir, par tous les moyens - à l'intelligentsia européenne. Et de fait, ce que tous ont en commun, c'est la peur et la haine de l'Orient.

Yithak Laor

Yithak Laor est romancier, poète et critique littéraire au grand journal israélien Haaretz. Il vit et travaille à Tel-Aviv.

A travers les murs. L'architecture de la nouvelle guerre urbaine. de Eyal Weizman

Lors de la réoccupation des villes de Palestine au printemps 2002, l'armée israélienne a utilisé une tactique inédite : au lieu de progresser dans les rues tortueuses des vieux quartiers ou des camps de réfugiés, les soldats passaient de maison en maison, à travers murs et planchers, évitant ainsi de servir de cibles aux résistants palestiniens. Cette méthode, «conceptualisée » sous le nom de « géométrie inversée » par des généraux qui aiment à citer Debord, Deleuze et Guattari ou Derrida, représente un tournant postmoderne dans la guerre des villes. Les territoires occupés sont ainsi devenus un laboratoire spatial pour de nouvelles techniques d'attaque, d'occupation et de contrôle de populations, qui sont ensuite exportées aux frontières où se livre la guerre globale. Et inversement, la réflexion sur l'urbanisme est largement passée dans des centres de recherche où des militaires travaillent sur l'art de construire / détruire en s'appuyant sur de pseudo-concepts philosophiques.

Mais Eyal Weizman montre que ces idées nouvelles - substrat d'une querelle des Anciens et des Modernes dans l'armée israélienne - n'ont pas été étrangères au fiasco libanais de l'été 2006.

Eyal Weizman

Eyal Weizman est architecte. Il dirige le Centre de recherches architecturales du Goldsmiths College (université de Londres).

Un État commun entre le Jourdain et la mer de Eric Hazan, Eyal Sivan

75 ans : c'est le temps écoulé depuis le premier plan officiel de partition de la Palestine en deux États, l'un juif et l'autre arabe. Trois quarts de siècle pendant lesquels on a vu passer d'innombrables résolutions, conférences, déclarations, missions, « feuilles de route » et autres « relances du processus de paix ». Pourtant la perspective de voir « deux États vivant côte à côte dans la paix et la sécurité » est plus lointaine que jamais.

C'est que la partition de la Palestine historique en deux États n'est pas une solution, mais un discours. C'est un discours de guerre drapé dans une rhétorique de paix, qui permet de justifier les faits accomplis comme ceux à venir. Ce discours si commode ne peut pas déboucher, ne débouchera jamais sur une solution véritable, car la partition de la Palestine n'est tout simplement pas possible.
Il faut en finir avec l'idée de la partition et la remplacer par celle du partage de ce pays, sa mise en commun entre tous ceux qui y habitent et qui en deviendront les citoyens libres et égaux. Le partage, loin de représenter une utopie, est la seule solution réaliste et réalisable car elle correspond à la situation actuelle dans le pays.
Fait étrange, cet État commun est présenté tantôt comme une utopie - face à la solution « réaliste » qui n'a pas avancé d'un pouce en trois quarts de siècle - et tantôt comme une grave menace. Il faut choisir : une utopie ne peut pas être une menace - et si l'État commun constitue une menace, c'est qu'il n'est pas une utopie.
Aujourd'hui, le thème de One State, de l'État commun, est discuté dans le monde entier y compris en Israël. Il est grand temps que le public français, tenu jusqu'ici soigneusement à l'écart, puisse être informé des termes d'un si crucial débat.

Eric Hazan

Eric Hazan est éditeur, gérant et fondateur des éditions La fabrique, et écrivain. Derniers ouvrages parus : La dynamique de la révolte (2015) et Une traversée de Paris (2016).

Eyal Sivan

Eyal Sivan est un cinéaste israélien. Parmi ses derniers films : Route 181, fragments d'un voyage en Palestine-Israël(coréalisé avec Michel Khleifi, 2003), Pour l'amour du peuple (coréalisé avec Audrey Maurion, 2004), Jaffa, la mécanique de l'orange (2009) et Un État commun, conversation potentielle (2012).

La Palestine des ONG (Entre résistance et collaboration) de Julien Salingue.

Le rôle des ONG palestiniennes est des plus ambigus. D'un côté, elles ont tenu une place notable dans le développement de la résistance populaire et elles continuent aujourd'hui à pallier les manques dans des domaines allant de la santé à l'agriculture, de la culture aux droits des femmes. Mais d'un autre côté les ONG palestiniennes contribuent, depuis l'entrée dans le « processus de paix » en 1993, à transformer en question humanitaire un problème politique. Pour nombre de leurs cadres, comme pour ceux de l'Autorité palestinienne, l'heure n'est plus à la lutte mais à la professionnalisation, à la « bonne gouvernance » et aux micro-projets de « développement » économique. L'objectif n'est plus la libération collective mais l'amélioration des conditions d'existence de la population. Dans la Palestine des ONG, on apprend à vivre malgré la colonisation.
Ce livre décrypte les mécanismes et les impasses de ce glissement. Il incite à recentrer la réflexion et l'action sur les droits du peuple palestinien et la lutte contre la colonisation.

Julien Salingue

Julien Salingue est docteur en science politique. Ses recherches portent sur les dynamiques économiques, sociales et politiques dans les territoires palestiniens. Il a notamment publié À la recherche de la Palestine (2011), La Palestine d'Oslo (2014) et codirigé Israël : un État-d'apartheid (2013).

Israël, Palestine, l'égalité ou rien de Edward Said

Traduit de l'anglais par Dominique Eddé et Eric Hazan

Les essais réunis dans ce livre ont été écrits entre la signature des accords d'Oslo (1993) et 1999, année de sa parution. Ils constituent à la fois une chronique des événements, un réquisitoire et un plaidoyer. Réquisitoire contre l'arrogance et le cynisme des dirigeants israéliens, contre la partialité des États-Unis, contre la corruption et la politique de collaboration d'Arafat et de l'Autorité palestinienne. Plaidoyer pour l'abandon de part et d'autre d'un nationalisme périmé, pour la reconnaissance des responsabilités historiques, pour la coexistence de deux peuples égaux et réconciliés sur le territoire de la Palestine historique.

« Le choix est clair, c'est soit l'apartheid, soit la justice et la citoyenneté pour tous… Le combat que nous menons est un combat pour la démocratie et l'égalité des droits, pour un état laïque dont tous les membres soient des citoyens égaux, et non pas un faux combat inspiré d'un lointain passé mythologique, qu'il soit chrétien, juif ou musulman. »

Près de deux décennies ont passé depuis la première publication du livre et, alors que l'idée d'État commun est désormais discutée partout dans le monde, ces lignes n'ont malheureusement pas pris une ride.

Edward Said (1935-2003) est l'auteur de nombreux ouvrages sur la littérature, la musique et la politique dont L'Orientalisme, Culture et impérialisme et Des intellectuels et du pouvoir.

Le site internet de Tropicool Company :http://www.thetropicoolcompany.com

Lien : https://paris.demosphere.net/rv/59287
Source : http://www.lacolonie.paris/agenda/loasis-copi…