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samedi 27 mai 2017 à 14h

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Marche en hommage aux victimes

50 ans du massacre des guadeloupéens - Mai 1967

Pour la vérité, la justice et les réparations

Nation - Bastille - République

Reconnaissance, vérité et justice des massacres de mai 67 50 ans apres les massacres perpétrés par les autorités françaises.

Les ouvriers du bâtiment réclament 2% d'augmentation. Le patronat refuse. Le préfet ordonne aux Képis Rouges (Gendarmes mobiles) d'ouvrir le feu. Des guadeloupéens ont été assassinés, des centaines ont été persécutés, blessés, torturés, condamnés, emprisonnés. Tandis que les victimes ont été poursuivies, les coupables n'ont toujours pas été inquiétés. Les Archives les plus importantes sont encore gardées secrètes.

Kolèktif Doubout pou Mé 67 : Mouvman kiltirèl

CHOUKAJ, MIYO, BWA BANDÉ, KA FRATÈRNITÉ, MAS LIBÉRASYON, MAS MÉLÉ, MAS A YO, MAS AN BISTAN, VIBRASYON A MAS, KARIBEAN MAS & ASOSYASYON ÉRITAJ.

Avec le soutien :

du Comité d'Organisation du 10 Mai, Sortir du Colonialisme, le CRAN et l'union syndicale, CGT/DOM et Solidaires

Contacts : doubexoutpoumeex67@gmailex.com Facebook : kolèktif doubout pou mé swasannsèt

Signataires :

Kolèktif Doubout Pou Mé 67 : Mouvman kiltirèl CHOUKAJ, MIYO, BWA BANDÉ, KA FRATÈRNITÉ, MAS LIBÉRASYON, MAS MÉLÉ, MAS A YO, MAS AN BISTAN, VIBRASYON A MAS, KARIBEAN MAS & ASOSYASYON ÉRITAJ


Avec le soutien : du Comité d'Organisation du 10 Mai, Sortir du Colonialisme, Union syndicale Solidaires, CGT/DOM, CNT, CRAN, Cedetim/Ipam, Collectif féministe Ruptures, Femmes Plurielles, collectif Fathy Koumba, AFASPA, Cahiers d'Histoire, Droits Devant, Les Oranges, Collectif Solidarité Kanaky, Comité Vérité Justice de Kanaky, Ustke, MJKF (mouvement de jeunes kanak en France), STC (Syndicat des Travailleurs Corses), Corelso ( sahara), CDISCOM ( comores -Mayotte), Collectif Mahore

Lien : https://paris.demosphere.net/rv/54920
Source : message reçu sur ensemble-faldi le 17 mai 15h
Source : message reçu sur ensemble-faldi le 9 mai 15h
Source : message reçu sur sortir du colonialisme le 28 avril 14h


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Marche du 27 Mai 1967

Le 27 mai 2017, en alliance avec un collectif d'associations et des syndicats, le mouvement culturel guadeloupéen "Doubout Pou Mé 67" commémore le cinquantenaire de l'histoire d'un crime d'État commis sur le peuple Guadeloupéen, où de nombreux ouvriers, lycéens et passants ont été victimes d'un véritable massacre perpétré par les autorités coloniales françaises, du 26 au 28 mai 1967.

Historique :

Après une première vague de débrayages en mars 1967, le 24 mai soit deux mois après, les ouvriers du bâtiment entrent en grève et "réclament 2% d'augmentation et la parité en matière de droits sociaux comme en métropole".

Le 26 mai 1967, à Pointe-à-Pitre, à la Chambre de Commerce, se tiennent les négociations. Le patronat, représenté par M. Brizzard, refuse toute augmentation : "Quand les nègres auront faim, ils reprendront le travail !", déclare t-il. La colère des manifestants monte. Les forces de l'ordre menée par les CRS "Képis rouges" de l'escadron de gendarmerie mobile de Bapaum (Pas-de-Calais) envoyés par le gouvernement de Charles De Gaulle s'apprêtent. Puis c'est l'Affrontement !

Il s'ensuit une répression sanglante dans les rues de Pointe-à-Pitre menée par les "Képis rouges". Un premier bilan officiel fera état de 8 morts. Mais en 1985, Georges Lemoine, secrétaire d'État auprès du ministre de l'Intérieur et de la décentralisation, chargé des Départements et des Territoires d'Outre-Mer du gouvernement de Laurent Fabius, déclarait que la répression des événements de mai 1967 avait coûté la vie à 87 personnes.

Tandis que lors d'une interview dans l'émission "Parlons net" du 20 février 2009, Madame Christiane Taubira, députée de Guyane, évoque « 100 morts ». Tout comme le peuple Guadeloupéen ne cessera d'évoquer un nombre bien au delà, de pertes de vies humaines .

Quelque soit le nombre de vies perdues, aujourd'hui, les Guadeloupéens veulent faire toute la lumière sur cette affaire. Par le biais de la commémoration de ce cinquantenaire, en Guadeloupe comme dans l'hexagone, la voix des Guadeloupéens s'élève pour réclamer "la Vérité, la Justice et les Réparations liées à ce crime d'Etat". Ils se mobiliseront aussi pour réclamer que cesse le harcèlement et les poursuites judiciaires contre les syndicalistes guadeloupéens, alors que le 31 mai Elie Domota, secrétaire général de l'UGTG et porte parole du LKP passera en procès à Pointe à Pitre.

C'est dans ce cadre mémoriel que le "Kolèktif Doubout Pou Mé 67", en alliance avec les partenaires signataires de cette commémoration, lancent cet appel :

  • Pour la Reconnaissance de ce crime colonial,
  • L'ouverture totale des Archives,
  • La Vérité et Justice pour les Victimes et leurs familles,
  • Les Réparations liées aux préjudices,
  • La Condamnation de l'État responsable.

Organisations signataires :

Le Kolèktif Doubout pou Mé 67, et l'alliance (en lyannaj) avec la marche "Lumière pour les anciens" (Limyè pou lézansyen) de Choukaj Mas Pari, Miyo, Bwa bandé, Ka Fratèrnité, Mas Libérasyon, Mas Mélé, Mas Aiyo, Mas an Bistan, Vibwasyon a Mas, Karibean Mas, Asosyasyon Eritaj.

Avec le soutien syndical : Union syndicale Solidaires, Union syndicale CGT/DOM, CNT, Syndicat des Travailleurs Corses, USTKE, l'UGTG…

Le collectif d'associations :

AFASPA, ATTAC, Anomymous, CDISCOM (Comores-Mayotte), Cahier d'Histoire, Cedetim/Ipam, Collectif féministe Ruptures, CIFORDOM, Collectif Fathy Koumba, le Collectif James Baldwin, Collectif Solidarité Kanaky, CIPN, Comité Mahorais, Comité d'Organisation du 10 Mai, Conscious Éducation Éditions, Corelso (Sahara), le CRAN, Droits Devant, Femmes Plurielles, Fondation Frantz Fanon, FUIQP, MJKF Mouvement des Jeunes Kanaks en France, le MIR (France, Martinique, Guadeloupe, Guyane), le MRAP, Les Oranges, P'Jilow, Sortir du Colonialisme, 2h pour nous, 2h pour Kamita…

*Mas conscient : Défilé de Mas ; groupe à pied et percussion à peau

Source : http://www.anticolonial.net/spip.php?article3...


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Mai 1967 : le colonialisme français tue a Point-a-pitre

Mai 2017 : l'État français opprime toujours en Guadeloupe

CNT.

En 1967 la Guadeloupe est régulièrement secouée par des révoltes sociales qui présentent un caractère spontané. Ainsi au mois de mars, à Basse-Terre et Pointe-à-Pitre, un mouvement de protestation contre les actes et propos racistes se traduit par l'occupation de la rue et des affrontements physiques avec les forces policières qui, comme toujours et par nature, sont le bras armé de la démocratie en périodes de montée des luttes.

En mai ce sont plusieurs milliers d'ouvriers du Bâtiment qui se mettent en grève sur la base de revendications spécifiques à leur secteur professionnel, ils exigent en particulier une revalorisation salariale de 2%. Le 26 mai, 2000 ouvriers sont venus soutenir leur délégation qui négocie avec le patronat. Selon la déclaration de L'A.G.T.A.G. (Association Générale des Travailleurs Antillais et Guyanais), qui relate alors les événements, l'insulte de « sale nègre » déclenche une émeute et les « képis rouges » tirent sur la foule. Le bilan officiel de ce massacre est incertain, de 7 à 80 victimes selon les sources. Cette répression ne tombe pas du ciel elle résulte de choix du pouvoir dans un contexte historique précis.

Le vent indépendantiste souffle alors sur la Guadeloupe où une partie de la population locale aspire à l'indépendance, sous l'influence notamment de la lutte victorieuse, en 1962, du peuple algérien. Depuis 1964 le G.O.N.G. (Groupe d'Organisation Nationale de Guadeloupe), créé en 1963 en France, développe dans l'île une propagande active. Jacques Nestor, membre du G.O.N.G. est une cible, il sera le premier à être abattu. Ce que le pouvoir tente alors de museler ce sont les luttes sociales mais également l'amorce d'un combat anticolonialiste déterminé. A cette époque les livres de Franz Fanon « Peau noire, masques blancs », ou « Les Damnés de la Terre », préfacé par Jean-Paul Sartre, sont saisis par la police.

Une répression massive a lieu les 26 et 27 mai. Outre les morts, les dizaines de blessés, plus de 80 arrestations. Des personnes sont tabassées après leur arrestation. Le préfet Bolotte, qui orchestre la chasse à l'homme était en poste à Alger, durant la « bataille d'Alger » et il mène une guerre préventive pour éradiquer le mouvement naissant pour le droit à l'autodétermination.

Le 19 février 1968, 18 détenus sont jugés en Métropole devant la Cour de Sûreté de l'Etat pour « ...atteinte à l'intégrité de la Sûreté nationale... ». Certains écopent de 4 ans de prison ferme.

Un épisode sanglant révélateur de la nature de l'Etat colonialiste français et porteur de leçons. Les évènements de Mai 1967 à Pointe-à-Pitre sont particulièrement dramatiques mais il ne s'agit pas d'un cas isolé, d'une bavure. En 1952, durant une grève au Moule, 7 guadeloupéens sont assassinés. Le 31 mars 1962, les CRS ouvrent le feu aux Abîmes contre des coupeurs de canne en grève, faisant un bain de sang.Mais au-delà de la répression, les militants-es tireront des leçons de ce combat. En premier lieu l'hostilité à l'égard du Parti Communiste Guadeloupéen qui cautionne la politique coloniale du pouvoir. Bangou, maire de Pointe-à-Pitre sera conspué quand il essaiera d'appeler au calme.

Et surtout le choix sera fait de s'organiser en toute autonomie par rapport également à la CGTG.

En 1970 sera créée l'U.T.A. (Union des Travailleurs Agricoles), syndicat indépendant des organisations françaises. Et 1973 verra la naissance de l'U.G.T.G. (Union Générale des Travailleurs

Guadeloupéens) qui deviendra la force syndicale significative de l'île, élément moteur des grèves de 2009. Cette orientation pour enraciner le mouvement dans les entreprises et en milieu rural sera déterminante, elle découle directement des révoltes de 1967.

Rendre hommage aux victimes du combat social et anticolonialiste. Cela implique de lever les zones d'ombre qui entourent cette répression un demi-siècle après.

Ainsi que le revendique le « Koléktif doubout pou Mé 67 » qui exige :

  • La reconnaissance de ces faits comme crime colonial.
  • L'ouverture des Archives.
  • La réparation pour les victimes et leurs familles.
  • La condamnation de l'Etat français.

Telles sont les revendications de la marche appelé le 27 mai à Paris de Nation à République.

31 mai 2017 solidarite avec Elie Domota

Le 31 mai 2017 s'ouvrira à Pointe-à-Pitre le procès d'Elie Domota, Secrétaire Général de l'U.G.T.G., poursuivi par un cadre de BMW pour « violence en réunion ». Ceci alors que le syndicat menait une lutte contre une vague de répression à l'encontre de syndicalistes. Notre organisation a écrit au Garde des Sceaux pour demander l'arrêt des poursuites à l'encontre de l'U.G.T.G. et de son secrétaire Elie Domota, en dénonçant ces mesures répressives qui s'inscrivent dans la logique de criminalisation du mouvement social.

Source : message reçu le 18 mai 16h