vendredi 28 avril 2017 à 9h
« Genre, féminismes et postcolonialité »
https://paris.demosphere.net/rv/54763
Le 28 avril, salle G-002, Université Paris-8, 9h - 18h30
Ces dernières années en France, des féminismes émergents, inspirés notamment des études postcoloniales, mettent en questionnement le féminisme occidental dans ses aspects majoritaires et dominants. Si les luttes et études féministes, de genre et sexualités font une place grandissante à la question décoloniale, l'accent est fréquemment mis sur les théories issues des États-Unis, et autres pays anglophones, ignorant trop souvent la réflexion menée de longue date par les artistes, militantes et chercheures des pays anciennement colonisés par la France et/ou racisées en France (par exemple Thiam 1976, Agbessi-Dos, Diarra et Michel 1981, Mernissi 1985, Condé 1986). C'est dans la perspective de contribuer à la visibilité des féminismes et luttes LGBT+ minoritaires actuels dans l'espace postcolonial francophone, que l'organisation d'une journée d'étude s'est imposée. Elle propose d'analyser l'expression de ces féminismes et luttes LGBT+ dans l'espace public, tout en interrogeant son articulation militante, universitaire, artistique et littéraire, sous quatre angles.
La table ronde « Sexualités et postcolonialité » souhaite faire discuter des activistes LGBT+ et des chercheur-e-s sur les questions sexuelles. Les luttes LGBT+ et les études sur les sexualités en France comme à l'international, sont-elles exemptes de reproduire des rapports de domination (néo)coloniaux, dans les discours comme dans les pratiques ? Quelles voix dessiner pour des recherches et des luttes adoptant une approche décoloniale ? Dans un second temps nous interrogerons des artistes et intellectuelles sur leurs pratiques et « traditions » théoriques féministes inscrites dans une démarche de décoloniser les savoirs. Que/comment faire lorsque les espaces institutionnels universitaires et/ou artistiques se montrent hermétiques aux réflexions postcoloniales ? Comment élabore-t-on un contre-discours aux « technologies » de l'Empire (Foucault, De Lauretis) et comment se faire entendre ? Nous nous intéresserons également aux rapports étroits entre intersectionnalité et postcolonialité. L'intersectionnalité, concept pratique qui croise une pluralité de logiques de domination, pose la question des catégorisations et de ses croisements, dans la recherche comme dans les luttes féministes. Dans le dernier panel, « Résistances féministes dans l'espace public », il sera question d'analyser les stratégies de résistance des femmes en contexte postcolonial.
En conclusion de la journée, nous mènerons une réflexion quant à la création et /ou le développement de réseaux féministes post/dé/coloniaux existants et ou à venir.
Programme
9h : Accueil des participant-e-s
9h30 : Table ronde : Sexualités et postcolonialité
Animée par Hélène Nicolas, militante féministe, MCF en anthropologie du genre, Paris 8/ LEGS
- Salima Amari, docteure en sociologie, Paris 8, GTM / CRESPPA
- Marien Gouyon, docteur en anthropologie sociale, EHESS
- Lamia Yousfi, doctorante en sociodémographie, Paris Nanterre, GTM / CRESPPA.
- Sabreen Al'Rassace, activiste féministe lesbienne, co-fondatrice des Lesbiennes Of Color (LOCs) et réalisatrice de documentaire
11h : Décoloniser les savoirs et les arts
Discutante : Kamila Bouchemal, docteure en études de genre/littérature comparée, LEGS
- Gerty Dambury, Dramaturge, metteuse en scène, romancière et poétesse, membre du collectif Décoloniser les arts : Voix oubliées, voix ignorées : redonner la parole aux militantes noires. Le cas de Claudia Jones.
- Marine Bachelot Nguyen, autrice et metteuse en scène (compagnie Lumière d'août), membre des collectifs HF Bretagne et Décoloniser les arts : Ecrire et mettre en jeu un féminisme intersectionnel : utopies et écueils.
- Nacira Guénif- Souilamas, professeure en sciences de l'éducation, Paris8, EXPERICE : Arts (plats) de résistance/tes : la vache de ma mère.
12h30 : Déjeuner
14h : Intersectionnalité et postcolonalité
Discutante : Akila Kizzi, docteure en littérature francophone, Paris 8, LEGS
- Akila Kizzi, docteure en littérature francophone, Paris 8, LEGS : Lecture de Fatima Mernissi.
- Nassima Moujoud, MCF en anthropologie, Université Pierre Mendès France, Grenoble 2, LARHRA : La fabrique coloniale du genre au Maghreb. La preuve par le Maroc et ses migrant-e-s en France.
- Fatima Ait Ben Lmadani, professeure habilitée en sociologie, Institut Des Etudes Africaines, Université Mohammed V-Rabat : Fatema Mernissi et le point de vue situé : jeu de miroir.
- Karima Ramdani, docteure en sciences politiques, Paris 8, laboratoire CRESPPA - GTM : Féminisme postcoloniale et « critique multiple » en France. Les féministes « maghrébines » face aux dilemmes de l'émancipation.
15h30 : Résistances féministes dans l'espace public
Discutante : Ouerdia Ben Mamar, doctorante en littérature et histoire, Paris 8
- Fatou Sow, chargée de recherche en sociologie, CNRS, SEDET : "Osez le féminisme ? Les défis pour les féministes en Afrique ?
- Zohra Mezgueldi, professeure en études de genre, littérature, Université Hassan II de Casablanca, RUSEMEG : Les études de genre à l'université marocaine : enjeux scientifiques, politiques et sociaux.
- Victoire Coppet et Fatou Kiné Diouf du Collectif NMXR de Paris 8 : Être militante en contexte universitaire : résistance militante et étudiante.
17h : Conclusion - Débat : quels réseaux féministes postcoloniaux ?
17h30 : Chants
Journée organisée par :
- Kamila Bouchemal
- Ouerdia Ben mamar
- Akila Kizzi
- Hélène Nicolas
Avec le soutien de :
Université Paris 8 Vincennes - Saint Denis
UMR LEGS - Laboratoire d'études de genre et de sexualité
Lien : https://paris.demosphere.net/rv/54763
Source : message reçu le 21 avril 14h