thème : répression
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vendredi 20 octobre 2017 à 13h

Procès en appel de Frédéric - 4 mois ferme en 1ere instance

Condamné à 4 mois de prison ferme pour avoir filmé les violences policières lors d'un rassemblement contre la loi travail en 2016, Frédéric fait appel de son jugement.

Le 5 juillet 2016, le jour où Emmanuel Valls annonçait une nouvelle utilisation de l'article 49.3 pour faire passer la loi El Khomri, un rassemblement se tenait devant l'Assemblée Nationale. Les forces de l'ordre étaient en nombre important. Chaque manifestant a été fouillé à son arrivée, puis conduit dans une nasse géante sur le pont de la Concorde. Près d'un millier de personnes a ainsi été privé de liberté pendant plus de quatre heures. Certains CRS procédaient à des interpellations dans un rassemblement pourtant calme et encerclé. Des violences policières ont été recensées. Au moment de ces violences, certains CRS prenaient le soin d'écarter les photographes et les vidéastes. Plusieurs d'entre eux seront d'ailleurs conduit au poste de police pour des contrôles d'identité. Frédéric, lui, filmait d'un point haut, provisoirement à l'abri de la police. Un manifestant interpellé sera jugé pour rébellion et relaxé grâce à cette vidéo[1] (voir photo ci-contre). Mais à la fin du rassemblement, Frédéric a été arrêté, et poursuivi pour menace, outrage et rébellion et condamné à quatre mois de prison ferme[2].

Frédéric, un témoin récidiviste

Par ses vidéos, Frédéric documente les mouvements sociaux et les violences policières. Cela l'expose à être régulièrement arrêté par des fonctionnaires de police soucieux de récupérer des images compromettantes. C'était déjà le cas le 26 mai 2016. Lors d'une manifestation parisienne, Frédéric a filmé les circonstances dans lesquelles un policier[3] a tenu en joue des manifestants avec son arme de service. Quelques minutes plus tard, Frédéric a été interpellé. Il a été accusé d'avoir jeté des projectiles. Grâce à des vidéos réalisées par d'autres militants, Frédéric est parvenu à obtenir sa relaxe, mais le parquet avait fait appel. La Présidente de la Cour d'appel à conclu : « Si un policier ment, ce sont les éléments fondateurs de la démocratie qui vacillent. », avant de prononcer une relaxe définitive[4]. Reste les accusations policières concernant la nasse du 5 juillet de la même année.

  • [1] Gildo : « Je n'ai pas résisté, j'essayais de respirer » (L'Humanité, 9 juin 2017)
  • [2] La nasse du 5 juillet 2016 est documenté dans le rapport - Un droit, pas une menace : restrictions disproportionnées à la liberté de réunion pacifique sous couvert de l'état d'urgence (Amnesty International, mai 2017, pages 7, 31, 32, 33, 43 et 44)
  • [3] La Préfecture a confirmé que l'homme au pistolet est un policier - Le policier a adopté une attitude provocatrice (Libération, 27 mai 2016)
  • [4] Manifestants interpellés : enquête sur les faux témoignages de vrais policiers (Buzzfeed, 8 novembre 2016)

Lien : https://paris.demosphere.net/rv/57316
Source : message reçu le 5 octobre 04h
Source : message reçu sur Resistons rezo le 4 octobre 18h